Analyse critique de la politique impériale de Trump et l'avenir de la France
Discours sur l'impact du leadership de Trump, le rôle de l'Europe et les défis politiques et économiques auxquels la France et l'Europe sont confrontées. Appel à l'action et au rassemblement.
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Le premier meeting dÉdouard Philippe, fondateur du parti Horizons, en intégralité
Added on 01/27/2025
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Speaker 1: Applaudissements. Et quand même, quand même, mes amis... Applaudissements. Quelle semaine . Applaudissements. Quelle semaine . Applaudissements. Quelle semaine nous vivons. Commencez lundi à Washington avec la prise de fonction de Donald Trump. Et qui se termine aujourd'hui dimanche à Bordeaux avec le premier congrès régional d'horizon. Applaudissements. Lundi, à l'intérieur du Capitol, parce qu'il faisait très froid, devant ses troupes, devant ses prédécesseurs, devant des chefs d'Etat et de gouvernement étrangers. C'était la première fois, je crois. Devant tous les leaders de la tech. Devant les caméras du monde entier. Donald Trump est devenu pour la deuxième fois président des Etats-Unis. Et je crois pouvoir dire que de ce côté-ci, de l'Atlantique, nous avons assisté à ce spectacle en éprouvant une vague de sentiments mêlés. L'inquiétude, l'assidération, la colère, la surprise, l'envie, la peur, le déni, la stupéfaction. Parfois tout cela ensemble. La vérité, c'est que l'accession de Donald Trump au pouvoir n'est pas une petite affaire. C'est la victoire d'une nouvelle forme d'action politique qu'on voit aussi se développer chez nous. Mais c'est surtout la victoire de l'ambition impériale aux Etats-Unis. C'est l'impérialisme dans toute sa splendeur. Et c'est le signe d'un basculement dont nous aurions grand tort de le sous-estimer. En vérité, la tentation impériale n'est pas nouvelle aux Etats-Unis. Elle est ancienne. Elle est peut-être même permanente à certains égards. Mais Trump, c'est autre chose. Trump, c'est la menace d'une prise de possession du canal de Panama. C'est la pression sur le Canada, pays ami, pays allié, pays voisin. C'est la volonté de prendre le contrôle du Groenland, un territoire intimement lié à l'Union européenne. Ce n'est ni plus ni moins que la remise en cause, dans les mots aujourd'hui, des frontières telles qu'elles existent. Le président turc, Erdogan, qui n'est pas le plus grand des démocrates, évoque parfois, lorsque ses interlocuteurs occidentaux lui rappellent le principe quasi sacré du respect des frontières, il dit, le président Erdogan, qu'il faut prendre en compte, je le cite, entre guillemets, les frontières du cœur. Et de fait, Erdogan, comme Trump, semble avoir en la matière un cœur sans limite. Trump, c'est une conception de la diplomatie fondée sur quelques principes simples. Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable. Ce qui est mon intérêt est légitime, ce qui est ton intérêt est un problème. Pour faire un bon allié, deviens un bon client. Trump, qui sort de l'Organisation mondiale de la santé et qui se retire des accords de Paris, c'est la remise en cause frontale du principe du multilatéralisme et de l'idée d'une action concertée entre les nations face aux épidémies ou aux changements climatiques. Trump, qui, tel un César s'appuyant sur la foule et sur la technologie, sur les réseaux sociaux et sur les cryptomonnaies, assume avec une franche brutalité un néo-impérialisme décomplexé. Il affiche une volonté de puissance totale, il remet en cause l'indépendance des juges, il jubile à l'idée de réduire les droits des femmes, il écrase tous les contre-pouvoirs au cœur de la démocratie libérale, il réfute la science et les lumières en nommant un ministre de la Santé antivax et une ministre de l'Éducation spécialiste du CAT. Il accorde la grâce aux émeutiers qui ont pris d'assaut le Capitole. Il fait revivre le mythe de la nouvelle frontière, une nouvelle frontière qui n'est plus à l'Ouest, qui n'est plus la Lune, mais qui nous sépare désormais de Mars. Et en invoquant Mars, il entend faire repartir l'Amérique, car les moins jeunes d'entre nous savent qu'avec un Mars, ça repart. Ce n'est plus, mesdames et messieurs... Ce n'est plus, mesdames et messieurs... On m'a beaucoup conseillé de ne pas la faire, celle-là, mais... Je me suis dit qu'après avoir parlé aussi longtemps de Trump, il fallait mettre quand même une petite touche de légèreté. Ce n'est plus, mesdames et messieurs, « America first », c'est « America only ». Trump propose au monde la vassalisation heureuse ou le rapport de force brutale, aux faibles, l'écrasement, et à ceux qui résistent, la rétorsion douanière. Nous savions déjà qu'à l'Est, des régimes qui méprisent les démocraties libérales affirmaient leur volonté de puissance. La Chine, qui veut devenir la première puissance mondiale. La Russie, qui veut redevenir la puissance qu'elle aurait aimé ne jamais cesser d'être et qui a été capable de livrer à une guerre meurtrière pour éviter que l'Ukraine bascule définitivement dans le camp occidental. La Turquie, qui veut aussi redevenir la grande puissance dominante de la Méditerranée orientale et du Proche-Orient. Voilà qu'à l'Ouest, il y a du nouveau. Et pas forcément du bon nouveau. Alors bien sûr, je ne dis pas que l'Amérique vaut la Russie. Bien sûr que non. Je ne mets pas sur le même pied, quand il s'agit du fonctionnement du pays ou de la relation qu'il peut avoir avec la France et l'Europe, je ne mets pas sur le même pied les États-Unis et la Chine. Mais je vois dans le monde des logiques impériales qui s'affirment. Je vois des politiques étrangères fondées sur la domination et la soumission beaucoup plus que sur la coopération. Je vois une Chine omnubilée par son ambition et une Amérique omnubilée par la Chine. Et ce que je vois m'inquiète. Et ce que j'entends m'inquiète aussi. Je crois même que ce que j'entends m'inquiète plus encore que ce que je vois. Ce que j'entends, c'est le silence assourdissant d'une Europe qui est tétanisée. Ce que j'entends, ce sont les petits signaux misérables de ceux qui sont prêts à préserver leur confort contre un hamburger. Ils ne sont pas si différents de ceux qui étaient prêts hier à renoncer à la liberté de l'Ukraine contre un peu de gaz russe et un sourire du Kremlin. Ce que j'entends, c'est l'immobilisme européen, là où l'Amérique se propose d'avancer dans un vacarme fracassant. Ce que j'entends, ce sont les soi-disant patriotes qui, en Europe, sont tellement fascinés par les hommes forts, hier Poutine, aujourd'hui Trump, qu'ils en oublient toujours les intérêts de leur pays. Le parti de l'étranger, il est là. Ce que j'entends, c'est le murmure de voix européenne dissonante qui ne savent pas encore s'accorder pour parler fermement à un État allié qui les teste avant de les soumettre. Ce que j'entends, c'est le blocage français et l'indécision européenne. Mes amis, nous vivons une période de danger et de menaces. Et de tous les dangers et de toutes les menaces, les plus dangereux sont l'absence de lucidité, le découragement et la désinvolture. Alors soyons lucides et disons les choses. Le monde avance et nous sommes englués. Englués dans une crise politique nationale qui nous coûte cher. Englués dans un débat public qui préfère le spectaculaire au profond. Englués dans un déclassement économique qui résulte de notre propre incapacité à regarder la réalité en face. La France aujourd'hui vit un double décrochage. Nous décrochons vis-à-vis de l'Europe qui elle-même décroche vis-à-vis du reste du monde. Au cours des 8 dernières années, 53% de tous les investissements industriels réalisés dans le monde l'ont été en Asie. 17% l'ont été aux Etats-Unis. 8% l'ont été en Europe. Alors bien sûr, en France, nous avons inversé une vieille tendance. La vieille tendance de la désindustrialisation. Et nous en sommes heureux. Mais regardons la réalité en face. Quand nous faisons un pas, nos concurrents font des kilomètres. Pour la première fois qu'il y a une industrie en Europe, en fait pour la première fois depuis la révolution industrielle, l'Europe dans son ensemble se trouve en concurrence avec des pays où les coûts sont moins chers et où il n'y a plus aucun retard technologique. Ça fait longtemps que la Chine ne copie plus, qu'elle innove, voire dans certains domaines qu'elle a 10, 15 années d'avantages technologiques sur nous. Dans ce monde de compétition féroce, nous travaillons moins, nous innovons moins, nous investissons moins que les autres et nous faisons comme si ça pouvait durer. La semaine dernière, au Havre, j'ai eu la grande chance de recevoir l'écrivain, grand écrivain Kamel Daoud. Et dans le cours de la conversation, il m'a glissé cette formule qui m'a surpris parce que je la trouve remarquablement intelligente et remarquablement vraie et à bien des égards remarquablement triste. Il a dit « En France, l'intelligence, c'est souvent le pessimisme ». Et il n'a pas tort. Moi, je déteste les pessimistes. Mais j'aime les lucides. J'aime la lucidité. Et donc je le dis calmement, je le dis avec gravité. Ce qui se joue aujourd'hui, c'est notre capacité à rester libre. C'est notre capacité à refuser que nos enfants soient soumis aux États-Unis ou à la Chine. Nous pouvons choisir de ne rien faire, mais si nous choisissons de ne rien faire, nous sortirons de l'histoire. Ou nous pouvons choisir de nous battre pour rester maîtres de notre destin. Et je pense comme beaucoup d'entre vous ici, par nature, par tempérament, je préfère me battre. Applaudissements Il est donc temps, mes amis, que nous nous ressaisissions vraiment. Au niveau européen, la première marque du ressaisissement devrait être la protection de l'un de nos actifs les plus précieux que nous oublions en général et qui est notre marché. L'Europe, ça ne peut pas être qu'un marché, mais l'Europe c'est un marché de 500 millions de personnes, de 500 millions de consommateurs qui vivent grosso modo dans des pays qui sont nettement plus riches que la moyenne. Ça n'a l'air de rien, pour nous ça semble presque évident parce que nous en avons l'habitude, mais la vérité c'est que c'est un actif formidable et convoité. Aujourd'hui, l'équation est assez simple. Les États-Unis vont se fermer, soit réglementairement, soit par des tarifs douaniers, alors que la Chine dispose d'une production abondante, de millions de voitures électriques, de panneaux solaires, de batteries à écouler. Elle va se tourner vers l'Europe pour inonder son marché. Et si nous ne faisons rien face à cette déferlante, le tissu industriel, le tissu productif qui est resté chez nous, qui fait parfois notre fierté et qui fait souvent notre richesse, risque bien fort d'être balayé. Il faut donc ne pas tomber dans un protectionnisme dont vous savez que je labore, avec un B, mais protéger notre tissu productif. Ce n'est pas très simple. Cela voudra dire parfois accepter de payer plus cher des biens que nous aimons acheter. Cela voudrait surtout dire réussir à aligner tous les pays européens autour des mêmes priorités, alors que leurs intérêts ne sont pas toujours convergents, et pourtant le temps presse. Cela veut dire mettre en œuvre l'excellent rapport de Mario Draghi, qui appelle à un immense effort d'investissement et d'innovation dans l'avenir de l'Europe. Cela veut surtout dire mettre fin à trois conforts européens, qui sont devenus des boulets dans un monde brutal et sans merci. Le premier de ces conforts européens a été de toujours privilégier la consommation sur la production. Dit comme ça, ça peut sembler théorique, mais au fond nous savons très bien ce que cela veut dire. Depuis 40 ans, nous avons préféré consommer à moindre coût que de garder nos usines. Et nous le payons aujourd'hui. La fragmentation de nos industries européennes favorise les énormes effets d'échelle américain et chinois et permet à des petits poussés d'entrer en compétition avec des géants. Les Européens doivent donc repenser complètement leur politique de concurrence, qui a favorisé les prix bas pour le consommateur. C'était l'alpha et l'oméga de la politique de la concurrence, favoriser les prix bas pour le consommateur, au détriment de l'émergence de grands champions industriels européens. La vérité, c'est que l'intérêt des citoyens européens, c'est aussi la création de grandes entreprises mondiales, notamment dans les secteurs qui demandent des investissements de très long terme et donc des marchés très larges, comme les télécoms, l'intelligence artificielle, les technologies de systèmes de défense. Le deuxième confort européen, c'est de déléguer notre sécurité aux Etats-Unis, ou plutôt d'ailleurs, bien souvent, de leur acheter notre sécurité. Il faut que nous cessions de séparer, au niveau européen, notre politique commerciale et notre politique étrangère et de sécurité. En matière de défense, les Etats-Unis dépensent trois à quatre fois plus que l'Union européenne et achètent quasi exclusivement à des entreprises américaines, alors que l'Union européenne achète 80% de ce qu'elle achète en dehors de l'Europe, dont les deux tiers aux Etats-Unis. C'est moins vrai pour la France, bien entendu. C'est même beaucoup moins vrai pour la France. Car, heureusement en France, nous avons conçu, mis en œuvre, défendu et protégé la politique de souveraineté, la politique de dissuasion, la politique qui consiste à vérifier que nous sommes toujours en mesure de protéger nos intérêts par nous-mêmes, de protéger notre souveraineté et notre indépendance par nous-mêmes. Mais ce calcul français, cette ambition française, cet effort français n'a jamais été réalisé par nos amis européens, jamais, qui ont toujours compté sur l'OTAN, donc sur les Etats-Unis, pour garantir leur protection. Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a parfaitement raison lorsqu'il dit qu'utiliser l'argent des contribuables européens pour financer des équipements militaires non européens, c'est une aberration historique. Pour tenir tête aux superpuissances américaines et chinoises, l'Europe doit apprendre à entrer la tête haute dans le rapport de force, sans courber systématiquement les Chines avec tout type de concessions préventives, comme l'ont fait récemment Ursula von der Leyen ou Christine Lagarde, juste après l'élection du président américain, en invitant à acheter du GNL américain ou à écouter Washington sur la Chine. Parler le langage de la force, ce n'est pas renoncer au droit. Et au fond, c'est le troisième confort européen que je voulais évoquer avec vous aujourd'hui. Croire que la norme pourrait remplacer l'action et que le droit pourrait remplacer la volonté. Oui, bien sûr, l'Europe est le continent du droit et nous en sommes fiers. Mais le droit, ça ne peut être ni la lenteur, ni la faiblesse, ni la paralysie. Et malheureusement, notre passion pour la norme est devenue une faiblesse face à ceux qui ont une passion pour l'action. Applaudissements. Aux États-Unis, on connaît maintenant cet exemple. TikTok a été fermé et rouvert, d'ailleurs, en quelques heures. En France, nous avons voté en 2023 à l'initiative de Laurent Marcangeli et du groupe Horizon une bonne loi qui visait à limiter l'accès aux réseaux sociaux pour les mineurs. Depuis 2 ans, 2 ans, cette loi n'est pas appliquée dans l'attente du feu vert des autorités européennes. Franchement, nous avons l'air de quoi ? Comment voulez-vous que les Français croient à la politique, croient à notre capacité à prendre notre destin en main si nous n'arrivons pas à faire appliquer les lois votées par le Parlement français ? Ça peut pas marcher. Applaudissements. Et je ne dis pas ça contre l'Europe. Nous sommes tous ici des Européens convaincus. Nous sommes tous convaincus que pour défendre leurs intérêts et leur vision du monde sur la scène internationale, les nations européennes, les citoyens européens ont tout intérêt à agir ensemble, à coopérer plus étroitement, à faire fructifier par des échanges leur intelligence, leurs ressources. Notre intuition et notre conviction se rejoignent dans nos cœurs, dans nos tripes pour dire que l'Europe est une chance pour nous, une garantie pour que nous vivions en paix, une condition de notre prospérité et l'un des piliers de notre souveraineté dans un monde où vont s'affronter des logiques impériales. Et nous ne le disons pas seulement au moment des élections européennes, chère Nathalie et chère Gilles. Nous n'avons pas l'Europe honteuse. Nous avons l'Europe exigeante, pas parce qu'elle nous enduit, mais parce qu'elle nous est indispensable, pas parce qu'elle nous dérange, mais parce que nous en avons besoin. Et c'est bien parce que nous n'avons pas l'Europe honteuse que nous avons l'Europe exigeante que nous ne voulons pas qu'elle décroche. C'est pour cela que nous voulons qu'elle soit le continent du progrès, de l'innovation, de l'avenir, du rêve même. Nous avons été en Europe à l'avant-garde de l'invention, du courage, de l'audace humaine pendant des siècles, cette petite flamme humaniste, audacieuse, courageuse, qui a fait vivre les peuples d'Europe pendant plusieurs siècles. Qui croit ici qu'elle serait définitivement éteinte ? Tout le monde ici sait qu'elle est fragile, mais qu'elle est là et qu'en y prenant soin, on peut la transformer à nouveau en une énergie exceptionnelle qui permet non plus de conquérir le monde, mais de nous assumer comme une des grandes puissances à l'échelle planétaire. Nous sommes des Européens convaincus, mais nous sommes aussi des Français qui aiment la France, qui aiment leur patrie, qui les inquiètent parfois, qui les ravient souvent et dont ils veulent contribuer à la servir. La lucidité commande de dire que nous n'aurons aucun résultat en Europe si nous ne resterons pas au préalable notre puissance française. L'Europe, ce n'est pas une invocation. Il ne suffit pas, comme disait l'autre, et je le dis respectueusement, de sauter sur sa chaise ou de s'agiter à cette tribune pour que l'Europe apparaisse. L'Europe, c'est toujours un effort. Et je dirais même que c'est souvent un effort français. Mais malheureusement, la France, pour des raisons qui lui sont propres, est engluée en ce moment dans un immobilisme dangereux. Nous sommes le 26. Comme le mois de janvier n'est pas terminé, je pourrais vous souhaiter à tous une excellente année. Et du reste, je vous souhaite sincèrement à tous une excellente année. J'espère qu'elle sera bonne à vous tous, bien entendu. Mais qu'est-ce qu'elle s'annonce compliquée pour notre pays ? Le gouvernement commence l'année sans majorité à l'Assemblée et sans budget adopté. La France commence l'année avec une démographie historiquement basse. 663 000 bébés sont nés en 2024. On les salue. Lorsque je suis né en 1970, nous étions 850 000 bébés. La France commence l'année avec une dette historiquement haute et un déficit qui n'a aucun équivalent en Europe. Entre le 1er janvier 2024 et le 1er janvier 2025, 4 premiers ministres se sont succédés. 4. C'est autant qu'entre 1958 et 1972. La Ve République avait été conçue pour mettre un terme à l'instabilité ministérielle de la IVe. Le régime des partis l'a transformé en l'ombre d'elle-même. Elle devait permettre au président de la République de fixer un cap clair et au gouvernement de mettre en œuvre des politiques publiques nécessaires. La voilà prisonnière des manœuvres partisanes, des tractations des groupes politiques, des faux semblants et des vrais forbants. Les carpes du Palais-Bourbon qui chérissent leur boue profonde, selon l'expression de Moriac dans ses carnets. L'expression est terrible. Applaudissements. Mais Moriac était bordelais, comme on nous l'a rappelé. C'est pour ça que je le cite. À Bordeaux, on peut citer donc Montaigne, Montesquieu et Moriac. À Lille, la prochaine fois, je citerai Yourcenar et De Gaulle, je vous le promets. Mais ici, à Bordeaux, on fait dans le bordelais. Et ça me permet d'ailleurs d'avoir une pensée émue pour quelqu'un qui fut un maire exceptionnel, un patron admirable que je ne peux pas citer bien entendu parce que ça ne se fait pas de citer dans un congrès de partis politiques un membre du Conseil constitutionnel qui doit se situer au-dessus de la mêlée. Donc je ne cite pas son nom. Mais c'est vrai que j'ai toujours été impressionné par les transformations spectaculaires de Bordeaux quand Alain Juppé était maire de cette ville magnifique. — Applaudissements — Mes amis, nous devrions repenser la sécurité sociale, reconstruire notre école, relancer notre industrie, sauver notre agriculture de l'effondrement productif qui vient. Nous devrions adapter notre littoral à la montée des eaux qui va finir par bouleverser la vie de millions de nos concitoyens. C'est le maire du Havre qui vous le dit. Faites pas les malins à Bordeaux. Ça va vous arriver aussi. Nous devrions investir dans de nouveaux modes de transport, encourager toutes les administrations et les entreprises à repenser leur activité à la lumière des possibilités démentielles de l'intelligence artificielle. Nous devrions faire tout cela. Et nous, nous ratiocinons sur les mesures à mettre en œuvre pour contenir le déficit afin de préserver l'accord implicite de non-censure par l'aile du PS qui se demande combien de temps elle peut résister à la pression des insoumis et des écologistes. Le résultat, malheureusement, ce sera un consensus général pour augmenter encore les impôts, un consensus général pour supprimer les investissements d'avenir, un consensus général pour conserver toutes les autres dépenses. On dirait que notre pays est devenu un pays de vaches sacrées. Vous savez ce qu'on raconte sur Constantinople juste avant la chute ? On dit qu'à Constantinople, juste avant la chute, on discutait de la question du sexe des anges. Notre époque aime moins le sacré, mais elle sait tout aussi bien tourner la tête quand elle a du mal à regarder la réalité en face. Alors bien sûr, chez Horizon, nous soutenons le gouvernement. Bien sûr, nous savons qu'il faut stabiliser l'ensemble des forces politiques qui peuvent gouverner ensemble. En 2022, nous avons proposé, les premiers, les seuls d'ailleurs, une coalition entre la majorité relative qui prévalait à l'époque et les Républicains. Cette coalition aurait rassemblé 310 parlementaires, majorité absolue. Il suffisait de s'entendre. Personne n'a voulu faire l'effort. En 2024, nous avons indiqué avant les élections qu'il faudrait rassembler large de la droite conservatrice à la gauche sociale-démocrate pour pouvoir stabiliser. Tout le monde est arrivé avec ses lignes rouges. Personne n'a souhaité construire un accord de gouvernement. Michel Barnier, que je salue amicalement et qui sait combien j'ai de l'estime pour lui, Michel Barnier, qui sait ce que c'est qu'une coalition, n'a pas réussi à convaincre nos partenaires de discuter puis de conclure un accord de gouvernement. Et il a été censuré par la coalition baroque et triste des parlementaires du RN et de l'Union de la gauche. En 2025, nous soutenons le gouvernement. Nous voulons le faire clairement parce que la stabilité politique est essentielle au pays. Nous voulons le faire clairement parce que nous voyons des choses que nous aimons, comme la fermeté de Bruno Retailleau et de Gérald Darmanin, comme le sens du dialogue d'Astrid Panosian-Bouvet, comme la constance de Sébastien Lecornu, comme l'habileté intelligente de Laurent Marcangeli, sans oublier l'engagement déterminé de Charlotte Parmentier-Lecoq. Nous soutenons le gouvernement. Et nous le faisons à notre façon, sans afficher de lignes rouges mais en défendant des lignes claires, sans menacer mais en étant déterminé à faire valoir les idées auxquelles nous croyons, sans renoncer à construire des compromis mais en étant résolu à ne pas verser dans la compromission, sans illusion, malheureusement, sur le fait que nous ne ferons rien de décisif dans les deux ans qui viennent. Ou nous aurons un budget. Le Premier ministre a affiché un objectif de déficit à hauteur de 5,4% du PIB. On verra. Entre la croissance qui est faible et les compromis qui coûtent de plus en plus cher, on verra où notre addiction à la dépense nous conduit. La stabilité du gouvernement a de la valeur. Elle a donc un prix. Mais ce prix, soyons clairs, a des limites. Où nos services publics fonctionneront ? Bien, parfois, et il faut s'en réjouir. Mal, trop souvent. Et cela ne fera que nourrir la colère et l'amertume de nos concitoyens. Et la société du spectacle continuera à provoquer des clashes, à provoquer des rivalités et des viralités sur les réseaux, à sonder, à commenter, à dénoncer, à interpeller, à insulter, à tronquer les raisonnements pour faire des petites phrases et à faire des longues phrases pour distiller de petites idées. Mais rien de décisif, rien de massif, rien d'essentiel. Rien de tout cela ne pourra être accompli dans les 2 ans qui viennent, je le crains. Sans mandat clair, sans majorité ferme, sans contrat de gouvernement solide, comment trancher, comment rompre, comment gouverner ? 2 ans. 2 ans. C'est long, 2 ans. D'autres l'ont dit avant moi. Il peut s'en passer. Il peut s'en passer des choses en 2 ans. En 2 ans, OpenAI, l'entreprise qui a créé 4GPT, est passé d'une valeur de presque rien à une valeur de 157 milliards de dollars. 2 ans. En 2 ans, 2 ans et demi, l'Inde fait presque autant de bébés qu'il n'y a de français sur Terre. En 2 ans, la Chine construit environ 5000 km de lignes à grande vitesse. Moi, au Havre, depuis 2009, j'attends une ligne, 180 km, absolument essentielle au fonctionnement du port, absolument essentielle, pas simplement au confort des voyageurs, mais au fonctionnement de l'économie française. En 2 ans, les Chinois font 5000 km de lignes à grande vitesse. Dans les 2 ans qui viennent... C'est gentil de les applaudir, mais je préférerais qu'on nous applaudisse nous. En 2 ans, le monde va avancer vite et il ne va pas nous attendre. Ça peut effectivement être très long, 2 ans. 2 ans à écouter ceux qui se résigneront, 2 ans à supporter ceux qui, pour excuser leur inaction, diront qu'il faut bien gagner du temps. Je reviens à Mauriac, toujours lui, qui disait « Il n'est pas d'expression plus trompeuse dans notre langue que gagner du temps. En politique, gagner du temps, c'est le perdre au sens absolu, c'est gâcher d'avance le temps qui sera vécu par nos enfants lorsque notre génération aura passé la main ». Formidable Mauriac . Formidable . Vous savez ce que de Gaulle disait de Mauriac ? Imaginez un Conseil des ministres où le général de Gaulle préside et où évidemment Malraux est à sa droite. Et c'est le Conseil des ministres juste avant la remise par le général de Gaulle des insignes de grand croix de la Légion d'honneur à François Mauriac. Le général de Gaulle dit, je ne vais pas vous l'imiter, « N'oublions jamais que François Mauriac est le plus grand écrivain vivant ». Petite crispation autour de la table du Conseil des ministres. J'imagine Malraux pas totalement détendu jusqu'à ce que le général de Gaulle s'entende qu'il fallait corriger un petit peu son propos, comme quoi on peut être le général et corriger ses propos. Les personnes présentes étant toujours acceptées. C'est extraordinaire. Bon, revenons à aujourd'hui. Revenons à la France telle que nous la vivons et posons-nous la question essentielle, la seule question qui prévaut en politique. Que faire ? D'abord, rien qui ne puisse envenimer la situation actuelle. La France est malade. Et face à un malade, la première règle, c'est ne pas nuire. C'est ce que savent tous les médecins. Il y en a quelques-uns dans la salle. Je les salue avec reconnaissance et affection. C'est ce que nous... Ah, il y en a quelques-uns, manifestement. Très bien. On peut citer toutes les professions, si vous voulez. Ne tentez pas. Ne pas nuire. C'est ce que nous devons essayer de faire. Ne pas prendre de décisions qui rendraient la France plus instable ou plus faible encore qu'elle n'est. Ne pas accélérer la glissade budgétaire à défaut de ne pas complètement rétablir les comptes. Ne pas jouer plus encore avec les institutions. Vous vous souvenez peut-être qu'on nous disait, il y a encore peu de temps, si tous les partis étaient représentés au Parlement de façon proportionnelle, on aurait enfin une démocratie apaisée, capable de bâtir des compromis. J'ai entendu ça pendant toutes mes études, puis ensuite pendant toute ma vie politique. Les deux additionnées, ça commence à faire du temps. Je n'ai pas du tout cette impression. Et je ne voudrais pas que par une réforme de circonstances, on s'interdise d'avoir demain une majorité stable dont nous aurons besoin pour faire repartir le pays. Applaudissements. Alors tâchons ça et là de faire bien, de mettre en place les éléments qui permettront demain de rebondir, de préparer le terrain politique ou les conditions techniques d'une réforme aujourd'hui impossible mais que nous porterons plus tard. Et je crains que cela soit tout ce que nous puissions faire. On nous dira, c'est bien peu, on nous dira vous êtes résignés, on nous dira vous êtes découragés. Croyez-moi, j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans des circonstances plus graves mais je le pense toujours, le découragement ne fait pas partie de la gamme d'émotions que je m'autorise. Ce qu'il nous faut préparer exige au contraire du courage et de la ténacité. Ce à quoi vous, vous êtes engagés en rejoignant Horizon, c'est à refaire de la France une puissance. Oui, une puissance. Nous voulons redonner à la France les moyens de sa puissance. Applaudissements. Pas pour agresser les autres mais pour être partout respecté. Pas pour dominer nos voisins mais pour ne jamais avoir à nous soumettre à eux. Pas pour exhiber nos richesses mais pour pouvoir garantir la prospérité collective et la qualité de vie à laquelle nous aspirons tous. Certainement pas pour prétendre que nous aurions raison contre tous mais seulement pour assurer que nous puissions penser exactement comme nous le voulons. Applaudissements. Salut mesdames et messieurs. Notre Occident tourmenté a longtemps été inhibé par les pages sombres de son histoire. Et avec cette espèce de morosité nostalgique, de mauvaise conscience sans cesse rabâchée, il a laissé s'installer l'idée que vouloir être puissant, c'était mal, dépassé, ridicule, impossible, indésirable. Eh bien non, nous voulons redonner à la France les moyens de sa puissance. Applaudissements. Et cela passe... Applaudissements. Cela passe par une reprise en main complète, par des mesures massives, par un sursaut qui fera du bruit, par une lucidité exigeante, par un effort de vérité, celle qui se fonde sur l'analyse des faits et pas sur des constructions idéologiques, celle qui sait dire je ne sais pas quand elle ne sait pas et qui ne fait pas mine d'avoir un avis sur tout. C'est en disant la vérité aux Français que nous pourrons leur demander un mandat clair pour, comme l'avait dit Georges Pompidou en son temps, trancher quelques noeuds gordiens et faire les grands choix de sociétés que nous avons longtemps repoussées. La vérité, c'est d'abord de dire que dans notre pays, nous nous en sortirons par le travail. Sans le travail, rien n'est possible. Or nous avons créé au fil des années un système social qui décourage le travail parce que le poids de notre démographie déclinante pèse presque entièrement sur les travailleurs. Il s'est même trouvé des économistes et parfois même des ministres pour faire croire aux Français qu'en travaillant moins longtemps la semaine et moins longtemps tout au long de la vie, on pourrait gagner plus. La vérité, c'est que notre pouvoir d'achat, à nous Français, a décliné nettement par rapport à celui des Allemands ou des Hollandais ou des Danois. Non pas du tout parce que les Allemands, les Hollandais ou les Danois sont plus intelligents que nous, mais parce qu'ils travaillent plus que nous. Ils travaillent plus que nous. Et nous avons été malheureusement plus loin encore. Nous avons laissé prospérer une très grande absurdité française. Pour corriger les effets de ce mauvais système sur l'emploi, nous avons multiplié les exonérations de charges sur les bas salaires et, sans le vouloir probablement, mais de fait, nous avons enfermé près de 3 millions de Français au niveau du SMIC. Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons créé des filets de sécurité qui font qu'en ne travaillant pas, on peut aujourd'hui avoir un niveau de vie inférieur à ceux qui travaillent, mais légèrement inférieur, pas très éloigné en dessous du SMIC. La réalité qu'on a aujourd'hui, c'est celle-là. Beaucoup d'inactifs en dessous du SMIC, mais pas très loin. Beaucoup d'actifs au-dessus du SMIC, mais pas très loin. Vous avez là la grande compression qui résume le grand malaise français. Et si nous voulons en sortir, il va falloir faire en sorte que les Français travaillent plus, qu'en travaillant plus, ils gagnent plus individuellement et qu'ils puissent de ce fait nourrir la prospérité collective. Pour cela, nous allons devoir transformer radicalement le financement de la protection sociale. Nous allons devoir libérer le travail et donner un grand bol d'air aux travailleurs. Nous allons devoir faire entrer notre modèle social dans le XXIe siècle avant qu'il ne meure et qu'en mourant, il ne nous entraîne avec lui. Reprendre globalement le modèle des retraites pour offrir plus de liberté et de sécurité à chacun tout en garantissant la solidarité entre les générations et entre les Français qui est au cœur de la conception française de la société. C'est le premier chantier, la première vérité que nous allons devoir mettre en œuvre. Le deuxième chantier, la deuxième vérité sur laquelle nous devons nous accorder, c'est que nous allons demander aux Français de faire le choix de la jeunesse. — Brouhaha, applaudissements du public. — La vérité, c'est que notre jeunesse est la grande sacrifiée des 20 dernières années. Notre école décline. Nous le savons, nous le sentons, nous le mesurons même parfois. Et nous ne réagissons que trop peu. En ne réagissant pas, parfois parce que nous savons que si nous devions transformer des choses, ce serait difficile, qui sacrifions-nous ? La jeunesse. La jeunesse d'aujourd'hui, la jeunesse de demain. L'ère des écrans et des réseaux incontrôlés, détruits, nous le savons, nous le vivons tous. La concentration de nos enfants émet parfois en danger leur équilibre psychique et social. Pendant le Covid, nous avons enfermé les jeunes. Je le sais. J'y étais. Et ça ne me fait pas sourire. Nous avons enfermé les jeunes pour protéger les plus âgés, qui étaient plus fragiles. Et nous avons causé dans une très grande partie de la jeunesse des troubles, des traumatismes, des dérèglements bien supérieurs chez des jeunes élèves ou chez des adolescents que ceux qui ont été provoqués chez les cadras ou chez les quincas. Et en plus, nous allons leur laisser la facture d'une dette qui n'aura jamais été atteinte en temps de paix. Les jeunes actifs qui entrent aujourd'hui sur le marché du travail entrent dans une société où il faut 80 ans de travail, c'est-à-dire deux vies de travail, pour doubler son niveau de vie. Alors que leurs parents doublaient leur niveau de vie en 40 ans s'ils étaient payés au SMIC continuellement, et leurs grands-parents en 15 ans. Enfin, pas au SMIC, à la médiane, passons. Les jeunes actifs qui veulent acheter leur premier appartement aujourd'hui en France, dans un pays où le logement est structurellement plus cher que dans les autres pays européens, doivent en général contribuer à hauteur d'un tiers de leur revenu. D'un tiers de leur revenu pour pouvoir acquérir ou pour pouvoir se loger. C'est là qu'elle est la contraction du pouvoir d'achat pour les jeunes actifs. Et elle les place dans une situation désespérante. Il faut bien le mesurer. Derrière les problèmes sur la politique du logement, vous n'avez pas simplement le fait que c'est difficile de trouver un logement. Vous avez une des raisons, et à mon avis une raison importante, de la baisse de la natalité. Quand vous ne pouvez pas changer facilement d'appartement, vous avez deux enfants, vous savez qu'un troisième vous imposera une pièce supplémentaire. Vous avez plein de gens qui se disent « Non, c'est pas maintenant », qui renoncent. Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. C'est pas la politique du logement qui est le déterminant principal de la natalité. Mais si on cherche une des causes qui, en vérité, dans les faits, dans la pratique, contraint notre capacité en la matière, je pense qu'on ferait bien d'aller chercher du côté de la politique du logement. Ajoutez à ça la violence de notre société. Ajoutez à ça l'angoisse climatique, qu'on aurait tort de sous-estimer chez beaucoup de nos concitoyens les plus jeunes. Eh bien vous faites un monde, en tout cas vous faites une France dont je ne suis pas sûr que nous voulons la laisser à nos enfants. Est-ce qu'après tout cela, il faut s'étonner que les jeunes votent massivement pour les extrêmes ? Je veux pour ma part qu'Horizon propose un grand modèle de solidarité pour la jeunesse, pour les jeunes travailleurs, pour les jeunes familles qui bâtissent l'avenir du pays. Nous devons réorganiser notre société pour faire en sorte que les jeunes puissent y prospérer. Applaudissements. La troisième vérité que nous devons au pays, c'est la réhabilitation de l'autorité. Trop longtemps, autorité et oppression ont été confondues alors que nous savons qu'il n'y a pas de vraie liberté sans une juste autorité. Autorité du juge, autorité du policier, autorité du maître, autorité des parents, autorité de l'élu. Dans un pays comme le nôtre, aussi divers que le nôtre, aussi peu spontanément enclin au civisme parfois, aussi marqué par la violence de ceux qui remettent en cause les usages de la démocratie et les principes de la République, ne pas assurer cette autorité, c'est prendre le risque de voir la France se déliter, se désunir, se fracturer. Nous ne redresserons pas la France sans un puissant choc d'autorité. Je proposerai lors de notre congrès de Marseille des axes pour retrouver l'autorité régalienne de l'État dans la sécurité, dans la justice, dont je continue à penser qu'elle est le maillon faible de notre système, sur l'immigration où tant de transformations massives sont nécessaires. Applaudissements. La quatrième vérité qu'il est utile de dire et qui est une condition de notre puissance future, c'est la nécessité de la reconquête productive. Je le disais tout à l'heure, j'en suis convaincu. Nous avons trop longtemps préféré la consommation à bas prix de produits issus de l'autre bout du monde au fait de garder des usines sur notre territoire. Nous en payons le prix cruel en matière de prospérité et de souveraineté aujourd'hui. Pour renverser cette tendance, nous avons eu raison, et je le dis très sincèrement, d'engager aux côtés du président de la République un choc d'offres en 2017. Il a produit ses effets de façon réelle, significative. Mais ce choc d'offres qui a été salutaire, il est en danger et il est fondamental de le défendre. C'est pourquoi Horizon fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter toute nouvelle hausse d'impôts et pour défendre systématiquement la compétitivité de nos entreprises. Ça n'est pas parce que nous aimerions plus les entreprises que d'autres, c'est parce que nous savons qu'il n'y aura pas de prospérité, il n'y aura pas de puissance française si nous n'avons pas des entreprises qui fonctionnent bien, qui gagnent de l'argent, qui se développent, qui sont compétitives par rapport à leurs concurrentes françaises sans doute, mais étrangères souvent. Alors ne nous mentons pas, ces quatre vérités, ces quatre choix sont assez faciles à formuler et assez difficiles à mettre en oeuvre. Chacun d'entre eux représente un effort parce que depuis longtemps, consciemment ou inconsciemment, nous avons fait le contraire. Parce que c'était plus confortable, parce que c'était plus facile, parce que nous avions peut-être aussi perdu l'habitude des grands défis et des grands dessins. 2027 sera un rendez-vous, un rendez-vous où les Français devront faire des choix fondamentaux pour retrouver le chemin d'un avenir puissant, prospère et libre. C'est le seul avenir digne de notre pays, c'est le seul avenir digne de la France et c'est l'avenir que je vous propose de construire. Applaudissements. Mes amis, j'aimerais vous parler des heures, encore je lis souvent dans la presse, quoique je lise assez peu la presse, que les commentateurs trouvent que je ne parle pas assez. Alors c'est vrai que j'aime choisir mon moment et aujourd'hui avec vous, j'aimerais aller plus loin. J'aimerais vous parler d'école et de justice. J'aimerais vous parler de défense et d'agriculture et d'innovation. J'aimerais vous parler de ce que j'apprends en parcourant le pays, vous parler des Français, de l'identité de notre pays, de ses méandres, de ses atouts, de ses contradictions, de ses aspirations. Mais je veux garder des choses à vous dire dans les mois qui viennent. À Lille, le 16 mars, je vous parlerai méthode et calendrier. Car obtenir un mandat des Français et vouloir exercer le pouvoir, cela exige que l'on dise clairement comment les choses vont se passer si les Français nous font confiance. À Marseille ensuite, nous parlerons de l'État et de sa responsabilité régalienne. Les premières conférences thématiques que nous allons organiser avec les secrétaires nationaux auront eu lieu et nous pourrons tracer quelques lignes claires sur des sujets essentiels. Alors depuis Bordeaux, je veux évidemment vous inviter à travailler, à vous engager, à prendre le destin du pays dans vos mains en insistant sur un point essentiel. C'est au fond la dernière vérité qu'il faut asséner et ne jamais oublier. C'est que l'action politique est d'abord affaire de rassemblement. Nous ne gagnerons qu'en travaillant avec des gens qui ne sont pas encore là, avec lesquels nous n'avons pas toujours été sur la même ligne, avec des femmes et des hommes qui ne pensent pas exactement comme nous, qui n'ont ni les mêmes références ni parfois les mêmes mots, qui mettent des accents toniques à des endroits où nous mettons parfois des bémols, mais qui ont en commun avec nous d'être attachés à la démocratie, à la souveraineté de la France, à la construction européenne, à l'économie de marché et à la nécessaire solidarité entre les Français. Compte tenu de la violence idéologique et de la suprématie politique de la France insoumise sur la gauche, compte tenu de la séduction dangereuse du fourre-tout idéologique prôné par Mme Le Pen, nous ne gagnerons que si se dessine un rassemblement au sein de l'espace central. – Applaudissements – Trois élections législatives partielles se sont tenues récemment, ou plus exactement deux se sont tenues récemment et une est actuellement en cours. Ni dans les Ardennes, ni en Isère, ni dans les Hauts-de-Seine, nous n'avons été capables de nous parler. Les candidats de l'espace central sont partis en ordre dispersé. Partout, Horizon a pris ses responsabilités pour éviter que les candidats à l'extérieur de ce bloc central l'emportent. Mais reconnaissons ensemble que quelque chose ne tombe pas rond. Les forces politiques du bloc central participent au même gouvernement. Elles soutiennent le même gouvernement. Elles ont un intérêt commun à ce que la France ne sombre pas dans les extrêmes. Et pourtant, elles sont incapables de s'entendre sur un programme, même minimal, de gouvernement. Incapables de se parler pour réfléchir ensemble à ce qui est essentiel pour l'avenir du pays. Incapables de regarder comment elles peuvent éviter de s'affaiblir mutuellement. La France a besoin du rassemblement de celles et ceux qui s'entendent sur l'essentiel. Si, comme je le redoute, une nouvelle crise politique venait à provoquer, après juillet, de nouvelles élections législatives, nous ne servirions pas la France en laissant la dispersion prospérer. N'aurions-nous pas intérêt à constituer sous une bannière commune un bloc républicain et démocrate, respectueux des différences de chacun, qui n'aurait pas vocation à remplacer les partis existants, mais qui indiquerait clairement la volonté de gouverner ensemble ? Et en 2026, pour les élections municipales, allons-nous laisser des femmes et des hommes membres de formations politiques qui concourent ensemble au gouvernement de la France partir en ordre dispersé, chacun revendiquant sa logique partisane, là où l'action locale, elle aussi, repose sur le rassemblement ? Je suggère, mes amis, que tous les jours où vous faites de la politique, vous ayez à l'esprit, vous ayez viscéralement en tête, si j'ose dire, que ce rassemblement est la condition du succès. Et je suggère qu'avec tous les responsables politiques qui se reconnaissent dans cette logique et dans cette exigence, nous puissions nous rencontrer tranquillement, nous puissions voir comment nous pouvons servir et apporter quelque chose au pays. La vérité, c'est que pour beaucoup de nos concitoyens, le bloc républicain et démocrate existe déjà dans les faits. Parfois, j'entends les politologues, les commentateurs, dire que l'électorat est liquide, ce qui n'est pas très gentil, je pense, ce qui veut dire qu'en réalité, entre les formations politiques et entre les personnes, il y a une très grande capacité de l'électeur à passer de l'un à l'autre et que les grandes verticalités partisanes ou idéologiques qui prévalaient jusqu'à présent se sont émoussées. Si véritablement, c'est vrai, si véritablement, lorsque nous parlons un peu partout en France à des électeurs, ils ne commencent pas par vous dire « Moi, je ne voterai jamais que ce parti ». Mais ils cherchent quelqu'un qui est capable de rassembler d'où qu'ils viennent cet espace central. Alors nous devons faire tout ce que nous pouvons pour tendre la main aux républicains, à Renaissance, au Modem, à toutes celles et ceux qui, dans cet espace que j'ai défini, ont envie de faire avancer le pays. C'est ce que je fais. C'est ce que je fais. Les Français, je vous le dis, pensent que ce bloc républicain et démocrate existe déjà dans les faits. Il nous appartient de faire en sorte qu'il puisse prévaloir dans les urnes. Et mes amis, ne nous trompons pas. L'Union, c'est un combat. Et ce combat, nous y sommes prêts. Le rassemblement, c'est une nécessité. Et nous y sommes prêts. La préparation minutieuse et solide du rebond français est en jeu. Et nous l'avons engagé. La tâche est immense. Mais j'ai confiance en vous, en la France. Vive la République et vive la France . – Sous-titrage FR –

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