Bertrand Blier: A Provocative Filmmaker Remembered
Discussing the impact and controversies of Bertrand Blier's films post his passing, focusing on his unique style and cultural reflections.
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Les Valseuses, Trop belle pour toi. Le réalisateur Bertrand Blier est mort à lâge de 85 ans
Added on 01/27/2025
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Speaker 1: Avec la disparition d'un cinéaste qualifié de provocateur, d'anticonformiste, amateur d'humour noir, c'est Bertrand Blié qui s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 85 ans. Alors quand on pense à Bertrand Blié, on pense au film Les Valseuses, à Calmos, on pense à Préparer au mouchoir, on pense aussi à Tenue de soirée, tant de films qui aujourd'hui peut-être, peut-être ne pourraient pas voir le jour. Ça va être le thème de notre discussion maintenant, et pour bien comprendre de quoi il s'agit quand on évoque Bertrand Blié et Les Valseuses, il suffit de revoir un extrait.

Speaker 2: — T'en fais pas de soucis, vieux. Dans la vie, tout s'arrange. T'as jamais de vraies raisons de se biguer. Ils peuvent pas nous faire un trou au cul, on en a déjà un. — On va quand même pas rouler comme ça, droit devant, sans savoir où, jusqu'à ce que le réservoir soit vide.

Speaker 3: — Pourquoi pas ? — Tu te sens pas en joueur ?

Speaker 2: — On n'est pas bien ? — Si. — Paisible, à la fraîche, décontracté du blanc. Et on bandera quand on aura envie de bander.

Speaker 1: — Voilà, tout le monde est en train de s'installer, de prendre place. Steven Bellery, c'est vrai que c'est quelqu'un d'important dans le monde du cinéma qui vient de disparaître. — Oui, il y a 18 longs métrages,

Speaker 4: mais c'est des classiques, en fait, que Blié nous laisse, des classiques qui ont marqué leur temps, leur époque, on va dire, qui seraient peut-être difficiles à monter en termes de production aujourd'hui. Blié avait cet humour noir, avait cet humour cru, avait ce regard aussi anticonformiste sur sa propre époque. Mais il a secoué aussi, on va dire, les années 70, la France de Pompidou. Il a quand même choqué même cette France-là en mettant, disons, le doigt, parfois, sur nos travers et sur une certaine France. Quand il réalise « Les Valseuses » en 1974, c'est son premier film. Il y a peut-être aussi dans l'esprit de Blié cette envie de choquer déjà, de secouer un monde du cinéma qui l'agace, lui qui a grandi. Rappelons que son père était évidemment un grand acteur, celui des tontons-flingueurs. Donc il a grandi, il a vu ce cinéma. Il a mis du temps à y arriver. Il est assistant réalisateur à 20 ans. Il a fait d'abord un documentaire. Il a mis du temps aussi, disons, à exister. Donc peut-être que la provocation a été un des ressorts. Et ça lui a permis d'exister de cette sorte-là et de marquer après environ 20 ans de cinéma.

Speaker 5: — Myriam Boyer, bonsoir. — Bonsoir. — Vous avez tourné 3 films de Bertrand Blié. — Oui. « Trop belle pour toi », « Le bruit des glaçons » et « 1,2,3 soleil dans le désordre ».

Speaker 6: — Et puis une pièce au théâtre. — Une pièce au théâtre. J'insiste parce que quand on fait du théâtre, ça veut dire qu'on passe 2 mois ensemble. Et je dois dire que Bertrand était là tous les soirs pendant les représentations. Et on allait dîner tous les soirs après comme à l'époque de son père.

Speaker 5: — Quel souvenir avez-vous de lui aujourd'hui ? — Formidable.

Speaker 6: Je crois que c'est un des plus grands qu'on ait eus. Je dois dire que je le mets... Mes mentors, c'est Chéreau au théâtre, Corneau avec Céry Noir. Et j'ai eu cette chance-là. Et j'ai eu cette chance de travailler avec Bertrand. Et Bertrand, c'est quelqu'un... Contrairement à ce qu'on dit, c'est pas pour provoquer. C'est son monde. C'est un véritable artiste. Il a son monde à lui. — Son langage. — Son langage. Et c'est un bonheur. — Un grand dialoguiste. — Voilà. Et quand vous êtes comédien, c'est un bonheur de rentrer dans le monde d'un véritable grand artiste. Comme je dis, il avait plein de choses à dire. Et d'ailleurs, il vous engueulait. Si on sautait un mot, il disait « Non, j'ai pas passé la nuit à trouver ça pour que tu l'avales ». Non, non, pas question. Et il était attentif. Il était très... Il était là, quoi. Il était vraiment là. On pouvait pas lui la faire.

Speaker 5: — Mais à l'heure de Me Too, est-ce que Bertrand Blier pourrait faire aujourd'hui les films qu'il a faits ? On parlait des valseuses ou « Préparez vos mouchoirs » ou d'autres. D'autant plus qu'il a fait tourner 9 fois Gérard Depardieu, qui était son acteur fétiche. D'ailleurs, on s'interroge. Est-ce que ce soir, le service public diffusera un film de Bertrand Blier ?

Speaker 6: — Mais vous vous rendez compte ? C'est terrible. C'est vraiment terrible. Parce que ce qu'il faut bien se dire... — Pourquoi c'est terrible ? — Parce que moi, qui suis de la période 20 ans 68... Donc c'est vraiment la période. On a vécu un moment extraordinaire. On a tout envoyé balader. Ça fait un bien. Mais ça fait un bien à tout le monde. À tout le monde, même reculé ou plus loin. Il y a quelque chose qui s'est passé. Il faut pas croire, hein. Mais les femmes... Nous, on pensait être l'égal des hommes en agissant comme eux. On agissait comme eux. Je veux dire, le harcèlement, c'était pas seulement des mecs. Il y avait des femmes qui étaient avec... On avait l'impression qu'on avait gagné la liberté. On s'est trompés. On s'est trompés, hein. C'est sûr. C'est sûr que c'était pas malin. C'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire que d'avoir le comportement des hommes.

Speaker 5: — Mais on a dit que Bertrand Blier, il était misogyne. — Mais non .

Speaker 6: Alors moi, je l'ai cru. Moi-même, je l'ai cru. Parce qu'il m'a rencontrée depuis Les Valseuses. Et puis on aimait beaucoup Patrick Devers. Donc quand il est parti, chaque fois qu'il faisait un film, il me disait de venir le voir. On discutait. Je travaillais pas avec lui jusqu'au jour où j'ai fait Et quand je voyais les films, je me disais « Oh bah c'est bien que je sois pas dedans » parce que peut-être que j'aurais pas trop aimé. Mais après, quand j'ai travaillé avec lui, il y a un truc que j'ai compris. C'est pas de la misogynie. Si vous regardez, les rôles des femmes sont formidables. On n'est pas là en train de servir la soupe aux comédiens. Il y a toujours des rôles de femmes très forts. Carole Bouquet, Josiane Balasco. Les rôles de femmes sont très forts. Très très forts.

Speaker 4: Isabelle Huperme dans « Les Valseuses ».

Speaker 6: Voilà. Et Jeanne Moreau. Non franchement, c'est le contraire de la misogynie.

Speaker 1: On va regarder un extrait de « Trop belle pour toi » et puis on va continuer d'en discuter avec nos autres invités, bien sûr.

Speaker 6: Ça fait cinq jours que tu me regardes et puis maintenant tu me tournes le dos. C'est dégueulasse comme procédé.

Speaker 7: ... Pourquoi soudain, celle-là, qui justement n'a rien pour plaire, pourquoi elle nous chavire ?

Speaker 2: Comment est-ce possible ? C'est une femme sans importance. Ça sera très vite fini.

Speaker 4: Je la connais ? Non.

Speaker 1: On va continuer d'en discuter avec Emmanuelle Dancour parce que vous êtes présidente de l'association MeTooMédia. On va écouter aussi Lucas Aubry, rédacteur en chef adjoint du magazine Sofil. Mais sur Bertramblier, vous pourriez voir « Les Valseuses », Emmanuelle Dancour ?

Speaker 8: Moi, j'ai l'âge exact du film et la réponse est non. C'est un film que j'ai aimé bien avant MeToo, que j'ai toujours refusé de voir parce que j'étais très gênée. Pourquoi ? J'étais très gênée par le rôle qui était donné aux femmes dans ce film. Très gênée aussi parce que c'était un film culte qui a été un gros succès quand il est sorti. Tu avais créé la polémique quand il est sorti. Mais il adorait ça, créer la polémique. Un film qui a été interdit pour moins de 18 ans, qui aujourd'hui est tout public, ça pose aussi question. C'est un film culte qui est devenu un film qui valide la culture du viol. C'est-à-dire que c'est une série de viols et d'agressions sexuelles totalement minimisées. Il suffit d'en parler ne serait-ce qu'à Brigitte Fossey, qu'on n'a pas citée tout à l'heure, qui est totalement incapable de regarder la scène qui la concerne quand elle allait être un bébé, qui est une des rares scènes que j'ai pu avoir parce qu'elle n'y arrive pas. Elle n'y arrive pas parce que c'est une agression. C'est un film qui aujourd'hui est dénoncé tel qu'elle est blié aussi. Souvenez-vous, en 2015, je me tourne vers les pros du cinéma, a refusé finalement à renoncer à un film qui s'appelait Existe en blanc, qui était une sorte de valseuse un peu plus récent. C'était l'histoire d'un tueur en série, obsédé par les soutiens-gorges. Et lui-même a dit dans une interview à Allociné, aujourd'hui on ne peut plus faire ce genre de film, la tendance n'est pas à ça. Donc il a eu une prise de conscience.

Speaker 5: Peut-être qu'il avait peur d'être censuré.

Speaker 6: Non, il a proposé, il n'a pas pu le faire. Vous avez proposé ce film ?

Speaker 5: Vous auriez tourné en ce film ?

Speaker 8: Je lui ai dit c'est trop petit, mais autrement peut-être. Mais il faut savoir que moi je suis ici pour représenter les féministes dans cette posture-là. Nous les féministes, on n'est pas pour la censure. Et si ces films sont diffusés, moi j'ai aucun souci avec ça, à condition qu'il y ait de la contexte culture. Moi je ne suis pas pour la cancel culture. Quand il y a eu cette histoire avec le dernier tango à Paris à la cinémathèque, on réclamait juste un débat, on ne réclamait pas du tout l'annulation du film.

Speaker 5: Vous n'avez pas confiance finalement aux spectateurs qui saient bien que Les Valseuses, c'est le reflet aussi d'une époque, des années 70 et qu'aujourd'hui, effectivement, on ne ferait plus ce film.

Speaker 8: Mais ce n'est pas vrai Olivier Truchot. Le film n'est pas le reflet d'une époque. Le viol n'a jamais été d'une époque. Le viol était déjà un crime à l'époque.

Speaker 5: Il est lancé peut-être des dérapages de la libération sexuelle des années 70. On peut le dire. Regardez le film et appréciez les comédiens.

Speaker 8: Je ne sais pas de quoi ce film est le nom. Je sais ce qu'il est devenu aujourd'hui. Je sais qu'aujourd'hui, c'est un film difficile à présenter sans éléments de contexte. Et puis on sait aussi que, excusez-moi, mais Anou Grimberg qui n'a pas été citée et que je salue, qui a été la compagne de Blié, a quand même raconté qu'elle aussi, elle a participé à cette espèce d'ambiance très malsaine sur les films où on minimisait tout ça. On rigolait bien. Mais non. Anou Grimberg a quand même dit qu'on a tout assisté à des agressions sexuelles.

Speaker 6: Moi, je veux bien aujourd'hui, avec le regard d'aujourd'hui, qu'il y ait des comédiennes qui tout d'un coup regardent ça en se disant, à l'époque, j'ai tourné avec Anouk dans 1, 2, 3 Soleil, je ne l'ai jamais vue un jour. Mais non. Elle était en amour avec son maître. Il faut du temps pour se réveiller.

Speaker 8: C'était très beau. Tu es sous emprise. Je ne sais pas, mais il faut du temps pour ouvrir les yeux sur ce qui se passe et ce qui n'est pas acceptable.

Speaker 4: Elle l'a dit publiquement qu'elle a eu du mal à vivre certaines scènes

Speaker 6: avec le recul. Aujourd'hui, c'est terrible maintenant les gens qui ont un regard d'aujourd'hui. Je suis très heureuse de ce qui se passe pour mes petites filles qui ont 24 ans. Ma mère s'est fait taper sur la figure pendant 16 ans. Les années 50, quand on allait au commissariat, ma pauvre dame, il faudrait que vous soyez gentille avec votre mari. Ça a évolué. Et que ça évolue encore.

Speaker 5: Tant mieux.

Speaker 6: Mais regardons pas ces films avec l'œil d'aujourd'hui. En plus, je vais vous dire, des films nuls. Parce qu'il y avait les valseuses. Mais on avait des films tous les jours des rôles mais qui étaient minables. Et il y a eu plein de films qui étaient minables. Là, c'est un beau film. C'est un très beau film avec des super acteurs. Que ce soit Miu Miu et les deux, c'est vraiment dommage pour des acteurs de ne pas voir le travail de ces trois personnes. C'est un film abîmé.

Speaker 5: On ne peut pas résumer ta carrière aux valseuses même si c'est son plus gros succès parce qu'il a fait des films qui ont été célébrés à Cannes qui ont permis à leurs acteurs d'obtenir des prix. On pense à Michel Blanc qui vient de disparaître et qui a eu le prix d'interprétation à Cannes en tenue de soirée. Lucas Aubry, peut-être la circonstance aggravante pour Bertrand Billet, c'est que son acteur fétiche c'est Gérard Depardieu. Et quand je dis qu'on hésite à diffuser des films de Bertrand Billet, c'est parce que dans les grands films de Bertrand Billet,

Speaker 9: il y a toujours Gérard Depardieu. Il y a souvent Gérard Depardieu. On se demandait si des chaînes de télé allaient pouvoir diffuser ses plus grands films ce soir. Vous évoquez Le bruit des glaçons. Moi, je pense que c'est un film qui est diffusable. Je pense qu'il faut le regarder avec le regard d'aujourd'hui mais également le mettre en perspective. C'est ce que fait parfois la critique de cinéma. C'est ce que font parfois des émissions de télé. Je pense qu'on devrait diffuser Les valseuses parce que c'est un film important. Parce qu'il a fait des millions d'entrées à l'époque. Parce qu'il a révélé Patrick Devers, Gérard Depardieu.

Speaker 5: Parce qu'il a révélé des acteurs. Il est d'une certaine manière

Speaker 9: représentatif de cette époque qui avait bien des aspects problématiques. Il faut aussi le diffuser pour pouvoir le mettre en perspective et pour pouvoir parler de cette époque.

Speaker 5: C'était quoi Bertrand Blier, sa marque de fabrique ? C'était cet humour noir mais j'ai envie de dire même cet humour absurde quand on voit par exemple Buffet froid. On est vraiment dans un film qui est sur l'absurde.

Speaker 9: C'est parfois surréaliste. On sait qu'il dialoguait très souvent avec Buñuel. Je parlais de dialogue justement. C'est surtout des dialogues. C'est une langue Bertrand Blier avant tout qui se retrouve également dans les romans. Une langue qui n'est pas toujours très châtiée. Elle a quelque chose d'audiare. Elle a quelque chose de préverse. C'est une langue noble qui emprunte à une langue plus populaire. On va regarder justement un extrait.

Speaker 1: C'est celui de Buffet froid où parfois on est dans les dialogues surréalistes un peu absurdes. Filmé qui en deux semaines aussi.

Speaker 10: Bonne journée. La routine. Beaucoup de meurtres en ce moment ? Ça marche pas mal. Vous arrêtez les coupables ? C'est moins possible. Un coupable est beaucoup moins dangereux en liberté qu'en prison. Pourquoi ? En prison, il contamine les innocents.

Speaker 1: Il faisait tourner son père Bernard Blier. Grand acteur. Bernard parlait de Bertrand.

Speaker 11: Il avait fait des études très brillantes contrairement à ce qu'il dit. Je pensais qu'il allait faire des écoles. Il a décidé de faire du cinéma. J'étais ravi d'ailleurs. Je l'ai simplement aidé au départ. Je ne l'ai vraiment jamais aidé. Je lui ai simplement permis de frapper à la bonne porte. Je l'ai aiguillé au départ.

Speaker 1: Je ne m'en suis plus jamais occupé après. Parmi la nouvelle génération d'acteurs, ceux qui sont les têtes d'affiche, ils ont réagi pour saluer aussi la mémoire de Bertrand Blier.

Speaker 4: C'est le cas de Jean-Paul Rouve qui est aujourd'hui en pleine promotion des Tuches 5. C'est intéressant de voir comment celui qui fait des grands films d'humour regarde l'humour d'hier. Ils avaient partagé ensemble un court-métrage qui s'appelait Papa, Alexandre, Maxime et Eduardo et qui était sorti il y a 10 ans. On va écouter la réaction de Jean-Paul Rouve.

Speaker 12: Blier quoi. Et là t'es avec Blier. Grand metteur en scène. Immense dialoguiste. C'est de la poésie. C'est une langue. Ça me touche. C'est un cinéma que j'adore. Des grands films. Des chefs-d'oeuvre. J'ai tourné avec lui dans un court-métrage. C'était super. J'ai passé des moments avec lui. J'étais allé acheter du jambon. Des grosses tranches de jambon. On se faisait à 10h du mat du jambon avec un coup de rouge. Forcément Blier était obligé.

Speaker 1: Emmanuel, vous avez réagi. Vous avez soupiré au moment où on a dit c'est Jean-Paul Rouve.

Speaker 8: Oui. Pourquoi ? Parce que c'est quelqu'un... Moi je suis gênée. Je ne peux pas. Je suis gênée qu'on soit en train de célébrer... On ne comprend pas.

Speaker 1: C'est important pour ceux qui nous regardent.

Speaker 8: Non. Je suis gênée qu'on soit en train de célébrer quelqu'un. Je ne sais pas si vous avez d'autres personnes qui ont réagi.

Speaker 6: Il pourrait y en avoir plein. Dans tous les cours, pendant des années, il reprenait des dialogues des films d'Oublié. Tous les gosses étaient élevés.

Speaker 8: On peut lui faire n'importe quoi. Elle s'en fout. Ce film des valseuses est le marqueur fort d'un problème. C'est un film. C'est un point de vue politique.

Speaker 5: C'est un point de vue de réalisateur.

Speaker 8: Myriam l'a dit tout à l'heure. Elle a dit qu'il était vraiment ça. J'ai dit qu'il avait

Speaker 6: un monde d'artistes singuliers. L'artiste est singulier. C'est formidable.

Speaker 8: On ne peut pas tout pardonner à un artiste. On ne peut pas tout pardonner.

Speaker 6: C'est son univers. C'est son univers. David Lynch faisait un autre cinéma. Vous avez le cinéma de Bertrand. Le cinéma de Bertrand, il y en a beaucoup qui ne lui arrivent pas à la cheville. Combien de comédiens ont travaillé des scènes dans les cours de Bertrand Guillet ? On est en train de parler d'un film

Speaker 8: qui valide la culture du viol et qui la minimise. Qui a rendu rigolo et sexy des viols et des agressions sexuelles. Vous ne l'avez pas vu, les valseuses.

Speaker 5: Quand on voit les valseuses, on ne se dit pas

Speaker 6: que je vais faire pareil. Elle est consentante. Le rôle de Miu Miu. Elle est consentante. C'est un problème que le rôle de Miu Miu.

Speaker 4: C'est un problème. Elle se prend comme une gifle dans le film.

Speaker 6: On s'en prend toutes dans le film. Demandez à Brigitte Frosset. J'en donne une. J'en donne une à Gérard Depardieu dans Trop belle pour toi. Je lui flanque une trempe et tout le plateau était là et était content de voir la tête de Gérard. Qu'est-ce qu'il va dire ? La femme peut même

Speaker 8: donner une claque à Gérard Depardieu. Comment on protège les femmes sur les plateaux ? Comment on protège les techniciennes sur les plateaux ?

Speaker 4: Comment on protège les actrices sur les plateaux ? Jean Dujardin, on l'avait croisé. C'était une archive à l'occasion de la sortie du bruit des glaçons.

Speaker 9: On a le droit aussi au moment du décès d'un réalisateur de ne pas que le réduire à cette prétendue misogynie qu'il l'est peut-être. Ces films sont en beaucoup de points problématiques. On a le droit au moment de lui rendre hommage aussi de parler d'autre chose tout en mettant dans le contexte. C'est un peu ce qu'a fait Jean-Paul Ronc.

Speaker 1: Simplement pour rester sur les valseuses Emmanuelle Dancour, vous pensez que derrière les valseuses, un film comme ça

Speaker 8: ça incite à violer ? Je pense que ce film a donné une image drôle, cool et rigolote. J'en ai vu plein d'extraits, je ne l'ai pas vu en entier. Peut-être que si je les mets bout à bout ça fait le film. Vous devriez le voir. Je ne peux pas voir un film où il y a Depardieu. Charlotte Arnoux est à l'association. Les films de Depardieu sont à l'association. C'est mon choix. Je n'ai aucun problème à ce que les gens le regardent. Je ne suis pas dans la cancel culture, je le redis. On est dans la contexte culture.

Speaker 5: Vous ne pouvez pas regarder un film du genre Depardieu ?

Speaker 8: En fait, j'en suis vraiment incapable. Incapable parce que je connais les victimes. Incapable tout court par solidarité. Mais ce n'est pas que Depardieu. C'est toutes les autres mises en cause.

Speaker 1: Je ne peux pas aller voir des spectacles. On va regarder encore un extrait. L'oeuvre de Bertrand Blier, c'est aussi une tenue de soirée qui aborde l'homosexualité, le trio amoureux, mais à la mode, bien sûr, Bertrand Blier.

Speaker 3: Pour un mec qui a du pif, tu pourrais le commencer par éviter les trois priots, surtout quand ils sont armés. C'est de ta faute, tu n'as qu'à pas me troubler. Comment ça, c'est de ma faute ? Il est beau, lui. Parfaitement, tu me troubles, alors moi je fais des conneries. Comment ça, je te trouble ? Ta présence me trouble, ton odeur me trouble. Te sentir derrière moi dans l'obscurité, ça me déperde mes moyens. Quand tu es devant, c'est encore pire. Tu le trouves pas un peu bizarre, toi, ce mec ?

Speaker 8: À quel point de vue ?

Speaker 3: T'as pas l'impression qu'il aura derrière la tête comme une idée de m'enculer ?

Speaker 5: C'est pas exclu. Ça, c'est la provoque. Il faut rappeler que c'est Berlard Giraudeau qui devait jouer le rôle de Michel Blanc, il a refusé parce que c'était un rôle assez audacieux, pas évident à assumer, et Michel Blanc a eu raison d'accepter. Sa carrière a changé

Speaker 4: à ce moment-là. Et puis rappelons que quand même, Blier va remettre dans la lumière toute cette troupe du splendide. C'est-à-dire qu'après Les Bronzés, il va faire tourner quasiment tout le splendide individuellement. Thierry Lhermitte, Michel Blanc à deux reprises tenu de soirée, on l'a dit, puis Merci la vie en 91. Il va faire tourner Dans Trop Belle pour toi à Josiane Balasco, puis Les Acteurs en 2000 où chacun a joué son propre rôle. Thierry Lhermitte dans La Femme de mon pote, et puis Clavier dans l'ultime film qu'on voit exceptionnel. Qui avait été coproduit par Christian Clavier. Et donc il a fait, tout au long de sa carrière, il a eu cette période où il a voulu faire retravailler cette troupe du splendide. Et puis c'est quelqu'un, d'ailleurs Jean Dujardin le dit, c'est quelqu'un qui aimait beaucoup les acteurs dans son poste. Et il a aussi fait découvrir en tout cas toute une nouvelle génération d'acteurs. Puisque Depardieu, Miu Miu, Isabelle Huppert, Devers sont totalement inconnus quand ils montrent ce film. Et il les met dans la lumière et il fait des stars. Donc il avait aussi cette gourmandise de faire découvrir des jeunes, de les mettre dans la lumière, de les diriger. Il avait vraiment le nez pour les découvrir. Depardieu qui fait le siège du producteur pour jouer dans les valseuses. Parce qu'il se dit c'est vraiment le film qu'il me faut pour démarrer ma carrière.

Speaker 1: Vous avez évoqué tous les acteurs du splendide. Il y a la réaction de Josiane Balasco aujourd'hui sur son compte Instagram. Voilà ce qu'elle a écrit Josiane Balasco pour saluer la mémoire de Bertrand Blier. Elle lui a dit elle lui a dit, ben écoutez, j'aimais beaucoup cet homme. Au revoir Bertrand. Et puis au passage, en fait, bois un verre avec Michel Blanc.

Speaker 8: Et quand on a Anouk Grimbert qui dans un article de Elle dit que Blier et lui s'excitaient mutuellement pour humilier les femmes et en rire. L'équipe faisait allégeance riaient aussi pour plaire au roi. À ce moment-là de ma vie, je n'avais alors pas d'autre choix que de rire avec la meute pour avoir une petite place. Moi je trouve que cette parole-là, je regrette qu'Anouk ne soit pas là sur le plateau ce soir, cette parole-là il faut l'entendre aussi. D'une femme qui connaissait Blier intimement et avec de la nuance. Je suis d'accord pour la nuance. À parler de quelqu'un il faut en parler dans toutes ses dimensions. On ne peut pas juste célébrer la personne.

Speaker 4: Il s'en est défendu. Il disait à Blier, j'ai toujours adoré déshabiller les femmes au cinéma. Je n'aime pas qu'on me raconte des histoires d'amour où l'on fait semblant. J'aime la crudité du regard. Lui, il estimait que les artistes, les acteurs, n'étaient pas là pour s'économiser sur un plateau de cinéma. Que ça n'était pas un métier facile à faire. Et qu'on était dans ce métier pour montrer parfois une certaine forme de réalité. Peut-être que son envie dans les valseuses était de montrer que la culture du viol faisait partie des années 70 et que ça existait aussi. C'est une fiction.

Speaker 6: Il ne faut pas mélanger la liberté sexuelle avec la culture du viol. Parce que c'est une autre époque. Aujourd'hui, tu fais ce film peut-être que tu te dis mais vraiment, à l'époque c'est vraiment, ça n'a rien à voir avec la culture du viol.

Speaker 1: Rien à voir.

Speaker 6: Merci à tous.

Speaker 1: Merci à tous. Merci d'avoir été avec nous.

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