Speaker 1: Les deux jeunes soupçonnés d'avoir poignardier Elias vont être déférés parce que leur garde à vue a pris fin hier soir, Alexandra.
Speaker 2: Oui, tout à fait. Déférés, ça veut dire que leur garde à vue s'arrête et qu'ils sont présentés à un juge, en l'occurrence un juge des mineurs, qui va décider des suites judiciaires les concernant. Vu la gravité des faits dont on parle, il est fort probable que ces deux adolescents, malgré leur jeune âge, et bien que la détention présoire soit une exception, il est possible que les concernant soient incarcérés le temps des suites de l'enquête. Parce qu'ils étaient déjà connus des services de police. Oui. Par ailleurs, ils avaient déjà un passé judiciaire puisqu'ils avaient été mis en cause dans des affaires de violence. Ils avaient eu une première audience en octobre dernier sur la culpabilité. Et là, ils attendaient une audience sur la peine qui devait intervenir en juin. En l'occurrence, il s'agissait donc des faits de vols avec violence. Mais donc, ce sont des adolescents qui étaient connus, qui normalement ne devaient pas entrer en contact entre eux. En l'occurrence, il se trouve qu'ils étaient ensemble le soir des faits.
Speaker 1: Justement, on va pouvoir en parler avec l'avocat de l'un d'entre eux. Bonjour Maître Babacar Niang. Merci d'être en direct avec nous. Votre client a 16 ans seulement. Il a reconnu les faits ?
Speaker 3: Oui, mon client a reconnu sa responsabilité pénale. Il a voulu dire ce qui s'est passé, assumer sa responsabilité. C'est le minimum qu'il doit à la famille et à la société entière. Donc, il assume pleinement sa responsabilité.
Speaker 1: Donc, qu'est-ce qu'il a fait ?
Speaker 3: En vérité, ce qu'il a fait, bien entendu, les causes de son intervention ont été dramatiques. Et donc, du coup, le secret du dossier m'oblige de ne pas entrer en détail dans les affaires. Mais ce que je peux simplement vous dire, c'est qu'en l'état, il reconnaît sa responsabilité. Il a assumé totalement ses actes.
Speaker 1: Il n'avait pas le droit d'être avec cet autre jeune. Il ne devait pas se voir ?
Speaker 3: Oui, effectivement. Mais comme vous le savez, ils habitent presque ensemble. Ils habitent dans le même immeuble. Et c'est difficile de dire à deux jeunes qui ont pratiquement les mêmes intérêts de ne pas se fréquenter et qui, en soi, sont amenés à se voir dans les endroits communs ou, bien entendu, à se voir dans des endroits où ils ont l'habitude de s'en rendre ensemble. Mais, bien entendu, cela ne justifie aucunement la violation de l'obligation qu'ils avaient. Mais c'est la force des choses, la circonstance en vérité, c'est-à-dire le fait qu'ils habitent ensemble qui justifie en soi qu'ils n'aient pas pu respecter cette mesure.
Speaker 1: Je le disais, il y a de nombreuses réactions politiques après cette affaire. Un symbole de l'ultra-violence des jeunes. Il se rend compte, votre client, de ce qu'il a fait ?
Speaker 3: Absolument. Aujourd'hui, il est attristé. Il sait très bien ce qui s'est passé. Il n'avait pas mesuré la gravité des faits. Mais par la suite, il sait aujourd'hui ce qui s'est passé. Il est vraiment très, très, très, très triste par rapport à tout ce qui s'est passé. Il sait que les choses vont changer pour lui. Les choses vont changer pour une famille, la famille de la victime. Et que, bien entendu, tout cela le rend triste. Et il sait que ce drame n'aurait jamais dû exister.
Speaker 2: Maître, pourquoi ce soir-là reconnaît-il avoir asséné un coup de couteau ? Est-ce qu'il était en pleine possession de ses moyens ? Est-ce que son discernement était altéré ?
Speaker 3: C'est un mineur. Et bien entendu, sur ce point-là, il reconnaît sa responsabilité, c'est ce que j'étais en train de vous dire. C'est un mineur qui assume pleinement ce qu'il a fait. Il ne se cache pas derrière quelque chose. Mais en vérité, bien entendu, il regrette. Ça n'aurait jamais dû arriver. Et il le regrette pleinement. Je ne peux pas vous dire plus puisqu'en fait, c'est également des éléments qui entrent dans le secret de mon dossier que je ne peux pas étendre devant la télé.
Speaker 1: Maître, il risque jusqu'à la perpétuité ?
Speaker 3: Bien entendu, c'est un mineur. La minorité pénale sera prise en compte. Mais la peine et encore l'instruction va dire s'il y aura une requalification ou pas. Bien entendu, tout cela reste entier. Aujourd'hui, il n'est pas jugé. Il est simplement déféré pour être mis en examen. C'est-à-dire qu'il y aura une ouverture d'une information judiciaire. C'est-à-dire que l'enquête se poursuit. Et c'est l'enquête qui permettra de dire par la suite, de mettre sa responsabilité. Et ensuite, avant le jugement, le juge décidera de la peine. Mais à ce jour, on ne peut pas dire exactement ce qu'il a encore.
Speaker 1: Merci beaucoup, maître, d'avoir été en direct avec nous. Gérald Darmanin va recevoir tout à l'heure les procureurs. En fait, les procureurs, on entend des François Mollins, ils font leur travail. C'est un problème de moyens, de délais surtout.
Speaker 4: Oui, oui. Moi, je suis tout à fait d'accord avec M. Mollins. C'est-à-dire que le cadre institutionnel existe déjà. Prenons cet exemple de crime horrible au couteau. On a 30 ans de réclusion criminelle encourue de toute façon entre 16 et 18 ans, même si on écarte l'excuse atténuante de minorité. 30 ans de réclusion criminelle au lieu d'une réclusion criminelle à perpétuité, c'est quand même déjà une peine très importante. On voit bien que la dissuasion, malheureusement, chez les mineurs encore plus que chez les adultes, ça ne fonctionne pas tellement chez les délinquants. Ils ne pensent pas qu'ils vont être condamnés quand ils commettent un crime ou un délit. C'est comme ça. En ce qui concerne les procureurs, moi, je suis un peu surprise que M. Darmanin convoque les procureurs et les procureurs généraux, les chefs de cour d'appel. Pourquoi ? Parce qu'évidemment que les procureurs réagissent dès qu'il y a des violences, surtout des violences gravissimes comme ça, mais même moins graves. C'est-à-dire que tout de suite, ils demandent un déferlement du mineur, c'est-à-dire qu'on le présente au parquet. La loi actuelle a été modifiée en 2021, le Code de justice pénale des mineurs. Et ce qui se passe dans un cas comme ça, mais même dans des cas beaucoup moins graves de violences où ce sont des coups, etc., le mineur est déferré au parquet, présenté au procureur. À ce moment-là, il y a une éventuelle détention provisoire si les faits sont graves et qui est tout à fait possible de toute façon. Et il sera jugé, si les faits sont beaucoup moins graves, si ce sont des coups beaucoup moins graves, à ce moment-là, il sera jugé entre 10 jours et 1 mois. Donc il y a un processus de jugement immédiat avec la détention provisoire en attendant le jugement. Et si les faits sont moins graves, à ce moment-là, le mineur sera sous contrôle judiciaire et on fera une enquête de personnalité, etc. Et on le jugera de toute façon. Et pour des crimes, c'est évident que les procureurs, eux, ce qui les intéresse, ce qu'ils ont dit dans les discours de rentrée à Aix, à Paris, dans pas mal d'endroits, à Versailles, ils ont dit deux choses dans les discours de rentrée. SOS judiciaire, le mot a été employé par le procureur d'Aix. SOS judiciaire, il y a 4000 dossiers criminels qui sont finis au niveau de l'enquête, qui attendent d'être jugés. Les gens sont en détention provisoire. Il faut les juger et il n'y a pas de place dans les audiences. Ils ont dit ça en premier. Qu'est-ce qui va se passer ? On va devoir mettre des criminels en liberté. Comme ça s'est passé à Versailles il y a une semaine. Il y a un violeur qui est ressorti parce qu'il n'avait pas eu de date d'appel. Parce qu'il n'y avait pas de place à l'audience. Deuxième chose, ce qu'il dit, notamment le procureur général de Versailles, qui dit, monsieur Darmanin, comme ministre de l'Intérieur, vous avez démantelé la police judiciaire. Il l'a dit dans son discours de rentrée, on a besoin de police judiciaire. Il faut absolument reconstituer une police judiciaire digne de ce nom en France. Il y a deux problèmes qu'ont soulevé les procureurs en disant embolie, asphyxie de la justice, etc. On les réunit pour une mission qu'ils ont déjà et qu'ils exécutent. Évidemment que dans des cas comme ça, les procureurs s'occupent de l'affaire. Il n'y a pas besoin d'une circulaire.
Speaker 1: Hasard du calendrier, Néla, à l'Assemblée arrive tout à l'heure une proposition de loi qui a été vidé de sa substance mais qui risque d'être peut-être de nouveau durcie après cette affaire.
Speaker 5: Oui, une proposition de loi qui est portée par Gabriel Attal, ancien Premier ministre, et un certain nombre de députés de son groupe. Vous vous souvenez, il avait, on a l'impression que c'était il y a longtemps, c'était en janvier de l'an dernier, janvier 2024, il s'était installé à Matignon sur le thème de l'autorité Gabriel Attal en disant que précisément il fallait d'un côté identifier les mineurs qui pouvaient sombrer dans la délinquance et par ailleurs réprimer plus sévèrement ceux qui ont sombré dans la délinquance, voire dans le crime. Et de fait, cet objet-là a été fauché en quelques ordres par la dissolution puisque le texte Eric Dupond-Moretti travaillait dessus, l'ancien garde des Sceaux, soutenu par Gabriel Attal, et bien une fois revenu à l'Assemblée Nationale, il a déposé effectivement ce texte qui reprend l'essentiel des mesures qu'il souhaitait voir mises en œuvre comme par exemple la création d'une obligation de déferrer aux convocations du juge des enfants. Ça, c'était pour faire en sorte que les parents viennent. C'était après les émeutes liées à la mort de Naël. Le rôle des parents, l'autorité des parents. Ça fait partie des articles qui figurent dans cette loi. L'instauration d'une responsabilité civile solidaire de plein droit des parents pour les dommages causés par leurs enfants. Et les articles les plus attendus, la comparution immédiate pour les mineurs de moins de 16 ans et la facilitation des dérogations aux règles de ce qu'on appelle l'excuse de minorité pour reprendre le bandeau. Sauf qu'effectivement, le texte a suivi la procédure normale. Commission des lois, il arrive en séance tout à l'heure. En commission des lois, les articles dont je viens de vous parler ont été tout simplement supprimés. Donc le sujet, c'est est-ce qu'il y aura une majorité pour voter ce texte ?
Speaker 1: Est-ce qu'il y aura des amendements ou pas ? On suivra ça cet après-midi. On va tout de suite aller retrouver Angile Ouatta devant le collège d'Elias. C'est dans le 6e arrondissement à Paris. Avec une cellule psychologique qui a été mise en place, Angile.
Speaker 6: Oui, avec infirmière, assistante sociale, médecin scolaire également présents ici. Pour écouter, bien évidemment, les adolescents qui ont repris le chemin de l'école ce lundi matin à la faveur des réseaux sociaux. Évidemment, ils étaient tous au courant de cette affaire, de ce qui est arrivé à leur camarade Elias. Écoutez Camille, on l'a rencontré tout à l'heure avec William Guay. C'est un élève ici qui connaissait en partie Elias et sa famille.
Speaker 7: Il était bienveillant avec tout le monde. Il était très gentil et tout le monde l'aimait beaucoup. Il n'a jamais manqué de respect à quelqu'un. Il était toujours super attentionné. Tout le monde l'aimait bien dans le collège et même à l'extérieur. Du coup, tout le monde est triste de ce départ. C'est quelque chose d'inadmissible. Il faut que ce soit puni, etc. Parce que ce n'est pas possible et ça ne devrait pas arriver, surtout en France.
Speaker 6: Les classes de 3e, la génération d'Elias, est en stage de découverte cette semaine. Ils ne sont pas présents ici sur site. Mais il leur a été expliqué que s'ils le souhaitaient, s'ils en ressentaient le besoin, ils pouvaient également venir ici pour pouvoir se confier à cette cellule d'écoute. – Sous-titrage MFP.
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