Enquête sur Monique Olivier et la disparition de Lydie Loger
We discuss Monique Olivier's recent transport and interrogation aimed at solving Lydie Loger's disappearance, with insights from legal and law enforcement experts.
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Affaire Lydie Logé Monique Olivier amenée sur les lieux pour tenter de retrouver le corps
Added on 01/27/2025
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Speaker 1: Oui, nous avons pu voir Monique Olivier avec Clément Mouchetard qui m'accompagne. Monique Olivier en fait a été amenée en voiture cet après-midi par les enquêteurs et la juge d'instruction Sabine Quéris dans le centre-ville d'Argentan qui est à une dizaine de minutes de là où nous nous trouvons actuellement et en périphérie de cette ville. Et nous avons vu donc ce convoi s'arrêter à plusieurs reprises et notamment deux fois, Monique Olivier est descendue de cette camionnette, on l'a vu, non menottée, discutée à chaque fois avec la juge d'instruction tout en restant sur place quelques minutes avant de repartir. Le but était en fait de l'amener là où Lydie Loger est passée pour la dernière fois en 1993. Le jour où elle disparaît, elle venait de faire des courses de Noël précisément là où nous sommes allés cet après-midi. Et actuellement, Monique Olivier a été amenée dans la maison qui se trouve au loin, derrière moi, la maison de Lydie Loger, là où elle a disparu. Le but étant de raviver sa mémoire, de provoquer un déclic et de comprendre ce qui a pu se passer pour Lydie Loger. Écoutez l'interview de Maître Delgenès au micro de Willem Gaye qui est venu nous parler il y a quelques instants ici.

Speaker 2: Elle a un certain nombre de souvenirs, oui, oui, sur In situ, en tout cas sur la haie, sur la maison. Voilà, il y a des choses qui reviennent par bribes, hein, bien entendu, on n'est pas sur un récit parce que sinon on serait là 15 minutes, c'est réglé, donc c'est beaucoup plus compliqué que ça, mais on travaille. Déjà qu'elle était présente dans le camion, semble-t-il. Maintenant, la façon dont les choses se sont passées, ce sont des questions que pose la juge d'instruction. Et ensuite, l'objectif de tout ça n'a qu'une seule, le seul objectif que nous recherchons, c'est de retrouver le corps de Lydie Loger 30 ans plus tard.

Speaker 3: Comment les enquêteurs ont-ils fait le lien avec cette disparition, avec Monique Olivier et Michel Fournier-Real ?

Speaker 1: Eh bien, grâce à une trace ADN qui a été découverte en 2016, sous le tapis de sol dans une des camionnettes de Michel Fournier-Real. 2016, c'est-à-dire des années après la disparition de Lydie Loger. Pendant toutes ces années, l'enquête n'avançait pas, était au point mort. Et la famille était pourtant convaincue qu'il ne s'agissait pas d'un départ volontaire de cette mère de famille. Ils étaient convaincus qu'il s'était passé quelque chose de très grave là concernant. Et donc, lorsque cette trace ADN a été découverte, identifiée, faisant un lien direct avec le tueur en série Michel Fournier-Real, eh bien, il a été interrogé par cette juge d'instruction qui se trouve là aujourd'hui. Et elle a réussi à le faire passer aux aveux, même si, on le sait, Michel Fournier-Real parlait toujours d'une façon très alambiquée. Il a fini par reconnaître son implication dans la disparition de Lydie Loger, mais sans jamais en dire plus sur les circonstances exactes. Monique Olivier, elle aussi, est passée aux aveux. C'était il y a maintenant quelques années, mais aujourd'hui, le but est de la faire reparler et de comprendre, peut-être de retrouver même, un jour, le corps de Lydie Loger. Ce transport sur les lieux doit durer trois jours.

Speaker 3: Restez avec nous Alexandra Gonzalez. On va revenir dans un instant du côté de Saint-Christophe-le-Jagelet pour évoquer précisément le cas de Monique Olivier.

Speaker 4: Michel Finn, bonsoir. La question est toute simple. Alexandra vient de le dire, c'est comment faire parler Monique Olivier, cette femme de 76 ans qui est en prison. Elle purge une peine de réclusion à perpétuité à Fleury-Mérangis, en région parisienne. Comment la faire parler ?

Speaker 5: Alors, ça prend beaucoup de temps. C'est très long. Et seuls les enquêteurs belges qui l'ont fait parler quand le couple a été arrêté en 2003, ils ont mis un an à la faire parler, quand même, entre 2003 et 2004. Et seule la juge Kérys, qui est allée voir les Belges pour savoir comment ils avaient fait et qui travaille avec des psychocriminologues de la gendarmerie, avec des comportementalistes de la gendarmerie qui sont là, qui entendent tout ce que dit Monique Olivier, qui conseille la juge. Seule cette juge, avec sa greffière qui est très importante dans le dispositif, arrive à la faire parler. Alors, ça prend beaucoup de temps parce qu'elle a mis du temps à avouer. Au départ, c'est quand même le seul meurtre des Fourniret, pour lequel Fourniret a parlé en premier. D'habitude, c'est elle qui dit « on a tué huit filles ». Et là, pour une fois, il est pris en premier, c'est lui qui parle, c'est lui qui commence à dire « ça m'étonnerait que ce soit quelqu'un d'autre que moi qui soit à l'origine de cette disparition », avec les doubles négations. Toujours c'est Fourniret, il ne dit jamais « c'est moi ». Et ensuite, quand on lui a posé la question, il dit « non, je ne me souviens pas, je ne sais pas ». Donc c'est très très long. Il faut la ramener sur les lieux, c'est ce que fait la juge, pour raviver les souvenirs, pour voir si elle se rappelle de certains endroits. On la met à l'aise, on lui donne à manger, on lui donne du chocolat, on lui donne des calissons. Elle est gourmande, Monique Olivier, elle aime bien le sucre. Donc on se la met un peu dans la poche.

Speaker 4: – C'est lié à sa personnalité, ce refus de dire les choses, parce qu'elle n'a plus rien à perdre ?

Speaker 5: – Non, elle n'a plus rien à perdre, mais on est sur des… Moi, je pense que Monique Olivier est quasiment aussi perverse que Michel Fourniret. On est sur des pervers. Peut-être qu'elle a appris la perversité avec lui. Les pervers, c'est des gens qui aiment faire souffrir les autres. Donc on ne peut pas demander à ces gens-là d'avoir de l'empathie pour les familles, parce qu'ils n'en ont pas. Donc elle ne fera pas ça.

Speaker 4: – Elle ne fera pas ça pour les familles ?

Speaker 5: – Non, jamais. Les pervers, c'est des gens qui aiment se confronter à la justice, qui aiment se confronter à la gendarmerie, qui aiment se confronter à la police. Donc ils adorent jouer. Alors Monique Olivier, des fois elle ne se souvient pas, des fois elle sait et elle ne dit rien. Quand en 2020, on fait des fouilles au château du Sautoux, qui était le château de Fourniret pendant trois jours pour trouver les restes d'Estelle Mouzin, lui a dit que c'était peut-être là, elle sait très bien que ce n'est pas là. Elle va laisser les gendarmes faire des fouilles pendant trois jours et au bout de trois jours, elle dira non, elle n'est pas là. Donc c'est de la perversion.

Speaker 4: – Il y a le rôle essentiel, Marc Rolland, bonsoir, vous êtes capitaine de gendarmerie, c'est le rôle essentiel des gendarmes qui essayent de la faire parler, de voir ce qu'elle raconte et comment ce qu'elle est en train de dire peut aider à retrouver le corps notamment de cette jeune femme.

Speaker 6: – Tout à fait, parce que l'élément qui mobilise les énergies, c'est quand même cette découverte de cet organe pileux dans un véhicule qui appartenait au principal suspect, désormais décédé, qui a permis de consolider un rapprochement physique et factuel entre une victime et un auteur présumé. Aujourd'hui, on est en train de comprendre ce qui s'est passé autour de cette histoire d'ADN, puisqu'on a le lien formel et scientifique qui est avéré. On exploite effectivement la partie survivante de ce dossier criminel, Monique Olivier, qui par question-réponse, une approche psychologique, peut-être même psychiatrique au travers d'instigations judiciaires, pourrait déclarer des choses pour consolider des hypothèses de travail,

Speaker 4: d'un mot d'opératoire. – Il y a des gendarmes qui sont formés pour cela, précisément ?

Speaker 6: – Alors il y a des gendarmes spécialisés, mais il y a aussi des personnes civiles rattachées à l'IRCGN qui sont formées dans l'étude psychiatrique, psychologique des phénomènes criminels. – Mais là, sur place, quand il y a une trentaine de gendarmes…

Speaker 5: – C'est une enquête police, c'est la centrale de répression des violences sexuelles.

Speaker 3: – Là ce sont les gendarmes qui sont sur place sur les lieux aujourd'hui, ils sont une trentaine, ils encadrent Monique Olivier, comment est-ce qu'on joue avec la psychologie de la personne sur place sans que le dispositif soit écrasant, tout en étant attentif aux indications qu'elle donne ? C'est très minutieux ce qui se passe.

Speaker 6: – Tout à fait, c'est une excellente question, parce qu'on voit la partie émergée d'iceberg, pour autant derrière il y a un vrai travail préparatoire, à la fois sous le transport en justice sur les lieux, mais également l'accompagnement sécuritaire pour préserver les droits de la défense, pour préserver le secret des investigations, qui je le rappelle sont d'ordre public, mais également pour permettre la manifestation de la vérité, le développement de cette vérité de la bouche de Monique Olivier qui reste principalement suspect dans ce dossier. – Alexandra est avec nous, pardon Michel.

Speaker 5: – Non, ce que je voulais juste vous dire, c'est que ça commence d'abord par des interrogatoires très longs, elle est arrivée ce matin vers 10h, ils sont sortis de la gendarmerie vers 16h, donc a priori il y a des heures et des heures d'interrogatoire.

Speaker 3: – Mais c'est elle qui mène le jeu là. – C'est la juge, c'est la juge.

Speaker 5: Et son avocat qui est très important, parce qu'elle parle quand l'avocat est là, et qui aide énormément la justice, il est avocat de la défense, mais il a pour souci de faire parler Monique Olivier. Et donc c'est un peu toujours la même chose.

Speaker 4: – Alexandra qui est toujours avec nous, que devient Monique Olivier dans sa cellule ? Est-ce qu'on a des informations sur son comportement ?

Speaker 1: – Ecoutez oui, elle est toujours incarcérée, elle a été condamnée à trois reprises jusqu'à présent, deux fois la peine de prison à perpétuité et une fois à une peine de prison de 20 ans. Ce qui fait d'elle, d'après l'un des avocats des parties civiles, Didier Seban, la femme la plus condamnée de France aujourd'hui. Elle est incarcérée normalement à Fleury-Mérogis, mais ces derniers jours elle a été transférée au centre pénitentiaire de Caen, pour pouvoir être proche justement d'ici, et pour pouvoir être là chaque matin pour le transport des lieux, ça va durer jusqu'à jeudi. Elle retournera ensuite en détention, et elle y est donc encore pour un certain nombre d'années, puisque sa peine de sûreté, c'est-à-dire la peine avant laquelle elle ne peut pas demander de libération conditionnelle, l'amène à 2035, et elle aura à ce moment-là, dans les alentours de 80-85 ans, donc qui sait si elle sera encore là jusqu'à la fin de sa peine de prison, l'essentiel étant qu'elle réussisse à parler dans ce dossier qui est le dernier dans lequel elle est mise en examen aujourd'hui, qui pourrait lui valoir d'ailleurs un nouveau procès dans les prochains mois.

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