Speaker 1: — Alors, dernier dossier délicat en date, post-Jeux olympiques, c'est la baisse de la dotation du ministère des Sports, de l'ordre de 33 %. Enfin, c'était une hypothèse. Ça ferait 100 millions d'euros d'économie. Sauf qu'on a une tribune signée par 425 sportifs qui dénonce un désastre en disant que la France mérite mieux. Vous voyez, ce n'est pas seulement une économie. C'est un sabotage du vivre ensemble, écrivent ces athlètes. Nous ne resterons pas silencieux face... Le mois déjà est emploi et ce désastre annoncé. La France mérite mieux. Eh bien justement, nous sommes avec David Douillet, David Douillet, l'ancien double champion olympique de judo, l'ancien ministre des Sports. Il est consultant RMC Sport. Bonsoir, David Douillet. Vous n'êtes pas signataire. Mais comment vous positionnez dans cette histoire ? Vous, l'ancien responsable politique aussi. On fait des économies ou on touche pas au sport ?
Speaker 2: Ce ne sont pas des économies, en vérité. Parce que le sport, c'est un investissement. Un investissement dans l'avenir. Au-delà de la cohésion sociale que vous venez de mentionner, que les athlètes ont mentionnée. Ils ont mille fois raison. Il s'agit de santé. Et on connaît le problème de l'obésité, notamment dans notre population infantile. On connaît aussi les problèmes d'éducation et d'apprentissage du livre « Ensemble » au sein de l'école. Si demain, on décide de... C'est pas 100 millions d'euros de baisse. C'est 391 millions d'euros de baisse. 33% du budget, c'est quasiment 400 millions de baisse. C'est des postes d'éducateurs sportifs en moins. C'est les heures supplémentaires de sport à l'école en moins. C'est surtout beaucoup moins d'investissements dans les infrastructures sportives. Or, on en manque. On a besoin de rénover nos piscines. On a besoin de rénover nos gymnases. On a besoin d'outils pour la pratique du sport. Et si on fait pas ça, ça va nous coûter beaucoup plus cher dans les années à venir. C'est ridicule de vouloir couper l'élan qu'ont provoqué les Jeux, l'élan qu'ont provoqué tous nos athlètes qui ont brillamment opéré pendant ces Jeux olympiques, cet engouement, cette envie qu'ils ont créée. Et là, on va pas être capable de la gérer. C'est complètement absurde. C'est complètement... C'est un manque de conscience politique pour l'avenir. Le politique, il doit gérer l'avenir. Or, là, on gère l'immédiateté sans penser aux conséquences. — C'est une mauvaise économie.
Speaker 1: — Alors David, vous avez un allié, figurez-vous, dans cette histoire. C'est le président de la République, Guillaume Darré. Il y a le président de la République qui dit aux sportifs « Vous avez raison. Depuis 2017, j'ai veillé à ce que le budget du sport augmente chaque année. Nous avons organisé des Jeux magnifiques », dit Emmanuel Macron aujourd'hui. « Il faut tenir nos engagements, mettre les moyens pour nos sportifs et pour que l'héritage des Jeux bénéficie à tous ».
Speaker 3: — Comme quoi, la polyphonie à tous les étages. La polyphonie d'au-delà, effectivement, politique, c'est sûr que ça ferait mauvaise impression. Après l'été sportif qu'on a passé, Emmanuel Macron a toujours tenté de pousser cela. Il avait rappelé... Vous tentez de pousser aussi le quart d'heure de sport à l'école qui ne s'est pas vraiment mis en place. Et c'est même, je crois, le gouvernement de Michel Barnier, si je dis pas de bêtises, qui était en partie revenu dessus. Et ça a provoqué le mécontentement aussi d'une partie des sportifs. On voit quand même... Ça montre que politiquement, il se rappelle quand même au souvenir de son gouvernement, Emmanuel Macron, de temps en temps, parce qu'on sent qu'il était en retrait. Sur le sport, il veut vraiment cette question de l'héritage. Je pense que ça va être tranché dans les prochains jours. Symboliquement, ce serait quand même catastrophique, effectivement, qu'il y ait cette baisse aussi forte après l'été que l'on a passé. Je pense que ça va être arbitré d'ici le week-end. On sait que la semaine prochaine, le budget reviendra à l'Assemblée nationale.
Speaker 4: Ça va progressivement s'réinstaller le débat. Vas-y. — Non, non, mais sur les sports, c'est 100 millions, simplement. Je les ai confirmés. C'est pas à l'échelle des 50 milliards qu'on cherche. — Le coût économique est ridicule. Le coût politique est désormais...
Speaker 5: — 100 millions, est-ce que c'est vraiment... — Ça n'a pas de sens. En 3 ans, les dépenses de fonctionnement... Donc ça veut dire c'est pas les sportifs, c'est le fonctionnement au sens large de l'administration publique. Ça a augmenté de 75 milliards d'euros. Donc 75 milliards, c'est pas 100 millions, c'est pas 300 millions. Donc là, on parle en milliards. C'est ça, le drame. Donc évidemment, je dirais qu'il faut repenser complètement cette dépense publique. Quand vous voyez que... Vous savez, tout ce qu'on appelle les comités théodules, là, vous savez, c'est-à-dire des comités pour faire plaisir aux copains, etc. J'ai regardé les chiffres de l'INSEE avant de venir. Vous savez combien ça coûte chaque année ? Au total, 140 milliards par an. Alors je dis pas qu'il faut tout enlever. Il y a 700 comités théodules. Donc c'est des comités, voilà, où on place des amis, etc. Ça sert pas à grand-chose, finalement. Ça coûte 140 milliards d'euros. Là, encore une fois, on peut bien réduire un petit peu. Mais non. — Et pourquoi ils le font pas ? — Eh ben aucune volonté politique. — Parce que nos ministres vont peut-être finir dans ces comités théodules, ensuite, en fin de carrière. — Ah non, voilà. C'est peut-être ça. Ou alors il y a peut-être des copains qui sont là, etc. Mais toujours est-il qu'il faut de la transparence. Moi, ce qui me fait extrêmement peur aujourd'hui, c'est qu'il n'y a plus de transparence. On veut gagner quelques millions ici ou là, alors qu'il faut repenser complètement le fonctionnement de la dépense publique.
Speaker 4: — Un exemple du fonctionnement. Le Sénat vient de voter la fin des avantages pour les premiers ministres, contre l'avis du gouvernement.
Speaker 3: Donc on sait pas si ça sera retenu. — Comme quoi c'est un signe politique que les sénateurs, qui sont parfois décrits comme trop conservateurs, effectivement, ont voulu envoyer à la population. Il y a d'ailleurs un certain nombre d'économies qui avaient été faites par le Sénat avant l'Assemblée nationale sur ces dernières années. Je pense qu'il y a une volonté de Gérard Larcher, politiquement, de dire « Regardez, permettez-moi ce terme, nous ne sommes pas les vieux sénateurs qui profiteraient effectivement de la caisse de l'État ». — Ils veulent supprimer également le haut commissariat au plan ? — Oui. C'est-à-dire que le haut commissaire au plan, il est à Matignon. Maintenant, le poste est disponible.
Speaker 4: — Donc les sénateurs, qui sont assez taquins, voudraient la suppression. — Absolument. Mais il faut voir si ça sera retenu, parce qu'effectivement...
Speaker 1: — Donc David Douillet, c'est bon. Vous avez le président de la République avec vous. Donc ça y est, vous êtes tranquille. On touchera pas au budget des sports.
Speaker 2: — Je suis pas tranquille. Je suis pas tranquille, parce que les équilibres politiques, vous les avez décrits, il y en a plus. Je suis pas sûr que le président de la République, aujourd'hui, soit en capacité de faire entendre raison à une Assemblée qui est prête à faire n'importe quoi. En réalité, il y a un gouvernement qui est prêt à faire n'importe quoi, parce qu'un gouvernement qui ne s'occupe pas de sa jeunesse et couper, saccager le ministère des Sports, c'est mettre un coup de butoir dans l'envie que cette jeunesse puisse sortir des quartiers, acquérir des valeurs qui leur permettent, au lieu de dealer, de ne plus tirer à la Kalachnikov. Ça va loin, quoi. Enfin c'est du grand n'importe quoi. Faut se rendre compte. Pour des économies de bout de chandelle à l'échelle de l'État, et vous l'avez très bien étayé et très bien décrit, on va sacrifier son hôtel de l'économie de rien du tout. Moi, je suis hors de moi.
Speaker 4: Et les athlètes, c'est bien normal. — Oui, mais maintenant qu'Emmanuel Macron a publiquement pris la défense de ce budget des Sports, il y a des chances que vous arriviez à le sauver.
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