Speaker 1: Bonsoir et bienvenue sur BFM TV. Vous êtes la porte-parole de la Gendarmerie nationale qui a fait un boulot absolument extraordinaire en l'espace de 48 heures pour libérer ce couple. On va y revenir dans quelques instants. D'abord, retrouvons Frédéric Fernandez aux abords du bâtiment isolé où a été libéré David Balland avant-hier à quelques kilomètres de Châteauroux dans l'Indre. Frédéric, racontez-nous.
Speaker 2: Exactement. On est ici à 13 kilomètres de Châteauroux dans une zone tout à fait rurale. Pour vous dire, il y a seulement 2-3 maisons autour de là où on se trouve actuellement avec Hugo Dorsemen. Il y a cette bâtisse. C'est ici que mercredi, le GIGN est intervenu en début d'après-midi pour libérer David Balland, le cofondateur de l'IG. Preuve encore de cette intervention de la Gendarmerie. Vous voyez ce portail qui a été totalement retourné, cassé pour qu'il rentre avec cet effet de surprise. Aujourd'hui, il y a encore aussi cette bande de rôle jaune qui explique que c'est une zone interdite d'accès, donc une zone où David Balland a été retrouvé, où il y a eu des interpellations. Et puis, un peu plus tôt dans la journée, nous avons rencontré une personne qui a témoigné au micro d'Hugo Dorsemen. Elle a assisté de loin. C'est une voisine qui est située à une centaine de mètres d'ici. Elle nous explique comment se sont déroulées les interventions, du moins de son point de vue, dans la journée de mercredi. Écoutez.
Speaker 3: On a vu des gendarmes arriver ainsi que des hélicoptères. On ne savait pas du tout ce qui se passait. À un moment, on a entendu un grand boum. C'était, je suppose, le portail de la maison qui a dû sauter. On est un peu horrifiés. On ne pensait pas que dans la campagne, il pouvait arriver des choses comme ça.
Speaker 2: Et c'est donc ici, mercredi, en fin de journée, qu'a été retrouvé David Balland, cette bâtisse qui a été louée très souvent à Airbnb. C'est ce que nous a dit cet témoin. Ce qu'on peut vous dire, c'est qu'aujourd'hui, ils sont donc assez inquiets parce qu'ils expliquent qu'ils n'auraient jamais cru qu'il puisse arriver une telle situation, un tel événement dans une zone rurale.
Speaker 1: Merci Frédéric, avec Hugo Dorsemen, près de Châteauroux, pour BFMTV. David Balland et sa compagne, enlevés à leur domicile mardi matin, puis séparés. Autre récit, celui de la libération de la compagne du cofondateur de l'EJ par le chef des opérations du GIGN.
Speaker 4: Ce véhicule est à l'arrêt sur ce parking à Étampes. Et nous prenons le parti de mener un assaut, là encore en surprise et en souplesse, sur ce véhicule. Et ce parti pris est le bon puisqu'on tombe à l'arrière du véhicule sur la conjointe de David Balland et sur ses ravisseurs. Ce qui fait que nous avons à la fois nos deux objectifs remplis, l'otage libéré, sain et sauve, et les ravisseurs interpellés. Très vite, on s'annonce gendarmerie. Elle comprend que son calvaire arrive à sa fin. On s'annonce gendarmerie. Et une fois de plus, c'est des actions qu'on mène en discrétion. Les ravisseurs ne nous ont pas vu arriver. Nous sommes dans des tenues qui nous permettent de nous fondre dans le paysage. Et assez vite aussi, nous prenons en compte la victime et nous la rassurons. Nous la détachons. Nous nous assurons qu'elle est en bonne santé. Et après, nous la remettons au service d'enquête.
Speaker 1: Alexandra, c'est donc vous qui avez réalisé cette interview exceptionnelle. On comprend à travers les propos du colonel Yannick à quel point l'ampleur de cette opération a été proportionnelle à la gravité des faits dont il était question pendant 48 heures.
Speaker 5: Oui, parce que se jouait pour les enquêteurs, pour les gendarmes, les militaires mobilisés, se jouait la vie ou la mort des personnes qui étaient enlevées, séquestrées avec, on l'a vu, une détermination criminelle puisqu'ils ont mutilé David Balland, qu'ils ont montré ses vidéos. Et qu'il y a donc à ce moment-là aucun doute pour les gendarmes que ces ravisseurs peuvent aller très loin dans les violences infligées aux deux personnes qu'ils retiennent à ce moment-là en otage. C'est donc une véritable course contre la montre pour à la fois récolter des informations, tenter de comprendre où peuvent être les deux otages, tandis qu'en parallèle il y a donc une partie de la rançon qui va être versée. On sait que d'après nos informations ce sont près de 10 millions d'euros en crypto-monnaies qui ont été exigées contre la libération du couple. Une partie seulement a été versée et d'après la procureure de Paris, ses avoirs ont été en partie gelés ou saisis. On verra avec la suite des investigations si tout cet argent est retrouvé, mais l'essentiel est quand même évidemment la vie des deux otages. Et ils sont aujourd'hui sains et saufs même si on imagine, outre la blessure physique aux doigts, un traumatisme psychologique énorme et pour toujours probablement.
Speaker 1: Ils doivent leur vie à la gendarmerie française dont vous êtes la porte-parole Marie-Laure Pesan. Merci d'avoir accepté l'invitation de Newsbox. D'abord à quel moment la gendarmerie intervient dans cette histoire ? Comment ça se passe ?
Speaker 6: La gendarmerie intervient très vite puisqu'elle a l'information par l'un des cofondateurs de l'entreprise qui a reçu une vidéo et une demande de rançon en crypto-monnaies. Donc à partir de là, les gendarmes locaux vont immédiatement réagir, prennent au sérieux très rapidement les informations qui sont à leur possession.
Speaker 1: Parce que disons les choses dans la vidéo, on distingue le doigt coupé par les ravisseurs à David Ballon, le patron de Ledger.
Speaker 6: La vidéo fait état d'une mutilation au niveau de la main, je ne peux pas vous donner plus de détails. Mais toujours est-il qu'effectivement, beaucoup d'éléments portent à croire que la situation est réelle, qu'il y a un enlèvement de deux personnes, que leur vie est en danger. Et donc il faut agir vite, chaque minute compte. Donc les gendarmes déploient leurs dispositifs. On a vraiment ici le système intégré de la gendarmerie et sa capacité à déployer des moyens très rapidement, à monter en puissance, à faire venir des expertises très rapidement.
Speaker 1: Pour qu'on ait une idée, c'est combien d'hommes et de femmes déployés en un temps record sur cette affaire à partir de mardi dans la journée ?
Speaker 6: En 48 heures, le global, en 48 heures, on a 230 gendarmes qui sont mobilisés, qui sont déployés pour retrouver les otages et puis interpeller les malfaiteurs. Et donc en fait, sur place, on a tout de suite notre système gendarmerie. C'est des gendarmes, déjà un maillage territorial qui fait qu'on a des gendarmes partout. Les premiers gendarmes qui sont sur le terrain sont envoyés sur place. Donc la brigade locale, les pelotons de surveillance et d'intervention, toutes les unités qui peuvent concourir aux recherches et récupérer du renseignement.
Speaker 1: On mesure la qualité du travail des gendarmes dans cette affaire à la première de l'heure de vos difficultés, à savoir l'absence de localisation. Ils ont reçu ce coup de fil du cofondateur de l'ETG en disant « mon ami vient d'être enlevé avec sa compagne », mais vous ne savez pas où.
Speaker 6: C'est toute la difficulté et c'est en cela que le travail des gendarmes a été vraiment formidable et je tiens vraiment à le mettre en valeur. Parce qu'en fait, les gendarmes locaux se sont tout de suite mis en ordre de bataille pour récupérer de l'information. Ils savaient que chaque minute comptait et donc il a fallu tout de suite aller sur le terrain, récupérer des témoignages, récupérer des informations, récupérer des données numériques.
Speaker 1: Sur le terrain et grâce à la technologie, à la téléphonie, tout un tas d'outils.
Speaker 6: Il y a un temps où il faut récupérer des informations, investiguer dans le monde physique et puis il faut aussi exploiter toutes les données qui ont été récupérées. D'où ensuite le renfort assez rapide, très rapide d'ailleurs aussi, de l'unité nationale cyber. Donc c'est des cyber-gendarmes, des cyber-enquêteurs qui ont été tout de suite mobilisés pour exploiter immédiatement les données et récupérer des informations dans le monde numérique. Et donc vous avez en plus le GIGN qui est immédiatement projeté. Le GIGN avec toutes ses capacités, ils sont très connus pour l'intervention, ils sont rodés, ils sont entraînés sur ce type d'événements et sur les enlèvements. Mais on a aussi des capacités d'investigation, de surveillance discrète, de négociation qui sont mobilisés pour tout au long de l'enquête pouvoir avoir beaucoup d'informations et arriver à l'issue que l'on connaît.
Speaker 1: Et l'affaire est tellement sensible qu'il est demandé aux médias, je trouve que c'est important de le dire ce soir maintenant que l'épilogue est arrivé, il est plutôt heureux même si David Ballon est toujours hospitalisé parce qu'il a été mutilé. Il s'en parlait bien sûr pour E2 de traumatisme psychologique très élevé, on l'imagine. Il a été demandé aux médias pendant les 48 heures de cette traque de ne pas parler de ce qui se passait.
Speaker 6: Oui et ça, ça a été extrêmement apprécié par la procureure qui l'a évoqué, les gendarmes parce qu'effectivement on avait beaucoup de questions qui se posaient, les médias ont eu plusieurs informations. Et c'était important de mettre toutes les chances de notre côté pour qu'on puisse retrouver la deuxième otage en bonne santé. Et donc si trop d'informations sortaient, on pouvait mettre en danger sa vie. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui a bien fonctionné. On a régulièrement aussi remercié les médias sur ce sujet parce que ça nous a permis de mener les investigations en sérénité, sachant que de toute façon par la suite on pourrait apporter des informations, des renseignements, parler un peu plus de cette affaire une fois qu'on aurait pu libérer les deux otages.
Speaker 1: Pour la libération justement des deux otages, de David Balland et de sa femme, séparés après leur enlèvement à leur domicile tôt mardi matin près de Vierzon, combien de membres du GIGN sont intervenus là encore pour qu'on ait vraiment une idée de l'ampleur de ce dispositif ?
Speaker 6: Alors vous avez en fait 90 gendarmes du GIGN qui sont projetés sur le territoire parce que d'abord ils ont leur rôle d'intervention mais comme je vous le disais il y a des investigations à mener, des surveillances. Donc ils vont se déployer, ils vont faire des levées de doute, ils vont faire des vérifications dans certains logements et donc ils apportent cet appui qui est précieux. Et ensuite ils vont interpeller sur les différents sites, donc ils se font en deux temps. Donc ils sont 90 sur les 230 gendarmes qui sont à pied d'oeuvre sur cette affaire.
Speaker 1: Une armée si je puis dire du GIGN et pas un seul coup de feu tiré, ça aussi je trouve que c'est important de le souligner.
Speaker 6: Pas un seul coup de feu parce que comme il est expliqué il y a aussi des techniques d'intervention, des approches. Là l'approche s'est faite en discrétion et en fait ça a permis d'apporter un effet de surprise sur les interpellations.
Speaker 7: Guillaume, je vous vois réagir. Oui, j'opinais surtout. La surprise était du côté des opérateurs du GIGN. Que ce soit dans le cas de la libération de David Balland ou de la libération de son épouse, dans les deux cas les ravisseurs ont été surpris. Donc ils n'ont pas eu le temps de s'emparer de quoi que ce soit et d'opposer la moindre résistance. Et ça dit d'abord beaucoup de la technicité d'une unité comme le GIGN et de sa capacité à préserver la vie. Préserver la vie des personnes qui ont été capturées évidemment, mais préserver aussi la vie des auteurs si c'est possible. Parce que comme cela ils pourront être présentés à la justice, qui est le cas à l'heure où on se parle. Et donc ça dit aussi tout le professionnalisme de cette unité et son utilité dans le contexte actuel de mutation du grand banditisme. Parce que sur une opération de cette complexité il vaut mieux pouvoir compter sur des personnels qui sont formés, aguerris et qui disposent de tous les moyens techniques pour faire face. Et je crois que c'est une double intervention qui restera dans la mémoire ou dans l'histoire du GIGN en tant qu'unité d'intervention.
Speaker 1: Je rebondis sur ce que dit Guillaume Fard, Marie-Laure Pesan. Il y a à la fois ce qui transparaît des éléments dont on dispose depuis 24 heures maintenant, à savoir une opération très organisée, dont il faudra d'ailleurs déterminer qui en est le commanditaire. Les investigations vont, on l'espère, permettre de répondre à cette question. Mais il y a aussi la composition de ce commando dont certains membres, sept, sont devant un juge en ce moment même. Et alors là on est sur un profil qui suscite un certain nombre d'interrogations. C'est-à-dire des pieds niquelés, mais enfin des personnes qui ont été condamnées pour des faits de droit commun, qui ont été recrutées sur les réseaux sociaux. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire là-dessus ce soir ?
Speaker 6: C'est un mode de recrutement. On est face à une organisation, on est face à du crime organisé, mais qui aussi recrute des personnes qui vont être là pour exécuter des tâches bien particulières. Et c'est en cela, c'est une pratique qui se fait dans le crime organisé, notamment pour d'autres types, notamment pour le trafic de stupéfiants. On va recruter certaines personnes qui vont être là juste pour exécuter une tâche en particulier. Ça permet de cloisonner aussi le réseau et d'éviter d'avoir trop d'informations sur les commanditaires. Donc c'est une pratique qui existe. Et c'est en cela aussi que c'est important d'avoir des enquêteurs qui sont spécialisés sur le sujet, d'avoir des cyber-enquêteurs qui peuvent aller chercher l'information, d'avoir des gendarmes sur le terrain qui peuvent aussi faire des recoupements pour remonter à ces individus et comprendre quel est leur parcours criminel.
Speaker 1: À ce propos, pendant la phase de traque, est-ce que vos collègues, notamment les cyber-gendarmes français, ont exploité des erreurs qu'auraient commises certains de ces malfaiteurs ?
Speaker 6: Alors vous comprenez bien que s'ils avaient exploité des erreurs, je ne vais pas les révéler parce qu'il ne faut pas donner trop d'informations.
Speaker 1: Dans la phase de demande de rançon, est-ce qu'il s'en est suivi ? Il me semble que vous avez pu récolter des infos qui vous ont mené à certains des suspects.
Speaker 6: On récupère beaucoup d'informations et ça je tiens vraiment à le préciser. Il y a des informations numériques mais il y a des informations qu'on a aussi en allant sur le terrain. Tous les gendarmes du Cher, de l'Indre qui sont allés sur le terrain ont récupéré des informations. Tous ces éléments-là, on les recoupe et ça nous permet ensuite d'avoir des informations pour localiser les individus et pour aussi comprendre ce qui s'est passé. Les cyber enquêteurs vont aller sur les réseaux, ils vont récupérer de la donnée mais ils vont aussi avoir un rôle important pour tracer notamment les cryptoactifs. On a parlé des cryptoactifs. Ils ont une technicité, une formation qui leur permet de connaître ce milieu numérique, ce monde numérique et qui vont leur permettre aussi de saisir les cryptoactifs dans le monde numérique. Donc cette technicité est indispensable. On a effectivement l'EGIGN qui a eu cette action importante des cifs sur les interpellations mais on a eu aussi de nombreuses technicités qui ont été déployées et qui ont permis d'aboutir à ce résultat.
Speaker 1: On est là dans l'exemple très concret d'une nouvelle forme de criminalité qui pourrait s'amplifier dans les mois ou les années à venir liée à cette niche-là de la crypto-monnaie qui représente un enjeu incompris pour les criminels.
Speaker 6: On a une évolution des modes d'action. Le monde évolue donc les criminels évoluent avec. Il y a maintenant beaucoup de valeurs. Le cryptoactif prend de plus en plus de valeurs et donc du coup il y a une manne financière qui s'ouvre à eux. Donc ils évoluent et ils s'adaptent avec le monde dans lequel on vit. On observe de plus en plus des enlèvements dans le monde du narcotrafic notamment. L'année dernière c'était 100 enlèvements qui ont été traités sur la zone gendarmerie. Donc c'est un phénomène qui évolue. Maintenant dans le monde numérique, tout ce qui est cryptoactif, il peut y avoir un risque aussi pour ceux qui en sont détenteurs. Mais ce n'est pas pour l'instant un phénomène en tant que tel.
Speaker 1: Est-ce que vous avez eu des nouvelles de David Ballon et de sa compagne ?
Speaker 6: Pour l'instant ils sont toujours pris en charge au niveau médical. Parce que ce qui est important c'est justement qu'ils puissent être en bonne santé et suivis. Et ensuite on pourra procéder aux auditions et avoir plus d'éléments pour la suite des investigations.
Speaker 1: Une prise en charge j'imagine qui comprend le caractère psy, aussi psychologique. Oui bien sûr. Merci Marie-Laure Pesan.
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