Speaker 1: Donald Trump prend officiellement ses fonctions de président des Etats-Unis, et avec lui,

Speaker 2: toute une administration se met en ordre de marche. Dans sa globalité, l'administration Trump comporte plus de 4000 personnes, avec plus ou moins d'influence sur les décisions politiques du pays. Pour composer sa sphère rapprochée, le président américain a choisi de faire confiance à des personnes qui lui sont loyales, et qui l'ont suivi de très près pendant sa campagne. A commencer par son vice-président, James David Vance. A 40 ans, il est le troisième plus jeune vice-président de l'histoire des Etats-Unis. Ancien militaire, J.D. Vance est présenté comme l'avenir du Trumpisme. Élu sénateur de l'Ohio en janvier 2023, il a pourtant affiché par le passé son opposition à Donald Trump. En 2016, il l'avait même décrit comme le Hitler de l'Amérique. Mais en 8 ans, le vice-président des Etats-Unis a visiblement changé d'avis. Il affiche aujourd'hui un soutien inconditionnel à Donald Trump, est aligné sur l'ensemble de son discours politique, et va même plus loin sur certains points. J.D. Vance est notamment un fervent opposant au droit à l'avortement, même en cas de viol ou d'inceste, et insiste sur la restauration des valeurs familiales.

Speaker 3: Pour exécuter ses ordres, Donald Trump compte s'entourer d'un casting de personnalités

Speaker 2: qui lui sont fidèles. Certaines de ces personnalités ont déjà un passé en politique, à l'image de Mark Rubio ou Lee Zeldin. Mais d'autres, aux profils plus sensationnalistes, ne sont pas forcément spécialistes des dossiers dont elles s'emparent, ou ont des positions parfois radicales. Donald Trump entend par exemple nommer Robert Kennedy Jr. comme secrétaire à la santé, qui a à plusieurs reprises exprimé son scepticisme à l'égard des vaccins et adopte des positions complotistes vis-à-vis du Covid-19, un virus conçu pour cibler les caucasiens et les noirs, les juifs ashkénazes et les chinois étant immunisés, selon lui. Donald Trump souhaite aussi s'appuyer sur Linda McMahon comme ministre de l'éducation, une femme d'affaires, ancienne patronne de la fédération de catch WWE, qui se mettait régulièrement en scène sur les rings. Et Donald Trump compte aussi sur Tom Homan comme responsable de l'immigration, un ancien policier devenu responsable du contrôle des frontières et qui a participé à l'écriture du projet 2025, un document sulfureux préparé par des proches de Donald Trump pour renforcer drastiquement son pouvoir exécutif. Cash Patel, fidèle et proche de Trump, prendra lui la tête du FBI alors qu'il avait annoncé vouloir s'en débarrasser. Cet avocat a défendu de nombreux émeutiers du 6 janvier 2021 et a toujours soutenu que les poursuites à l'encontre de Trump étaient injustifiées. Il a également écrit un livre pour enfants niant les résultats de l'élection présidentielle de 2020. Cash Patel l'a promis, en prenant ses fonctions, il mettra fin à l'état profond, une théorie du complot qui sous-entend qu'il existe un état dans l'état qui prend les décisions. Pour cela, il veut cibler en priorité les journalistes et les hauts responsables du ministère de la justice, qui ont aidé Joe Biden à truquer l'élection présidentielle.

Speaker 1: Dans son gouvernement, Donald Trump mise également sur d'anciennes figures de la télévision,

Speaker 2: et notamment de Fox News. Le président américain souhaite confier le Pentagone et la gestion de la défense à Pete Exet, un ancien militaire devenu animateur télé controversé pour son discours et son apparence. Certains de ses tatouages, comme la croix de Jérusalem ou l'inscription des Uswult, sont en effet des symboles qui font référence aux suprémacistes blancs. Pete Exet aurait également versé une somme d'argent et fait signer un accord de confidentialité à une femme qu'il accusait d'agression sexuelle, selon le Washington Post. Autre ancienne figure de Fox News à qui Donald Trump fait confiance, Sean Duffy, un ancien candidat de télé-réalité devenu commentateur sportif puis présentateur sur la chaîne conservatrice. Il hérite du secrétariat des transports, domaine dans lequel il n'a pas de réelle expérience. Dernière star américaine du petit écran dans l'administration Trump, Mehmet Oz, ou Docteur Oz, qui sera en charge de piloter le programme d'assurance maladie. Célèbre depuis les années 2000 pour ses apparitions à la télévision, il est aussi épinglé pour son usage des pseudosciences comme la naturopathie ou l'astrologie. Il a aussi vanté les mérites de l'hydroxychloroquine pendant la pandémie de Covid-19, comme Didier Raoult en France, et encourage les personnes âgées à souscrire à des régimes d'assurance maladie privés. Enfin, il y a dans l'administration Trump II des profils plus à même d'influencer les décisions du président américain. À commencer par Elon Musk, chargé par Donald Trump de l'efficacité gouvernementale, il a pour mission de réformer l'état fédéral. Pour y arriver, le propriétaire de SpaceX souhaite couper massivement dans les effectifs des fonctionnaires, mettre fin au télétravail et délocaliser des agences fédérales hors de Washington pour réduire au maximum le budget de l'état. Elon Musk, qui a mis son réseau social X au service de Donald Trump, apparaît également très proche de la famille du président américain et n'hésite pas à poser sur les photos de famille. Autre voix en mesure de chuchoter à l'oreille de Donald Trump, Suzy Wiles. Elle sera la directrice du cabinet à la Maison Blanche après avoir dirigé la campagne du candidat républicain. Surnommée Ice Baby, elle apparaît comme une politicienne discrète qui n'aime pas se mettre en avant, mais à même de gérer efficacement les décisions de Donald Trump. L'ensemble de ses noms seront donc ceux qui représenteront le cœur de l'administration Trump 2. Mais tous ne pourraient pas être au pouvoir très longtemps. La raison, le Sénat, qui doit encore confirmer ses nominations en les étudiant une à une. Cette chambre est contrôlée depuis novembre par les républicains, mais avec une très courte majorité, 53 sièges contre 47 démocrates. Il suffirait alors de trois défections dans le camp du président américain pour qu'une nomination lui soit refusée. Donald Trump, qui refuse d'envisager un tel scénario, cherche à passer outre ce pouvoir de contrôle de l'exécutif. Il a appelé en novembre les sénateurs républicains à ne pas s'opposer à ces nominations. Son objectif est double, pouvoir entamer son programme de transformation immédiatement et éviter un renouvellement d'effectifs aussi important que lors de son premier mandat, qui avait connu un nombre de turnovers record. S'il n'y parvient pas, Donald Trump pourrait décider d'une mise en veille temporaire du Congrès, une procédure jamais observée dans l'histoire américaine, mais qui lui permettrait de valider toutes ses nominations sans avoir à passer l'étape du Sénat, et de démarrer son mandat avec son équipe au grand complet.