Marion Maréchal on Franco-US Relations and Political Stance
Discussion on Franco-Algerian tension, Trump's influence, and European politics with Marion Maréchal. Insight into identity, sovereignty, and diplomatic policies.
File
Retraites, Donald Trump. linterview de Marion Maréchal, députée européenne, en intégralité
Added on 01/27/2025
Speakers
add Add new speaker

Speaker 1: — L'invité du jour qui est en train d'arriver sur ce plateau, qui va croiser Étienne Gernell et s'installer. Bonsoir, Marion Maréchal. — Bonsoir. — Merci d'être avec nous ce soir dans « Tout le monde veut savoir ». Députée européenne, présidente d'Identité et Liberté. Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce soir. La tension entre la France et l'Algérie, les dernières annonces de Gérald Darmanin, la situation budgétaire. Mais d'abord, vous revenez des États-Unis, peut-être encore en décalage horaire. — Je me confirme. Soyez gentille avec moi. — Vous allez voir. Vous avez assisté à l'investiture de Donald Trump. Voilà ce que disait Jordan Bardella, le président du RN. Il y a quelques jours, au sujet des responsables politiques français qui se rendaient à Washington. Ouvrez les guillemets. On a l'impression que c'est Walt Disney et que c'est la course pour aller se prendre en photo devant Donald Trump pendant son discours d'investiture. Vous étiez à Disney, Marion Maréchal. Vous revenez plein d'étoiles, plein les yeux.

Speaker 2: — Je n'ai pas la déclaration intégrale de Jordan Bardella. — Ah, il correspond exactement à ce que je viens de vous dire. — Je m'en étonne un peu pour une raison simple. C'est qu'il avait deux élus à lui parmi ces Français qui sont allés aux États-Unis, à savoir Louis Alliot et Julien Sanchez. Je crois que... Non, l'objectif, tout simplement, c'est d'entretenir des relations transatlantiques pour la droite française avec les États-Unis, parce qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, ces relations sont quasiment à l'état de zéro. Faire en sorte aussi d'avoir un dialogue possible précisément pour pouvoir demain défendre les intérêts français et européens face à la politique de Donald Trump. Moi, j'y suis allée en tant que vice-présidente du parti... européen des conservateurs et réformistes, parce que, précisément, ce parti, dirigé longtemps par Giorgia Meloni, a un partenariat officiel avec les Républicains américains. Donc je crois pas que ce soit Disney. C'est des relations de travail qui n'ont vocation qu'à une seule chose, défendre évidemment la France et les Européens.

Speaker 1: — Vous voyez bien, Marie-Marie Marechal, qu'il y a quelque chose de singulier, notamment dans le mouvement idéologique souverainiste. Je ne dis pas que vous êtes seulement souverainiste, mais disons que ça fait partie des composantes de votre idéologie de voir des responsables politiques aller assister à l'investiture d'un président d'un autre pays, qui, par ailleurs, a des mots pour le moins hostiles à l'égard des pays européens, qui va vraisemblablement dans les jours qui viennent imposer des droits de douane aux pays européens. Et pourtant, vous y allez... — Monsieur Duhamel... — Comme si, au fond, vous faisiez allégeance à Donald Trump.

Speaker 2: — En quoi cela relève-t-il de la soumission que d'entretenir des relations avec l'administration de Donald Trump ou avec un certain nombre d'élus ? Aujourd'hui, de fait... — Enfin vous ne gouvernez pas, Marie-Marie Marechal. — Non mais d'accord. Mais il y a aujourd'hui un certain nombre de combats – je peux pas vous l'apprendre – que nous partageons avec Donald Trump, qu'il s'agisse par exemple de la défense de la liberté d'expression, qu'il s'agisse du refus de la discrimination positive au bénéfice du mérite, qu'il s'agisse de la lutte contre l'immigration clandestine, contre la fin du wokisme, la lutte contre la théorie du genre, pour ne citer que ces exemples. Et donc en cela, il est intéressant que les victoires obtenues à travers l'arrivée de Donald Trump et les décisions qui soient prises puissent nous permettre d'avoir un élan bénéfique pour porter ces combats jusqu'en Europe. Maintenant, cela ne nous empêche pas de ne pas être naïfs sur aujourd'hui ce qui peut nous mettre en concurrence, voire nous opposer avec la puissance américaine. Je suis parfaitement lucide sur le fait qu'aujourd'hui, nous avons parfois des intérêts économiques divergents. Mais ce qui m'ennuie, si vous voulez, ce qui m'ennuie, oui, parfois, des intérêts économiques divergents, et souvent, dans certains secteurs...

Speaker 1: Quand des agriculteurs vont venir vous voir en vous disant « Mario Maréchal, vous étiez à l'investiture de Donald Trump, Donald Trump qui vient d'imposer des droits de douane, qui fait que les marchés s'effondrent », qu'est-ce que vous leur répondrez à ces agriculteurs ?

Speaker 2: Le problème de ce genre de discours, si vous voulez, c'est que le diagnostic est mal posé. Le souci aujourd'hui, c'est que si l'Europe, et la France en particulier, est si peu compétitive dans cette grande concurrence internationale avec les États-Unis, ce n'est pas la faute de Donald Trump. Ce n'est pas Donald Trump qui fait aujourd'hui que nous avons un record de défaillance d'entreprise en France. Ce n'est pas Donald Trump qui fait que nous avons 47% de prélèvements obligatoires. Ce n'est pas Donald Trump qui fait que l'Union européenne a mis en place des législations de type Green Deal, qui sont un tsunami réglementaire qui ampute notre compétitivité. Ce n'est pas Donald Trump qui fait que nous avons un prix de l'énergie qui a explosé. Je pourrais vous multiplier les exemples de la sorte.

Speaker 1: Mais les agriculteurs, que vous soutenez, on est bien d'accord, s'ils seront directement touchés par les droits de douane sur un certain nombre de produits qui seront imposés par Donald Trump.

Speaker 2: Pourquoi aujourd'hui nous inquiétons-nous de cette situation ? Et je m'en inquiète d'ailleurs aussi, parce que nous ne sommes pas en situation de négocier dans de bonnes conditions. C'est-à-dire que si on veut pouvoir défendre les intérêts, évidemment européens et français en particulier, dans ce rapport de force, que Donald Trump aime le rapport de force, il faut se donner les moyens d'être compétitif. Et donc pour ça, poser le bon diagnostic. Donc il ne s'agit pas de reprocher à Donald Trump, en tant qu'Américain, de défendre les intérêts. Il s'agit de reprocher aux dirigeants européens de ne pas défendre les intérêts des Européens. Et excusez-moi, mais quand je vois que pour ne citer que ce sujet, on a d'un côté un président américain qui va s'extraire d'un certain nombre de réglementations écologistes pour pouvoir devenir le plus souverain possible sur les questions énergétiques, et que dans le même temps, on découvre un scandale hallucinant auprès de la Commission européenne, en apprenant que l'ancien commissaire européen néerlandais a fait payer, avec l'argent public, des ONG écologistes pour aller faire du lobbying fantôme auprès d'un certain nombre d'États et de représentants élus au Parlement qui refusaient de voter ce pacte vert. Excusez-moi, mais on voit bien qu'on est dans...

Speaker 1: Juste, Donald Trump qui décide de sortir de l'accord de Paris, c'est une bonne chose ou pas ?

Speaker 2: Moi, je trouve qu'aujourd'hui, les réglementations écologiques telles qu'elles sont mises en place au niveau européen sont une mauvaise chose.

Speaker 1: Non, mais là, je parle de l'accord de Paris.

Speaker 2: Oui, mais l'accord de Paris, il est dans le même esprit général. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons des objectifs...

Speaker 1: L'idée d'essayer de limiter le réchauffement climatique, c'est une bonne chose de voir la puissance américaine qui sort de l'accord de Paris.

Speaker 2: Tout dépend quel est le prix à payer. Si le prix à payer, finalement, de l'accord de Paris, qui se traduit par le pacte vert, c'est de mettre en place un énorme Baït-Chana Act, c'est-à-dire de saboter l'industrie, en particulier automobile européenne, d'organiser la décroissance... Vous sortiriez de l'accord de Paris si vous étiez au pouvoir en France ? Excusez-moi, et de faire exploser les importations chinoises, en particulier de véhicules électriques, je n'appelle pas ça une politique écologique.

Speaker 1: Mais vous sortiriez de l'accord de Paris si vous étiez au pouvoir en France ?

Speaker 2: Je pense, oui, qu'il faut pouvoir s'en défaire. Parce que, précisément, y compris sur les questions énergétiques, ça a des conséquences dramatiques.

Speaker 1: Je ne crois pas que ce soit la position de Marine Le Pen.

Speaker 2: Non mais d'accord, mais ça ne vous aura pas échappé que je suis allié au Rassemblement national, je ne suis pas au Rassemblement national. Je considère qu'aujourd'hui, ces accords de Paris, comme le pacte vert d'ailleurs, qui nous dictent d'aller, par exemple, vers le tout renouvelable, c'est-à-dire le tout éolien, le tout solaire, au détriment en particulier du nucléaire, mais d'autres formes d'approvisionnement, est évidemment un suicide économique. On parle beaucoup, par exemple, de l'intelligence artificielle. Excusez-moi, mais on vit quand même dans un monde parallèle. Ça veut dire qu'on a les États-Unis qui annoncent 500 milliards d'investissements sur l'IA, et nous, on a un président de la République qui va sur TikTok pour prendre une grande décision, à savoir qu'on va pouvoir payer par carte les péages. En plus...

Speaker 1: Et un sommet sur l'intelligence artificielle qui se tiendra début février.

Speaker 2: Et jusqu'au bout de l'histoire, sous la pression, ou en tout cas la demande d'un influenceur qui s'avère par ailleurs être un islamiste. Accessoirement.

Speaker 1: Alors, juste, Marie-Machal, pour que ceux qui nous regardent suivent un petit peu, vous faites référence à une vidéo du président de la République qui répondait à une... Une vidéo de quelqu'un qui avait posté sur les réseaux sociaux le fait qu'il avait été verbalisé, alors qu'il voulait payer avec son téléphone portable, un péage. Et le fait est que le profil de cet individu semble à minima interpellé quand on voit les autres vidéos qu'il a pu faire.

Speaker 2: Il explique que la musique est haram, c'est-à-dire interdite en islam. Mais enfin, c'est pas anecdotique, mais c'est pas notre sujet central. Mais juste pour vous dire, non mais pour vous donner le niveau de déconnexion, c'est ça que je suis en train de vous dire.

Speaker 1: Que ceux qui nous regardent comprennent, est-ce que vous considérez qu'il faut un Donald Trump français ? Est-ce que vous, dans votre démarche politique... L'idée, c'est d'essayer de reproduire...

Speaker 2: Ce que je considère, c'est que de ce point de vue, le volontarisme de Donald Trump pour défendre les intérêts de son pays est évidemment un exemple. Quand on le voit à l'issue de son grand discours annoncé, la signature de près de dizaines de décrets d'application immédiate, et que nous, on n'a même pas été capables de mettre en place le décret d'application de la loi immigration qui a plus d'un an. Excusez-moi, il y a un gouffre monstrueux. Quand on voit, je suis allée discuter...

Speaker 1: C'est intéressant ce que vous dites sur le fait d'avoir vu effectivement Donald Trump signer ses décrets. Il y a un sujet sur la capacité à mettre en oeuvre des politiques. Il y a aussi le contenu de ses décrets et de ses décisions. Je voudrais vous prendre un exemple, Marion Maréchal.

Speaker 2: Je vais revenir quand même sur ce que je voulais vous dire juste avant et après je répondrai à votre question.

Speaker 1: Sur le choix de Donald Trump de gracier des assaillants du Capitole, grâce également pour le fondateur du IB de la drogue, condamné à perpétuité pour trafic de stupéfiants et opérations commerciales illégales. Est-ce que ce genre de décision, ça vous choque ?

Speaker 2: Je vous réponds immédiatement là-dessus. Mais juste avant, j'aimerais vous dire une chose. C'est une organisation proche des Républicains. C'est-à-dire qu'aux Etats-Unis, il y a à peu près 30% de prélèvements obligatoires. On est à 47% en France. Quand, une fois de plus, on se pose la question de savoir comment on va tenir la négociation et la compétitivité face aux Etats-Unis, alors même que le premier réflexe de ce gouvernement, c'est de savoir comment on va faire pour augmenter encore les impôts sur les entreprises de près de 20 milliards et qu'on se pose la question de savoir si on ne va pas encore taxer les retraités ou faire travailler les gens à perte. Et on parlera dans un instant de la question du budget, mais juste sur ces décisions.

Speaker 1: Vous allez à l'investiture de Donald Trump. Vous dites qu'il faut s'inspirer. Vous dites qu'il faut s'inspirer de son volontarisme. Vous dites que c'est formidable. Il signe des décrets. Mais parmi ces décrets, il gracie des assaillants qui ont capital pour que certains s'en sont pris aux forces de l'ordre. Il gracie quelqu'un qui est condamné à perpétuité pour trafic de drogue. Est-ce que ça, dans le modèle et l'exemple de Donald Trump, ça fait partie des choses que vous enviez au président américain ?

Speaker 2: Vous essayez de me présenter comme l'avocate en toutes circonstances de Donald Trump. Ceux qui nous regardent depuis le début de cette interview voient bien que vos propos sont cachés à même à son égard. Non, je vous dis les choses telles que je le pense. C'est-à-dire qu'il y a des choses à prendre. Il y a des choses à laisser. En aucun cas, je vous dis que je suis une adepte de l'intégralité des décisions de Donald Trump. Je ne suis pas non plus en accord avec un certain nombre d'annonces qu'il a pu faire, par exemple, sur le Groenland ou sur le Panama. Je suis très à l'aise avec ça. Maintenant, ce que je peux vous dire, c'est que moi, de toute façon, je ne suis pas une fan de la possibilité de gracier des présidents de la République, quels qu'ils soient. Je m'étonne juste, face à cette question, qu'on en parle, et à juste titre, mais qu'on ait moins parlé, par contre, du fait que M. Biden est gracié. Prégracier la moitié de sa famille ? J'étais sûre, Marie-Marie, que vous alliez dire ça.

Speaker 1: Le fait est, un, qu'on en a parlé, et deux, que quand on regarde les profils...

Speaker 2: Je ne parle pas de vous spécialement, mais admettez que l'indignation, quand même, est un peu agéométriale. Prégracier la moitié de sa famille avant de quitter la présidence, c'est quand même extraordinaire.

Speaker 1: On peut s'interroger, et vous avez raison, sur ces gars. Est-il... Est-ce que c'est la même chose de gracier une partie de sa famille et de gracier des gens qui, pour certains, ont été condamnés à la prison à perpétuité ?

Speaker 2: Je pense que, sur le plan éthique, excusez-moi, c'est extrêmement grave de prégracier la moitié de sa famille quand on sait ce qui, potentiellement, peut menacer, aujourd'hui, en particulier son fils, dans des affaires de corruption douteuses. Donc oui, je trouve ça pas moins grave. Maintenant, sur le fond... C'est pas plus grave de s'en prendre aux forces de l'ordre lors de l'attaque du Capitole ? Je ne suis pas une adepte, une fois plus, du droit de grâce présidentiel, pas même en France. Donc, là-dessus, je ne vais pas vous dire que je défends cette décision.

Speaker 1: Quelques questions encore sur votre présence à Washington. Sarah Knafo et Éric Zemmour, vos anciens alliés, étaient, eux aussi, à Washington pour assister à la décision de la République. Ils étaient à l'investiture, très présents dans les médias. C'est peut-être eux, les Donald Trump français, non ?

Speaker 2: Écoutez, je ne vais pas m'amuser à faire le concours de petits chevaux avec Éric Zemmour et Sarah Knafo. Une fois de plus, moi, je suis venue avec des objectifs précis, dans un cadre précis, qui est celui de cette vice-présidence de parti européen. Je suis arrivée avec l'objectif de créer un stand de relations avec des think tanks, avec des organisations, avec des élus, ce que j'ai pu faire, et de pouvoir garder le contact avec ces personnes dans des événements à venir. Je ne sais pas, je n'ai pas du tout, je vais vous dire... Vous les avez pas croisés ? Je n'ai pas suivi le programme d'Éric Zemmour. Vous ne les avez pas vus à Washington ? Et je ne les ai pas vus par ailleurs. Moi, ce qui m'intéresse, une fois de plus, c'est qu'il y a aujourd'hui des victoires idéologiques qui sont en train d'advenir aux États-Unis, et qui sont très prégnantes en France. On parle beaucoup de la question de la liberté d'expression. Aujourd'hui, il y a un vent de liberté aux États-Unis sur ces sujets, alors même que nous arrivons à un système en Europe qui a plutôt vocation à vouloir restreindre drastiquement aujourd'hui cette liberté. Sachez qu'au niveau européen, on est en train de se poser la question de savoir si le réseau X ne va pas être interdit, comme c'est le cas, juge le précise, en Iran, en Chine et en Corée du Nord. Et donc, je crois que c'est une bataille essentielle, qui est une bataille non pas relative, comme on l'entend toute la journée, à la question d'ingérence étrangère, mais relative à un combat idéologique. La réalité de ce prétexte de l'ingérence étrangère, c'est qu'une fois de plus, il sert simplement de prétexte à une certaine gauche qui ne supporte plus de perdre l'idéologie idéologique sur les réseaux sociaux.

Speaker 1: Quoi qu'on pense du réseau social X et d'Elon Musk, c'est un fait qu'Elon Musk décide de s'immiscer directement dans des processus électoraux quand il doit. Quand il donne la parole longuement sur sa plateforme à Alice Weidel, la patronne de l'AFD, partie d'extrême droite allemande, dans le cadre des élections qui vont avoir lieu, c'est ce qu'on appelle une immixion, une ingérence.

Speaker 2: Mais ce n'est pas du tout, non, excusez-moi, ce n'est pas ce qu'on appelle une ingérence étrangère.

Speaker 1: Quand il donne la parole à l'une sans donner la parole aux autres ?

Speaker 2: Excusez-moi, une ingérence étrangère, ce n'est pas ça. Là, c'est une prise de position libre sur un réseau social de manière totalement officielle du patron même de cette plateforme. Ce n'est pas ce à quoi on peut assister. Il y a une position officielle dans l'administration. De manière extrêmement opaque, quand on voit, par exemple, de l'argent sale de l'Azerbaïdjan circuler pour faire de la diplomatie du caviar au niveau européen, ce n'est pas le fameux Greengate dont je viens de vous parler où on finance avec l'argent public des lobbies écologistes pour aller justement convaincre des élus avec l'argent public. Ça, c'est de l'influence. Ce n'est pas, par exemple, la mosquée de Paris qui est aujourd'hui tenue par le régime algérien et qui donne des consignes de vote.

Speaker 1: Là, on mélange beaucoup de choses en termes d'influence et de nombre d'utilisateurs entre le réseau social X et ce que vous avez dit.

Speaker 2: – Georges Soros qui, par exemple, défend son agenda progressiste et de gauche dans tous les États européens en finançant à coups de millions, voire même de milliards des ONG, des associations dont font partie, excusez-moi de le rappeler, un grand nombre aujourd'hui de représentants politiques français, dont Nathalie Loiseau, députée européenne, membre de l'une de ses organisations et elle en est fière, qui pourtant a, très étonnamment, dénonce aujourd'hui les prises d'opposition d'Elon Musk.

Speaker 1: – Marion Maréchal, je voudrais qu'on parle de la relation entre la France et l'Algérie. Hier matin, un septième influenceur algérien a été interpellé. C'est une annonce faite par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Bruno Retailleau qui appelle dans les colonnes de l'Express à tourner la page des tensions entre la France et l'Algérie tout en haussant le ton, puisque la manière douce n'a pas suffi, dit-il. Est-ce que vous soutenez Bruno Retailleau dans son action ? Vous lui dites bravo ?

Speaker 2: – Je soutiens en tout cas ses déclarations, ça c'est évident, qui d'ailleurs, je pense, sont très largement partagées par les Français. C'est vrai que ça fait des années qu'on essaye d'entretenir des relations diplomatiques avec une patience, il faut bien le dire, incompréhensible à l'égard de ce régime algérien qui, je le rappelle, est une dictature autoritaire, corrompue, qui viole régulièrement les droits de ses minorités, notamment en Kabylie, et qui emprisonne des intellectuels et des écrivains comme Boilem Sansal, qui est d'ailleurs français également, en plus d'être algérien. Et permettez-moi, de ce point de vue, de m'indigner, je pense que le mot n'est pas assez fort, mais vraiment d'être ulcérée et extrêmement inquiète de ce que j'ai vu au Parlement européen, qu'un certain nombre d'élus et les filles, dont Rima Hassan, ont voté contre la résolution au Parlement européen qui demandait la libération immédiate de cet intellectuel Boilem Sansal au régime algérien.

Speaker 1: – Pour ceux qui nous regardent, Marie-Marie Maréchal, vote effectivement au Parlement européen sur une résolution que vous avez d'ailleurs co-signée, je crois, par toute une série de groupes, de la droite européenne aux socialistes européens, et effectivement, Rima Hassan s'y est opposée, et d'autres élus, Manon Brie, par exemple, c'est abstenu sur cette résolution.

Speaker 2: – Eh bien, je vous le dis, ça s'appelle être des agents de l'étranger. J'irai même plus loin, ça s'appelle, à certains égards, une forme d'intelligence avec l'ennemi. Parce que quand on a vu dans l'affaire de Boilem Sansal, mais au-delà de ça, dans l'affaire des influenceurs algériens, que Bruno Retailleau a tenté de renvoyer en Algérie après qu'ils aient pris des positions extrêmement graves en appelant à la violence contre la France et les Français, et que dans ce conflit qui nous oppose à l'Algérie, Jean-Luc Mélenchon a pris fait et cause pour l'État algérien, ça s'appelle intelligence avec l'ennemi.

Speaker 1: – Je précise juste que, Manon Brie, pour ne pas la citer, a demandé, dans les interventions médiatiques qu'elle a pu faire, la libération de Boilem Sansal. Là encore, ça ne veut pas dire…

Speaker 2: – Oui, c'est quand même…

Speaker 1: – Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'interroger sur cette décision de s'abstenir sur la résolution.

Speaker 2: – Qu'est-ce qui peut justifier ça ? Et qu'est-ce qui peut également justifier le fait qu'une fois de plus un certain nombre d'élus, dans son propre mouvement, aient voté contre ? En fait, la justification, elle est très simple, et je pense que tout le monde l'a compris, c'est qu'aujourd'hui, on est face à des gens qui parlent avant tout à une communauté algérienne en France, et pour ne pas froisser cette communauté, cette communauté algérienne décide de prendre fait et cause pour l'État algérien.

Speaker 1: – Vous étiez au Parlement pour la voter, cette résolution ? – Non, malheureusement, je n'y étais pas,

Speaker 2: parce que j'avais un autre engagement par ailleurs. Mais bon, vous n'allez pas m'en faire sur le procès, parce que j'ai été la première… – Non, mais à minima, Marie-Marie Chal, si vous vous en prenez à ceux qui ont voté contre,

Speaker 1: c'est assez étonnant, quand on est députée européenne, de ne pas aller en séance pour voter la résolution.

Speaker 2: – J'ai été la première députée française à demander un débat sur ce sujet Boilem Sansal et à le mettre à l'ordre du jour du Parlement européen. Donc, objectivement, ne m'accusez pas de double jeu ou de désintérêt. Je suis très engagée sur ce sujet depuis le début, et vous le savez. Et ça ne dédouane aucunement les prises de position, une fois de plus, de ce parti, qui sont extrêmement inquiétantes.

Speaker 1: – Qu'est-ce que vous feriez différemment, sur le fond, par rapport à Bruno Retailleau et autres, si vous étiez aux responsabilités pour faire en sorte que les relations entre la France et l'Algérie soient plus fluides, pour permettre, par exemple, que l'Algérie accepte ses ressortissants, pour accélérer le processus pour la libération de Boilem Sansal, au fond, vous dites, je suis d'accord avec Bruno Retailleau dans les mots, ça veut dire qu'en fait, il n'y a rien d'autre à faire de plus ?

Speaker 2: – Non, non, ça a été dit, ces mots, c'est aujourd'hui, accepter le rapport de force, c'est-à-dire sortir de cette illusion que plus on se soumettra aux exigences algériennes, plus on se complaira dans la repentance, plus on essaiera d'envoyer des gages, plus on achètera leur pétrole à bas coût, et plus ils seront sympathiques avec nous. Voilà, c'est l'exact inverse qui s'est passé. Et pour une raison simple, d'ailleurs, c'est qu'à travers cette relation extrêmement déséquilibrée que nous avons acceptée, il y a une forme de condescendance à l'égard de l'État algérien. Si vraiment nous traitions l'État algérien comme un État souverain, indépendant, d'égal à égal, nous n'aurions jamais toléré leurs crachats, leurs insultes et leurs usinations. – C'est ce qu'il faut faire concrètement, Maréchal. – Très concrètement, il faut stopper aujourd'hui l'octroi de visas, extrêmement d'ailleurs favorables aux Algériens, tels qu'ils existent grâce aux accords de 68. – Accords de 68 dont…

Speaker 1: – Tous les spécialistes expliquent qu'il a été vidé de sa substance et qu'en réalité, ce n'est pas tant le sujet pour tendre les relations entre la France et l'Algérie.

Speaker 2: – Excuse-moi, tous les spécialistes ne disent pas ça du tout, discutez-en notamment avec l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Diray-Encourt. – Oui, soutien du Rassemblement national. – Non mais d'accord, mais c'est pas parce qu'il est soutien du Rassemblement national que ce qu'il dit est faux. Il me semble que c'est un expert à ce titre-là d'ancien ambassadeur et lui l'explique très clairement. Et quiconque se penche d'ailleurs sur le sujet le voit bien qu'il y a aujourd'hui un système dérogatoire et plus favorable pour les Algériens que pour le reste des populations immigrées. Il faut évidemment se pencher également sur la question des transferts d'argent massifs aujourd'hui, précisément de la France vers l'Algérie, pour pouvoir potentiellement les limiter de manière… – Vous savez que par exemple, il n'y a pas Western Union en Algérie.

Speaker 1: Donc cet outil-là des transferts d'argent, là encore, pour ceux qui regardent dans le détail la façon dont on peut agir sur la relation entre la France et l'Algérie.

Speaker 2: – Vous savez qu'aujourd'hui, il y a des transferts massifs puisque la plupart, évidemment, personnes d'origine algérienne qui vivent en France transfèrent cet argent qu'ils gagnent en France vers l'Algérie. Donc il y a des moyens de contrainte évidemment qui existent. Il y a même des personnes à gauche d'ailleurs qui le proposent. Donc il y a aujourd'hui également la question de savoir comment on accueille ces personnes algériennes sur le plan de la santé puisque vous savez qu'on a une facture de près de 45 millions sur notre système de santé pour des Algériens que nous avons soignés dans des cadres divers, qu'il s'agisse de visas sanitaires ou qu'il s'agisse de l'aide médicale d'État. Parfois dans le cadre d'ailleurs de maladies longues et extrêmement coûteuses. Donc là encore, une fois de plus, on accorde parfois même des visas diplomatiques pour permettre à des personnalités algériennes de venir se soigner en France. Ça n'est plus admissible. Donc il faut utiliser tous ces leviers diplomatiques. On achète aussi, je dois le dire, du pétrole à très bas coût pour des raisons diplomatiques à l'Algérie. Nous pourrions aussi reconsidérer par exemple ce rapport commercial. Bref, il y a beaucoup de choses à faire. Encore faut-il en avoir le courage.

Speaker 1: – Quelques questions, Marie-Marie Maréchal, de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. J'ai le souvenir de Laure Lavalette, une députée du Rassemblement national, qui disait au fond, il pourrait être porte-parole du Rassemblement national. Est-ce que vous diriez qu'il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre Bruno Retailleau et vous ?

Speaker 2: – De ce que j'entends aujourd'hui de Bruno Retailleau depuis qu'il est aux affaires, indéniablement sur le diagnostic et un certain nombre de propositions, nous partageons énormément de choses. Mais je ne vous l'apprends pas, puisque lorsqu'on m'a interrogée à ce sujet, j'ai regretté le fait qu'aujourd'hui Bruno Retailleau ne fasse pas partie typiquement de la grande coalition nationale à laquelle nous appartenons et que je vivais cela comme une forme d'échec. Maintenant, encore faut-il s'attarder sur la question du bilan et des décisions qui sont prises. Je vois qu'il y a une volonté, une volonté qui est entravée en partie d'ailleurs par la justice française, encore et toujours.

Speaker 1: – Et donc c'est quelqu'un avec qui vous pourriez travailler ?

Speaker 2: – Évidemment, je vous l'apprends d'autant moins que moi je plaide depuis longtemps pour une coalition à droite qui soit très large et je pense qu'on doit être capable de travailler.

Speaker 1: – Qui va jusqu'à un ministre de l'Intérieur qui accepte… – Qui accepte de siéger au gouvernement avec des macronistes et d'être dirigé par François Bayrou.

Speaker 2: – Qui devrait pouvoir aller d'ailleurs sur le modèle italien de Giorgia Meloni, de certaines personnalités qu'on pourrait trouver par exemple à horizon du centre droit, en passant évidemment par les Républicains dont Bruno Retailleau, jusqu'au camp national auquel appartiennent évidemment le Rassemblement National et Éric Ciotti. Je crois qu'aujourd'hui il y a suffisamment de diagnostics qui sont partagés sur la question de l'immigration, sur la question de la fiscalité par exemple ou sur la question de la sécurité et du régalien en général pour qu'on puisse construire quelque chose. Voilà, maintenant. C'est encore une prise de position assez créative en l'état actuel des choses.

Speaker 1: – Oui, parce que je ne suis pas certain que notamment Marine Le Pen, pardon d'y revenir, soit tout à fait sur cette position. Un mot sur une décision qui vient de tomber sous le nom confrère du Figaro, la circulaire Vals qui a été abrogée, remplacée par une circulaire Retailleau en matière de régularisation des sans-papiers en France, un document de trois pages qui abroge donc cette circulaire Vals et qui porte de 5 ans à au moins 7 ans la durée de présence requise sur le territoire national pour un étranger qui demande des papiers au titre de l'admission. Exceptionnel au séjour.

Speaker 2: – Écoutez, c'est toujours un mieux. Voilà, maintenant, je vais vous le dire, moi sur la question de la clandestinité, je considère que le principe devrait être de ne régulariser en aucun cas. Parce que la perspective même d'une potentielle régularisation, même malgré un certain nombre de critères qui peuvent être plus ou moins exigeants, est un appel d'air de fait à l'immigration clandestine. Donc le principe devrait être que si vous rentrez illégalement sur le sol français, vous ne pouvez jamais vous rendre admissible à une régularisation, encore moins derrière. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de régularisation ou même tout simplement prétendre à un certain nombre d'aides sociales. C'est une politique qui a été menée par exemple par l'Australie, on en parle beaucoup dans le cadre de la politique du Noé, et qui a porté ses fruits puisque…

Speaker 1: – C'est-à-dire que vous êtes rentré sur le territoire, vous avez eu des enfants qui sont scolarisés, vous ne pourrez jamais avoir de papiers ?

Speaker 2: – Eh bien oui, eh bien oui, je suis désolée.

Speaker 1: – Et donc vos enfants resteront sur le territoire français et ses parents seront expulsés.

Speaker 2: – Eh bien vous retournerez avec vos enfants… – Qui n'auront connu d'autres pays que la France. – Dans votre pays d'origine, voilà. Mais à un moment donné, vous prenez vos responsabilités, ça veut dire que vous violez la loi du pays d'accueil, eh bien vous en tirez toutes les conséquences.

Speaker 1: – Un mot encore sur le ministre de l'Intérieur qui a salué, je cite, le combat du collectif identitaire Némésis en félicitant sa présidente Alice Cordier qui l'interrogeait sur la dissolution d'un groupe d'extrême-gauche, la Jeune Garde, le fait que Bruno Retailleau félicite un collectif comme le collectif Némésis, qu'est-ce que ça vous inspire ?

Speaker 2: – Je trouve que c'est une crise de position courageuse, et je partage ces félicitations. Le collectif Némésis, c'est un collectif de jeunes femmes féministes de droite qui se battent pour le respect aujourd'hui et la protection des femmes françaises face à la multiplicité des faits et des crimes commis par un certain nombre d'immigrés, légaux ou clandestins envers les femmes françaises. Donc je pense qu'elles portent un combat juste, un combat courageux, et je suis heureuse que le ministre de l'Intérieur le reconnaisse.

Speaker 1: – Et il se précise que l'entourage de Bruno Retailleau, lui, explique que c'était une réponse à la Jeune Garde et qu'en réalité, il ne semblait pas tout à fait savoir ce qu'était…

Speaker 2: – Écoutez, je ne suis pas dans la tête de Bruno Retailleau, j'espère qu'il n'y aura pas de rétro-pédalage, mais objectivement, il n'y a rien à reprocher à ce collectif, si ce n'est justement parler d'affaires sordides dont on parle très peu. Voilà, c'est un des collectifs qui portent la voix de ces femmes qui ont été violées et qui n'ont pas toujours eu le droit de s'exprimer là-dessus parce qu'elles avaient le sentiment que parce que précisément elles avaient été violées par des clandestins ou des étrangers, le politiquement correct créait une chape de plomb qui ne permettait pas d'entendre leurs souffrances. Donc je crois qu'heureusement qu'elles existent.

Speaker 1: – Marion Maréchal, je voudrais qu'on dise un mot du collègue de Bruno Retailleau, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui a fait plusieurs annonces aujourd'hui, une prison sous haute sécurité à partir du 31 juillet pour rassembler les 100 narcotrafiquants les plus dangereux, une mission également pour organiser en lien avec les préfectures les expulsions de ressortissants étrangers définitivement condamnés.

Speaker 2: – Écoutez, moi j'ai toujours défendu le fait…

Speaker 1: – Ça va dans le bon sens, en fait c'est assez singulier de voir ce soir que vous semblez plutôt, comment dire, avaliser des décisions qui sont prises par ce gouvernement.

Speaker 2: – Je ne vais pas changer d'avis, alors que depuis des années, maintenant et après avoir rencontré de multiples directeurs de prison, j'ai toujours défendu le fait qu'il puisse y avoir des prisons spécialisées, pas seulement d'ailleurs pour le narcotrafique, mais également pour les islamistes, donc je m'en félicite. Maintenant, permettez-moi quand même de dire qu'on est loin du compte. Il y a 17 000 personnes aujourd'hui qui sont incarcérées pour des raisons liées au trafic de drogue, cette prison pourra en accueillir vraisemblablement une centaine parmi les plus dangereux, on manque toujours cruellement de places de prison pour la délinquance en général dans notre pays, donc c'est un bout de chemin qui est fait et c'est tant mieux, mais il faudrait aller encore plus loin. La question du narcotrafique appelle une réponse qui soit dérogatoire au droit, on va dire, classique, et là, il faudrait entendre ce qui a été demandé par les magistrats spécialistes du narcotrafique il y a quelques années, et auquel l'ex-ministre de la Justice était resté sourd, et notamment le fait qu'il puisse y avoir aujourd'hui des tribunaux dédiés à la lutte contre le narcotrafique, le fait qu'il puisse y avoir une facilitation de la captation préventive des biens, ou de la fermeture administrative préventive aussi d'un certain nombre de personnes, ou de commerces qui blanchissent l'argent, et en cela prend d'exemple, notamment sur le modèle des lois anti-mafia italiennes, qui démontrent...

Speaker 1: Ce qui fait partie des options, visiblement, du gouvernement...

Speaker 2: Des projets, très bien, maintenant, nous en attendons l'obligation, c'est une urgence, parce qu'aujourd'hui, nous sommes face à un narcotrafique qui devient quasiment terroriste.

Speaker 1: Quelques questions encore, notamment sur la question du budget, les négociations continuent entre le gouvernement et les socialistes, pour répondre à l'instabilité politique. Bon, la droite tient la chandelle, le Rassemblement national, vos amis députés, ne servent plus à rien, puisque tout cela se joue maintenant entre François Bayrou et les... Les députés socialistes ?

Speaker 2: Écoutez, vous ne pouvez pas dire que le Rassemblement national ne serve à rien dans le contexte là... Il porte la voix de 11 millions de Français, maintenant...

Speaker 1: Ils étaient les faiseurs de roi avec Michel Barnier, ils le sont moins aujourd'hui.

Speaker 2: Maintenant, indéniablement, il y a aujourd'hui un certain nombre de partis politiques qui se félicitent de pouvoir faire des alliances de circonstances, même avec des partis minoritaires, en faisant abstraction de la volonté et du souhait de 11 millions d'électeurs. Voilà, c'est de la responsabilité de ceux qui sont au pouvoir, ce n'est pas de la responsabilité du Rassemblement national. Maintenant, évidemment, l'utilité étant quand même de porter... Une autre voie, et notamment c'est ce que nous faisons avec nous, nos trois députés, qui consiste à dire aujourd'hui que la solution ne peut pas être dans le fait d'augmenter encore de 20 milliards d'euros les taxes sur les entreprises, alors même que nous sommes face à...

Speaker 1: Ça veut dire que même la contribution exceptionnelle qui est acceptée par, tenez, Bruno Retailleau, dont vous traissez les lois, j'y lis un instant, ça c'est non pour vous ?

Speaker 2: Eh bien non, je ne suis pas d'accord. Je considère aujourd'hui qu'il y a des réformes structurelles beaucoup plus importantes à faire. Je crois qu'il y a notamment le périmètre aujourd'hui des prestations sociales. Je pense évidemment à la question du RSA, mais pas seulement. Évidemment, je pourrais également parler de cette réforme des retraites, donc on va voir revenir. Moi, je suis pour une ouverture à une forme de capitalisation parce que je considère que le système par répartition est mort, pour des raisons d'ailleurs tristement démographiques. On pourrait parler, par exemple, de l'absentéisme aujourd'hui dans la fonction publique, qui coûte près de 15 milliards d'euros par an, et qui tient notamment au fait que le système des jours de carence n'est pas aligné sur le privé. On pourrait parler de régimes aujourd'hui particulièrement favorables et privilégiés, comme celui du régime des intermittents du spectacle, qui coûte près d'un milliard d'euros par an, et dont on ne pose jamais la question.

Speaker 1: Et faire contribuer les retraités, vous êtes jeune en politique, du moins par rapport à la moyenne d'âge. Est-ce que là, il n'y a pas une forme de tabou à lever quand on voit que les retraités, par rapport aux actifs, ont un niveau de vie supérieur, qu'ils sont davantage propriétaires que les actifs ? Est-ce que, pour le coup, il n'y aurait pas une forme de logique à dire que ces retraités aisés puissent contribuer ?

Speaker 2: Écoutez, une fois de plus, on ne serait pas à 47% de prélèvements obligatoires. Les salariés ne passeraient pas la moitié de leur temps à travailler pour l'État. Et on aurait encore des marges de progression sur les questions fiscales. Que, dans ce cadre-là, les retraités qui, en effet, comme vous l'avez dit, en moyenne, ont un revenu plus élevé que les classes actives et sont, en moyenne, davantage propriétaires que ne le sont les salariés, puissent contribuer au même titre que les autres, pour moi, ce n'est absolument pas un tabou. Mais ça devient un tabou à partir du moment, une fois de plus, où on est dans une situation où les gens sont déjà...

Speaker 1: Non, mais c'est pas pareil quand vous dites que ce n'est pas un tabou d'envisager la possibilité de faire contribuer les retraités.

Speaker 2: Dans un cadre différent, à partir du moment où on est à 45% de prélèvements obligatoires, à partir du moment où, aujourd'hui, on a, comment dire, des populations d'origine étrangère qui touchent, par exemple, le RSA et les APL et que ça coûte autour de 2 milliards d'euros par an, qu'on a l'aide médicale d'État pour les clandestins qui coûte plus d'un milliard d'euros par an, la justice sociale veuille que, d'abord, on aille vers ces sources d'économie plutôt que vers les retraités.

Speaker 1: Et quand on a 30 milliards d'économies à trouver, continuer à demander l'abrogation de la réforme des retraites ?

Speaker 2: Moi, je considère, aujourd'hui, qu'il faut modifier le système des retraites, donc vous n'allez pas me mettre mal à l'aise avec ça, puisque je considère...

Speaker 1: Mais vous voyez bien que je veux parler du Rassemblement national qui souhaite abroger une réforme qui a porté l'âge légal à 64 ans.

Speaker 2: On en a déjà parlé ensemble, ça fait partie des choses sur lesquelles je ne suis pas d'accord avec le Rassemblement national. Donc, je considère, aujourd'hui, que ce système par répartition est mort et qu'il faut donc ouvrir une part de capitalisation. C'est le seul moyen de pouvoir sauver ce système et faire en sorte que des gens comme moi, d'ailleurs, puissent un jour espérer avoir

Speaker 1: une retraite. Est-ce qu'il faut de la stabilité ? Est-ce qu'il faut que François Bayrou reste à Matignon pour quelque temps ? Ou est-ce que, puisque vous êtes extrêmement critique sur le fait d'augmenter les impôts, est-ce qu'il faut dire dans ce cas-là, on est cohérent, il faut censurer ?

Speaker 2: Non, mais écoutez, le problème, Benjamin Duhamel, c'est qu'on est dans une situation qui, de toute façon, n'est pas satisfaisante. C'est-à-dire qu'on est... Faire de la politique, c'est faire des choix. Non, mais on fait avec ce qu'on a. C'est-à-dire qu'à un moment donné...

Speaker 1: Est-ce que ça veut dire censurer François Bayrou ? Est-ce que ça veut dire considérer que c'est une sorte de moindre mal pour que la stabilité revienne ? Il faudra censurer

Speaker 2: s'il y a des choses absolument inadmissibles. J'ai tendance à penser quand même que la première censure aura un petit effet pédagogique et que probablement les mesures qui étaient inacceptables la fois première ne seront pas représentées ou en tout cas seront amoindries et donc à certains égards, cet objectif sera atteint pour protéger le pouvoir d'achat des Français et des entreprises. Maintenant, il n'y a pas de majorité. Le système et le gouvernement actuel n'ont pas de légitimité réelle. Nous sommes tenus à la bonne volonté d'une dissolution éventuelle du président de la République à partir de septembre. Donc on fait, si vous voulez, comme on peut.

Speaker 1: En l'état, est-ce qu'il faudrait censurer François Bayrou ? Attendez de voir déjà

Speaker 2: comment et en quelle mesure est présenté le budget parce qu'aujourd'hui, on a des grandes annonces de réduction mais on n'a pas de feuille de route. On vous répondra quand il y aura une feuille de route. Maintenant, évidemment, je préférerais que les positions défendues par le camp national soient entendues et qu'on ne censure pas parce qu'en soi, ça ne rend service vraiment à personne dans la situation actuelle.

Speaker 1: Une toute dernière question, Marie-Marie Chal, sur votre grand-père, Jean-Marie Le Pen. On a entendu votre prise de parole à la messe qui était donnée il y a quelques jours. Marine Le Pen a dit au JD News concernant sa décision d'exclure Jean-Marie Le Pen du Front National. Je cite, jusqu'à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question, est-ce que j'aurais pu faire autrement ? Je ne me pardonnerai jamais cette décision parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur. Je rappelle qu'elle avait décidé de l'exclure après qu'il a maintenu ses propos sur le point de détail de l'histoire concernant les chambres à gaz, qu'il avait également de nouveau défendu le maréchal Pétain dans les colonnes de Rivarol. Marine Le Pen regrette véritablement d'avoir exclu son père en 2015 du parti du Front National ?

Speaker 2: Écoutez, déjà, je ne vais pas revenir sur le fond parce que vous savez, moi, j'ai eu de nombreux désaccords avec Jean-Marie Le Pen, malgré toute l'affection que je lui porte toujours, d'ailleurs, et je m'en suis exprimée directement avec lui quand il avait encore les moyens de répondre. Je ne vais pas l'accabler maintenant qu'il est parti. En ce qui concerne Marine Le Pen, je pense qu'elle exprime un regret sincère qui est un regret pas tant politique, d'ailleurs, de ce que j'ai lu dans cette interview, mais qui est un regret, et non pas de chef politique, mais un regret de fille à son père. Voilà, quelque chose qui a été

Speaker 1: douloureux. Ça veut dire que la rupture politique, parce que c'est la question qui se pose quand on lit ces déclarations, c'est de se poser la question si, au fond, la rupture politique qui était un argument utilisé par beaucoup au Rassemblement National était un argument sincère ou pas ? Ce n'est pas ce que j'ai lu

Speaker 2: dans cette interview. Je ne crois pas qu'elle remette en cause sa décision de l'époque. Je crois qu'elle regrette d'avoir fait souffrir son père et qu'elle aurait pu pouvoir faire autrement. Je crois que c'est un sentiment légitime. Merci,

Speaker 1: Marie-Marie Schall, d'avoir été l'invité de Tout le monde veut savoir, et tout de suite, le débat du jour. Merci.

ai AI Insights
Summary

Generate a brief summary highlighting the main points of the transcript.

Generate
Title

Generate a concise and relevant title for the transcript based on the main themes and content discussed.

Generate
Keywords

Identify and highlight the key words or phrases most relevant to the content of the transcript.

Generate
Enter your query
Sentiments

Analyze the emotional tone of the transcript to determine whether the sentiment is positive, negative, or neutral.

Generate
Quizzes

Create interactive quizzes based on the content of the transcript to test comprehension or engage users.

Generate
{{ secondsToHumanTime(time) }}
Back
Forward
{{ Math.round(speed * 100) / 100 }}x
{{ secondsToHumanTime(duration) }}
close
New speaker
Add speaker
close
Edit speaker
Save changes
close
Share Transcript