Speaker 1: « C'est une mesure d'économie qui va forcément vous faire causer, parce qu'elle vous concerne directement si vous travaillez. Vous pourriez bientôt être amené à travailler 7 heures de plus par an, gratuitement. C'est une mesure dont on avait parlé à la fin de l'automne dans le cadre du budget de la Sécurité sociale. Catherine Vautrin relance l'idée. Aujourd'hui, la ministre du Travail assure qu'elle pourrait générer 2 milliards d'euros de recettes. » Pierre Desmites avec Agathe Pichon et Kévin Elies.
Speaker 2: Et si le gouvernement demandait aux Français de travailler 7 heures de plus gratuitement par an ? La ministre du Travail Catherine Vautrin remet cette idée sur la table. Une mesure qui pourrait plaire au gouvernement pour financer certains secteurs et aider à combler le trou de la Sécurité sociale. Nommée « contribution de solidarité par le travail », ce dispositif souple laisserait les partenaires sociaux choisir les modalités de mise en place des 7 heures de travail en plus. Par exemple, un jour par an, 10 minutes par semaine ou 2 minutes par jour. Envisagée de travailler quelques heures de plus sans être payée, cette idée-même divise les Français.
Speaker 3: « Je pense que la voie de la solidarité, c'est aussi une possibilité. »
Speaker 4: « Je fais déjà des gros horaires pour aider ma boîte parce qu'on est un peu en sous-effectif. Donc je travaille déjà de ouf. Travailler 7 heures gratos, c'est bon. »
Speaker 5: « L'idée ne me dérange pas parce que ce n'est pas pour rien. Si ça a une cause derrière et que ça permet d'aider des gens et d'aider à financer des choses sur 7 heures sur une année, ça ne me dérange absolument pas. Au contraire. »
Speaker 2: En contrepartie de ces 7 heures de travail, les employeurs voient leur contribution de solidarité pour l'autonomie versée à la Sécurité sociale augmenter de 0,3%. De quoi permettre de dégager environ 2,5 milliards d'euros supplémentaires en année pleine. Une mesure déjà avancée en novembre dernier qui avait suscité la réserve de Michel Barnier. Le gouvernement de François Bayrou renvoie la discussion aux parlementaires mais suscite les critiques au sein de l'opposition de gauche.
Speaker 1: « Bonjour Michel Bogaz, vous êtes secrétaire confédérale de force ouvrière. Votre réaction en ce qui concerne cette piste de la ministre du Travail ? »
Speaker 6: « Encore une fois, on veut faire payer l'addition aux salariés. On est toujours dans la résultante du quoi qu'il en coûte. Plutôt que de demander des efforts aux entreprises, où je rappelle différents rapports ont fait la démonstration que les aides aux entreprises, que les exonérations de cotisations ne portaient pas leur fruit en matière d'emploi pour nous, plutôt que de demander de travailler gratuitement, on devrait conditionner les aides aux entreprises à leur effet, c'est-à-dire à leur effet sur l'emploi dans ce pays. Plus d'emplois, plus de cotisations et donc pas de problème de déficit nulle part. »
Speaker 1: « Michel Bogaz, vous dites qu'il faudrait demander aux entreprises de contribuer plutôt qu'aux travailleurs. Il se trouve que pour le lundi de Pentecôte, désormais, c'est devenu une contribution des entreprises ? »
Speaker 6: « Alors, c'est devenu... Je rappelle quand même que dans de nombreux secteurs, on travaille le lundi de Pentecôte, donc ce n'est pas une contribution des entreprises. C'est quand même des salariés qui travaillent gratuitement un jour qui était férié. Demandez à tous ceux qui travaillent dans le commerce, etc. Vous verrez, c'est que les entreprises qui contribuent. Donc les salariés travaillent et ils travaillent gratuitement. Ce jour-là, ils ne sont pas rémunérés, je le rappelle. Donc ce ne sont pas les entreprises qui contribuent, ce sont bien les salariés. Et donc on se trompe, encore une fois, on demande effectivement à ceux qui n'ont pas plus les moyens que ça de pouvoir travailler gratuitement, alors que d'autres, les entreprises, me semble-t-il, en tout cas les grands groupes, auraient plus les moyens. On pourrait imaginer des contributions sur les dividendes, par exemple, où il y a quand même tout un tas de modalités qui pourraient soulager les salariés plutôt que de leur demander de travailler, encore une fois, gratuitement, même si ce n'est que 7 heures ou 10 minutes par semaine. Ça s'ajoute au lundi de Pentecôte, donc c'est déjà 14 heures.
Speaker 1: Il y a un problème de travail en France, c'est ce que disait ce matin François Hollande. Est-ce que c'est un constat que vous partagez ?
Speaker 6: Alors il y a un problème d'emploi, effectivement. Le taux d'emploi dans notre pays n'est pas suffisant. Mais qui en a la responsabilité ? Par exemple, actuellement, il y a eu des choix économiques qui ont été faits par des entreprises. Il y a des PSE, des plans de sauvegarde de l'emploi, il y a des licenciements. C'est bien la responsabilité de l'entreprise qui décide à licencier ou qui décide à ne pas embaucher. Nous avons un système éducatif qui permet d'avoir des salariés formés. Il y a l'apprentissage qui a été mis en exergue. On a des gens qui sont en capacité de travailler, qui sont diplômés pour travailler et on ne les embauche pas. Ou alors, dès que vous avez 50 ans, on les débauche. 10 points d'emploi de plus sur l'emploi des 50-64 ans, 34 milliards de plus dans les caisses. Là encore, pas besoin de faire travailler les gens plus longtemps. Il suffit juste de les laisser en emploi jusqu'à l'âge de leur retraite.
Speaker 1: Merci Michèle Bogaz d'avoir répondu à nos questions. On continue d'en parler avec Stéphanie dans la chronique ECHO. Stéphanie, cette mesure, elle pourrait rapporter combien ?
Speaker 7: Ça pourrait générer 2,5 milliards d'euros en année pleine. 2 milliards si on l'applique à partir du mois de mars. Une somme qui irait dans les caisses de la Sécurité sociale, au profit des EHPAD et de la dépendance. La mesure avait été votée fin novembre au Sénat dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, mais écartée par le gouvernement Barnier. Cette fois, elle revient sur la table et l'exécutif ne s'y oppose plus. 7 heures de plus par an, c'est une journée de travail en plus sur l'année. C'est 1h40 de plus par mois, 10 minutes de plus par semaine, 2 minutes de plus par jour. Concrètement, comment cette mesure pourrait s'appliquer ? Ça fait vraiment penser au lundi de Pankow. Oui, le lundi de Pankow est devenu la journée de solidarité qui, au fil du temps, est redevenue un jour férié pour la plupart et qui s'est transformé en prélèvement obligatoire supplémentaire payé par les entreprises. Elles versent tous les ans la CSA, la contribution de solidarité pour l'autonomie. Une taxe de 0,3% sur le salaire brut. Ça, c'est ce qui existe aujourd'hui. Maintenant, si on ajoute 7 heures de travail supplémentaire par an, ça ferait monter la CSA de 0,3% à 0,6%. Donc, ce serait aussi une hausse d'impôt pour les entreprises.
Speaker 1: Mais les chefs d'entreprise ont toute liberté de répercuter cette mesure sur les salariés ?
Speaker 7: Effectivement. Les employeurs peuvent choisir, par exemple, de supprimer un RTT, de fractionner les 7 heures de travail supplémentaire sur l'ensemble de l'année ou de rien imposer du tout aux salariés et de payer cette taxe. Quoi qu'il en soit, il va falloir travailler plus pour conserver notre modèle social. Il faut financer les retraites, la dépendance. Plus de 6 millions de Français auront entre 75 et 84 ans en 2030 contre 4 millions aujourd'hui. Donc, les besoins vont nettement augmenter. La balle est dans le camp des parlementaires désormais. La mesure, elle sera discutée par les députés à la reprise des travaux sur le projet de budget de la Sécurité sociale. Ce sera à partir du 3 février. Merci Stéphanie.
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