Speaker 1: ... C'est un événement à haut risque qui est organisé, ce 7 décembre 2024, à Paris. ... La réouverture de Notre-Dame, où sont attendus 3 000 invités, dont une cinquantaine de chefs d'Etat, de gouvernements et des têtes couronnées. ... Pour assurer leur sécurité, 6 000 policiers et gendarmes ont été déployés. ... Mais un homme bénéficie d'une protection bien plus renforcée que les autres personnalités. ... C'est Donald Trump. ... En ce mois de décembre, il n'a pas encore été investi président.
Speaker 2: Il dit un mot.
Speaker 1: Mais il dispose déjà d'une sécurité impressionnante, à l'image de son convoi.
Speaker 3: Quand on voit passer un convoi présidentiel américain, on est complètement saisi, déjà, par le nombre de véhicules.
Speaker 4: ... Ce que j'ai constaté, c'est sa longueur, sa composition, la présence, notamment, automatiquement d'une ambulance. Ils doivent être capables de porter les premiers secours, voire d'opérer. Ce qui est quand même, pour nous, quelque chose qui est à peine envisageable, du tout.
Speaker 1: ... Devant l'ambulance, impossible de ne pas remarquer cet imposant véhicule.
Speaker 3: Son nom, la sniffeuse. C'est une voiture assez mystérieuse, bardée de capteurs, qui sert à vérifier qu'il n'y a pas une attaque matériologique avec des gaz toxiques ou bien même une attaque nucléaire.
Speaker 1: Le convoi est également protégé par un véhicule brouilleur d'ondes. Pour éviter tout déclenchement d'engins explosifs à distance... ... C'est lui qui fige l'image et brouille le son de notre caméra.
Speaker 2: ...
Speaker 1: Pour les quatre prochaines années, Donald Trump va à nouveau bénéficier d'une sécurité dont seul le président américain est pourvu.
Speaker 4: ... J'ai jamais vu un tel niveau de protection pour une personnalité. Mais l'histoire plaide pour eux. ...
Speaker 1: Une protection XXL... ... ...pour un des hommes les plus menacés au monde. ... ... Partout où il se déplace... ... ...les présidents américains sont entourés d'une bulle de protection, aussi imposante que secrète. ... La sécurité du président en exercice est classée secret défense jusqu'à la fin de son mandat. ... Alors, pour avoir plus d'informations, il faut remonter le temps. ... En 2009, lors d'une visite officielle en France de Barack Obama, le couple présidentiel s'offre un dîner privé à Paris. ...
Speaker 5: Hier soir, le couple avait choisi de passer une soirée carte postale. Dîner dans un vrai bistro parisien du très chic 7e arrondissement, nappes rouges et blanches à carreaux et plat du jour au menu.
Speaker 6: A l'époque, seul le menu affûtait. Gigo d'aglio, filet de bœuf, crème brûlée, une flottante. Pas de vin et de l'eau. ...
Speaker 1: Mais 15 ans plus tard, c'est surtout le dispositif de sécurité qui impressionne encore aujourd'hui le propriétaire des lieux. A commencer par l'entrée, via une porte dérobée.
Speaker 7: Le couple présidentiel est passé ici et ils sont montés par ici. Leurs amis, eux, sont rentrés par le restaurant. Ils montent tous à l'étage. Dans l'escalier, ils sont tous seuls ? Non, non, non. Il est très accompagné. Très accompagné. Je sais pas combien il y avait de personnes. Une vingtaine de... 30 personnes autour de lui, je peux plus très bien me souvenir. C'était très long, c'était très long.
Speaker 1: Une entrée, à l'écart des autres clients, pour rejoindre les deux salons à l'étage, sanctuarisés pour l'occasion.
Speaker 7: Et donc, le président passe ici.
Speaker 1: Qu'est-ce qu'il y avait dans cette pièce ?
Speaker 7: Là, ici, nous avions... C'est la salle de premier sein du restaurant. Nous avions, à leur demande, enlevé une partie des tables.
Speaker 1: Dans cette pièce, la garde rapprochée de Barack Obama veille au grain. Une vingtaine d'agents du secret de service, debout pendant les deux heures du dîner, sont prêts à intervenir au moindre problème. Un garde du corps filtre les accès au couple présidentiel. Personne, ou presque, ne peut les approcher.
Speaker 7: Il n'y avait que moi et mes deux maîtres d'hôtel qui se sont occupés de cette table-là. Le reste, même mes autres employés ne pouvaient pas monter. Et bien sûr, aucun client ne pouvait monter. Il y avait un barrage au niveau de l'escalier. On va aller dans le sein. Et on va dans le sein des seins. Il y a une petite plaque qu'on a mise, parce que ça a été un événement, bien sûr, pour nous, appartants. Le président et son épouse étaient face à face. Lui était placé derrière ce mur.
Speaker 1: Le plan de table a été imposé par le secret de service. Le président est installé dos au mur, entre les deux fenêtres, pour ne pas être exposé. Face à lui, son épouse, Michèle, leurs amis occupent les places autour d'eux. Aucune autre personne n'est autorisée à rester dans la pièce. Le secret de service surveille également les plats, de leur confection jusqu'au service à la table présidentielle.
Speaker 7: La cuisine est là. Et là, il y avait particulièrement quelqu'un qui était ici, à cet endroit, et qui regardait un peu ce qui se passait. Et quand les plats sont sortis, bien sûr, on a à chaque fois dit, c'est la table du président. Et la table, les plats étaient là. Et ça partait avec l'accompagnement des gardes du corps devant et derrière.
Speaker 1: La réservation a été faite six mois auparavant, sans dévoiler l'identité des convives. Précaution ultime, les photos du dîner sont interdites.
Speaker 7: C'est le seul souvenir que j'ai de cette soirée. Parce qu'on n'avait pas le droit de prendre de photos, et j'ai mis plusieurs années à la récupérer, comme c'était une soirée privée. Et on s'est toujours engagés à ce qu'elle ne soit pas publiée, cette photo, tant qu'il était président des Etats-Unis.
Speaker 1: Un quartier entièrement bouclé. Des gardes du corps par dizaines pour la sécurité d'une seule personne. Voilà le quotidien du US Secret Service, l'agence fédérale chargée de la protection du président des Etats-Unis. Des policiers d'élite, aux moyens presque illimités. Pour tenter de percer ses mystères, un agent de secrétariat a accepté de répondre à nos questions. Ron Layton a passé 26 ans au sein du Secret Service et a notamment supervisé la protection des présidents Obama et Trump. Au Secret Service, notre devise est qu'on ne peut pas échouer.
Speaker 8: Le nombre réel d'agents est confidentiel. Je peux juste vous dire qu'il y a des centaines d'agents qui travaillent 24 heures sur 24 pour protéger les agents. Selon nos informations, 300 agents s'occuperaient
Speaker 9: exclusivement de la sécurité du président.
Speaker 1: Un millier d'autres assurent celle de sa famille, celle du vice-président, et veillent aussi à la sûreté de la Maison-Blanche. En comparaison, le GSPR, l'équivalent français du Secret Service, est un agent de secrétariat. Il est responsable de la sécurité L'équivalent français du Secret Service compte seulement 78 policiers et gendarmes. Le maître mot, c'est l'anticipation. Chaque danger doit être identifié en amont avec une solution pour y répondre.
Speaker 8: La mission, c'est de supprimer les risques. Notre job, c'est de créer un environnement sûr, une bulle protectrice. Pour cela, il faut des ressources, du discernement, du personnel.
Speaker 1: Cette bulle protectrice accompagne le président partout où il se déplace, surtout à l'étranger. Dans ce documentaire exceptionnel, diffusé en 2018, on découvre comment le Secret Service organise, jusque dans sa chambre à coucher, la sécurité d'une visite d'Etat de Donald Trump aux Philippines.
Speaker 9: Le Secret Service sort de l'United States son propre verre bulletproof spécialisé.
Speaker 10: Nous installons un total de 8 systèmes, ce qui correspond essentiellement à 16 feuilles de matériel balliste.
Speaker 9: Les détails sur la taille, le poids et le design ne sont pas enregistrés.
Speaker 11: D'accord. Partout où le président va ou va rester, des systèmes comme celui-ci sont installés.
Speaker 12: C'est pour le kick-back de ce côté. Donc, si un tir est pris et que ça tombe à l'arrière, c'est tout. Donc, les pieds avant sont les plus importants. 1, 2, 3.
Speaker 4: Oh, oh, oh . Rentre. Rentre.
Speaker 9: Le verre bulletproof est une procédure standard pour le président, partout où il va dans le monde. OK ?
Speaker 8: Tout ce dont nous avons besoin, nous le prenons séparément et nous le prenons à l'avance. Tous les éléments techniques et technologiques qui nous permettent la suppression des risques sont placés dans un avion séparé et envoyés longtemps à l'avance.
Speaker 1: Cet avion, un C-17 de l'US Air Force, transporte tout le matériel nécessaire. A commencer par le cortège de voitures présidentielles. Le président américain ne se déplace jamais sans sa limousine. Tanguy Kemener, ancien correspondant de l'AFP à la Maison-Blanche, en a été le témoin direct.
Speaker 3: Même pour une quarantaine de mètres, le président se déplace toujours en voiture. Alors, il s'est arrivé, à l'époque où je travaillais à la Maison-Blanche, Barack Obama a acheté une glace dans la rue d'à côté, mais il était systématiquement suivi par sa voiture, porte ouverte, et les agents du Secret Service étaient prêts à le faire engouffrer dans sa voiture en cas d'urgence.
Speaker 1: C'est une bulle de sécurité mobile construite uniquement pour le président américain, fruit de la collaboration entre le Secret Service et la prestigieuse marque Cadillac.
Speaker 3: Il n'y a pas une seule voiture présidentielle, il y en a plusieurs, mais au nom des leurs, pour tromper toute personne mal intentionnée, toutes les voitures amenées à transporter le président ont la même plaque d'immatriculation, 800-002, plaque de Washington.
Speaker 1: 16 exemplaires au total, tous absolument identiques, sont à sa disposition. Cette voiture est réputée impénétrable. C'est un véritable coffre-fort sur roue qui lui vaut son surnom de The Beast, la bête. Elle mesure 6 m de long et pèse près de 8 tonnes. The Beast est entièrement blindé, à commencer par son châssis, 12 cm d'épaisseur, qui protège contre l'explosion d'une bombe. Ses pneus sont en Kevlar renforcés. Ils sont quasiment increvables. The Beast est, quoi qu'il arrive, capable de rouler, même les 4 pneus à plat. La carrosserie est constituée d'un mélange d'aluminium, de titane et de céramique. Cet alliage permet de résister à tout type d'attaque. Les portes sont également renforcées. Leur épaisseur dépasse les 20 cm. Chacune pèse autant que celle d'un Boeing 757.
Speaker 8: Le Secret Service dispose d'une division d'ingénieurs, de personnes diplômées, de techniciens spécialisés qui travaillent en permanence de concert avec les fabricants pour s'assurer qu'il s'agit de la voiture de protection la plus avancée technologiquement dans l'histoire du monde et qui est constamment améliorée. Et comme vous pouvez l'imaginer, la majorité de ces éléments sont classifiés.
Speaker 1: Pour percer les mystères de The Beast, nous nous sommes rendus en Bretagne, dans les locaux de Santigone. Le spécialiste français du blindage automobile depuis 75 ans. C'est dans ces usines que sont notamment préparés les véhicules du président de la République française ou du GIGN, similaires à ce modèle.
Speaker 13: Sur ce véhicule, on a le hayon d'origine et la partition blindée.
Speaker 1: Emilien Barou, expert en balistique, propose à ses clients des vitres pouvant aller jusqu'à 8 cm d'épaisseur. Bien moins que la Beast, mais déjà très efficace.
Speaker 13: Un autre point sensible, ça va être le vitrage. Le vitrage, on est sur un matériau qui doit rester transparent, mais le vitrage est forcément un peu plus fragile que de l'acier blindé. C'est aussi une zone d'attaque évidente. C'est-à-dire que les assaillants vont tirer sur ce qu'ils voient. Ces échantillons ont été testés pour vérifier leur tenue. Vous avez ici, plus loin, un pare-brise qui a été retiré d'un fourgon qui a subi une attaque réelle. Ce pare-brise a subi, vous le voyez, 6 tirs à la Kalachnikov. Et il a tenu, alors même que ce blindage est 3 à 5 fois moins épais que le blindage de The Beast.
Speaker 1: Une protection extérieure renforcée par des équipements dignes d'un film de James Bond. Santigone propose ainsi certaines innovations que l'on peut retrouver à bord de The Beast.
Speaker 13: On va avoir, par exemple, la possibilité de déclencher des fumigènes autour du véhicule pour le camoufler. On va avoir un système de camouflage lumineux où on va couper toutes les lumières du véhicule pour qu'ils soient discrets.
Speaker 1: The Beast peut, par exemple, en cas d'attaque nocturne, se fondre dans la nuit. Les phares peuvent éclairer en lumière infrarouge, invisible à l'œil nu. Couplé à un pare-brise qui passe en vision nocturne, le conducteur de la limousine peut ainsi voir en pleine nuit sans être vu. En cas d'attaque chimique, l'habitacle devient totalement hermétique. Des bonbonnes d'oxygène situées dans le véhicule assurent un air sain. On y trouve également des poches de sang, du même résus que celui du président. Un seul exemplaire de The Beast coûte plus d'un million et demi de dollars. Un bijou de technologie qui a pourtant des limites inattendues.
Speaker 3: Cette voiture protège le président de tout, mais parfois pas du ridicule. On a eu un incident où la voiture était tellement lourde et basse qu'elle est restée bloquée sur un dodan en Irlande pendant une des visites d'Obama sur place.
Speaker 1: Depuis cet incident, The Beast a été rehaussée. La limousine est d'ailleurs constamment améliorée pour parer à toutes les menaces. Tanguy Kemener a également accompagné Barack Obama dans le vaisseau amiral de la flotte présidentielle, le mythique Air Force One. C'est un DC-25, la version militaire du Boeing 747. Le président en a deux à sa disposition.
Speaker 3: Il voyage toujours avec deux avions. Il y a toujours le premier 747 ou le premier DC-25 qui change car il est impensable que le président ne voyage pas dans un avion sécurisé.
Speaker 1: A l'instar de The Beast, Air Force One est bardé de technologies. L'avion est protégé sur tout son fuselage par un blindage électromagnétique et est équipé de nombreux systèmes de protection, comme ces petits miroirs irisés situés à l'arrière des réacteurs. Ce sont des capteurs infrarouges qui permettent de dévier les missiles en perturbant leur système de guidage.
Speaker 3: C'est un avion militaire qui n'est pas soumis aux couloirs aériens normaux et qui vole d'ailleurs beaucoup plus vite, qui décolle de façon extrêmement brutale et verticale. Il faut qu'il soit en l'air le plus vite possible pour éviter les moments où il est vulnérable, c'est-à-dire les phases de décollage et d'atterrissage.
Speaker 1: L'avion a la capacité d'être alimenté en plein vol. Air Force One peut ne pas se poser pendant plusieurs jours, si nécessaire.
Speaker 3: C'est un avion qui a vocation à devenir une maison blanche des airs et à permettre au président de continuer à diriger le pays, y compris en s'adressant à la nation.
Speaker 1: Le président américain peut rester en contact avec le sol grâce à 85 téléphones et un système de communication par satellite situé dans cette salle, à l'étage de l'appareil, derrière le cockpit. Juste en dessous se trouve son bureau, pièce centrale de la suite présidentielle, composée d'une chambre et d'un cabinet médical capable de se transformer en salle d'opération, si nécessaire. Les proches conseillers ont un salon à leur disposition, collé à la salle de réunion. Une seconde série de salons est réservée aux équipes de la Maison Blanche et aux invités qui accompagnent le président dans ses déplacements. Enfin, son service de sécurité et les journalistes qui le suivent sont installés à l'arrière de l'appareil. Air Force One n'est pas le seul avion en capacité de protéger le président. Un autre modèle existe, bien moins connu, mais beaucoup plus sécurisé. Le 4B, aussi appelé le Doomsday Plane, que l'on peut traduire par avion de l'apocalypse ou avion du jugement dernier.
Speaker 3: C'est un avion qui n'a pas de hublot, qui est censé servir de pentagone des airs, de poste de commandement, au cas où les installations au sol auraient été annihilées par une guerre nucléaire. Depuis sa mise en service, en 1973,
Speaker 1: aucun président n'a eu à l'utiliser. L'ultime protection, le lieu où le président est le plus en sécurité, c'est à la Maison Blanche. Située en plein coeur de Washington, aucun avion, hélicoptère ou drone n'a l'occasion de se protéger. Personne n'a le droit de la survoler. La Maison Blanche est au centre du périmètre P-56A, une zone d'exclusion aérienne permanente très stricte. En cas d'intrusion, une batterie de missiles Solair installée sur le toit d'un immeuble voisin peut faire feu à tout moment. Au sol, la Maison Blanche est gardée par près de 1 000 agents du secret de service, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Speaker 3: C'est un endroit tellement sécurisé que l'ancien président Bill Clinton le qualifiait de joyau du système pénitentiaire américain. Les policiers du secret de service sont au point d'accès, aux guérites qui gardent l'entrée du complexe présidentiel. Ils sont également en patrouille, souvent en uniforme noir, camouflage, de nuit. Il y en a également sur le toit, qui sont des représentants des équipes anti-snipers qui sont censés pouvoir déjouer des tirs venant de très loin.
Speaker 1: Les 147 fenêtres sont toutes intégralement blindées. Enfin, un bunker datant de la Seconde Guerre mondiale est situé sous le bâtiment principal.
Speaker 3: Il y a officiellement un bunker dans lequel le président peut se réfugier en cas d'attaque. Ce qui m'a frappé lorsque j'étais en poste à Washington, c'est qu'il y a eu des gros travaux vers 2010-2011. C'est des travaux qui étaient secrets. Le secrétaire de presse de l'époque avait refusé de donner des détails et nous avait renvoyé vers le secret de service qui avait dit qu'il n'avait pas de commentaires.
Speaker 1: Ronald Kessler est un ancien journaliste du Washington Post. Pour un livre consacré au secret de service, il a reçu le témoignage de nombreux agents et certains lui ont révélé l'existence d'un second bunker.
Speaker 14: Ce qui se passait était top secret, mais j'ai reçu les preuves qu'en réalité était creusé sur 4 ou 5 étages de profondeur un nouveau bunker afin de permettre à tout le personnel de la Maison-Blanche de s'y réfugier en cas d'attaque, comme celle du 11 septembre.
Speaker 1: Une résidence, des avions, une voiture ultra sécurisées, ainsi que des centaines d'hommes au service du président. Pour mener à bien sa mission de protection, le secret de service dispose d'un budget considérable.
Speaker 11: Le budget total du secret de service est d'environ 3 milliards de dollars,
Speaker 14: soit à peu près le prix d'un bombardier furtif. A mon avis, ce montant est ridiculement bas dès lors qu'il s'agit de protéger le président des Etats-Unis. Car que pourrait-il se passer s'il était assassiné ?
Speaker 1: Car la menace est bien réelle. L'histoire des Etats-Unis est là pour le rappeler. Depuis la déclaration d'indépendance du pays en 1776, 4 présidents ont été assassinés durant leur mandat. Le dernier, John Fitzgerald Kennedy, a été tué à Dallas le 22 novembre 1963.
Speaker 14: Dans l'esprit de chaque agent du secret de service, il y a le fantôme de ce qui s'est passé avec JFK.
Speaker 11: Même si ce n'était pas leur faute,
Speaker 14: car c'est lui qui a refusé que les agents montent dans la limousine.
Speaker 11: C'est quelque chose qu'ils n'oublieront jamais.
Speaker 1: Le dernier attentat contre un président en exercice date de 1981. Ronald Reagan a été blessé par balle en plein Washington à la sortie d'une conférence. Il a été sauvé in extremis.
Speaker 14: Dans le cas de Ronald Reagan, le secret de service voulait qu'il quitte l'hôtel, le Hilton de Washington, sans voir personne. Mais la Maison-Blanche privilégiait toujours les relations publiques. Elle a voulu que le président apparaisse devant la foule. Le secret de service n'a pas été écouté. Et devinez quoi ? Reagan a failli être tué à cause de cela.
Speaker 11: Depuis, le secret de service a changé de méthode. Aujourd'hui, la sécurité est la priorité absolue,
Speaker 14: et nous espérons que cela se poursuivra. Pourtant, l'histoire a bien failli se répéter le 13 juillet 2024.
Speaker 9: Lors d'un meeting en Pennsylvania, le président de la République,
Speaker 1: Donald Trump, alors candidat à la Maison-Blanche, est la cible d'un tireur isolé.
Speaker 2: Thomas Matthew Crooks, un Américain de 20 ans,
Speaker 1: a réussi à monter sur le toit d'un hangar situé à 150 mètres de l'estrade. Il fait feu trois fois,
Speaker 9: avant d'être abattu par des snipers du secret de service.
Speaker 1: Sur ces images de la police locale, on découvre son corps sans vie, quelques instants seulement après la tentative d'assassinat. Donald Trump est un miraculé. Le candidat est légèrement blessé à l'oreille, mais l'un des spectateurs, lui, a été mortellement blessé. Il a été tué par un tireur isolé. Le candidat est légèrement blessé à l'oreille, mais l'un des spectateurs, lui, a été mortellement touché à la tête. Comment une telle faille de sécurité a-t-elle pu se produire ? Six mois plus tard, nous sommes retournés à Butler pour rencontrer Jim Millings,
Speaker 15: représentant du Parti républicain du comté. Vous êtes dans une maison républicaine, dans un quartier républicain, dans un comté républicain et dans un État républicain. Le 13 juillet,
Speaker 1: il était présent avec les 27 000 autres supporters venus soutenir la campagne de Donald Trump.
Speaker 15: J'y étais. Je pouvais voir le sang d'où j'étais. Nous nous sommes tous dit qu'il avait reçu une balle dans la tête et qu'il ne survivrait pas. C'est ce que nous craignions. Puis, quand il s'est levé et qu'il a donné ce fameux « Fight, fight, fight », tout le monde s'est mis à l'acclamer. C'était l'acclamation la plus forte que j'ai jamais entendue de ma vie.
Speaker 1: À plus de 80 ans, ce fervent militant républicain a participé à des centaines de meetings. Ce jour-là, il a tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas.
Speaker 15: Avec mes amis, nous avons tout de suite vu que la sécurité n'était pas bonne.
Speaker 16: Nous avons vu très peu de policiers,
Speaker 15: pratiquement aucun membre du secret de service. Nous n'avons pas vu de drones, pas de tireurs d'élite. La sécurité était très, très mauvaise, alors que nous étions censés être dans une zone protégée.
Speaker 1: Le secret de service est aussi en charge de la sécurité des anciens présidents et des candidats à la Maison-Blanche. Pour Jim, Butler est devenu le symbole de leur échec.
Speaker 16: Avant le 13 juillet,
Speaker 15: personne n'avait jamais entendu parler de Butler. Quand les gens nous demandaient « Tu viens d'où ? » « D'un petit endroit à 40 km de Pittsburgh. » Maintenant, quand nous disons Butler, tout le monde sait où c'est.
Speaker 1: Butler et ses 13 000 habitants ont depuis retrouvé leur tranquillité. Mais Jim, lui, n'oublie pas que c'est ici que Donald Trump a frôlé la mort.
Speaker 16: C'était là, c'était l'entrée principale. Ensuite, il fallait marcher jusqu'à ces bâtiments rouges pour atteindre l'entrée.
Speaker 1: Une partie de la sécurité du meeting a été déléguée à la police locale. La direction du secret de service a tout de suite rejeté la faute sur le shérif du comté, ce qui a triste Jim.
Speaker 16: Ils ont essayé de dire que nos policiers n'ont pas fait leur travail, qu'ils auraient dû être plus efficaces. Ils auraient dû l'être, oui, mais on ne leur a pas dit ce qu'ils devaient faire.
Speaker 15: Leur mission était très vague, ils n'étaient pas très bien informés.
Speaker 1: Qui est responsable ? Comment Thomas Crooks a-t-il pu s'introduire avec une arme dans un périmètre sécurisé ? La chaîne d'information locale, l'antenne de CBS News à Pittsburgh, a diffusé un reportage sur les failles de sécurité. On s'interroge sur les responsabilités.
Speaker 17: Comment Thomas Crooks a-t-il pu grimper au sommet de l'immeuble que l'on aperçoit au loin et tirer sur l'ancien président ?
Speaker 18: Pour Andy Sheehan, qui a mené l'enquête,
Speaker 1: le Secret Service a commis deux erreurs majeures.
Speaker 18: La zone depuis laquelle Crooks a tiré a été confiée par le Secret Service à un groupe tactique local.
Speaker 17: Mais au lieu d'être sur le toit du bâtiment, ces tireurs d'élite ont été affectés à l'intérieur du bâtiment. C'est comme ça que Crooks a pu monter sur le toit sans être repéré ni gêné.
Speaker 18: Quelques minutes avant les tirs,
Speaker 1: des officiers de police du comté ont aperçu Thomas Crooks sur le toit et l'ont immédiatement signalé au Secret Service. Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont prévenu le porte-parole de l'ancien président.
Speaker 17: Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont prévenu le poste de commandement central par radio. Mais notre reportage a montré que ce message n'est jamais parvenu au personnel qui sécurisait la scène, car il y avait deux centres de commandement.
Speaker 1: Ces deux centres de commandement, sous la responsabilité du Secret Service, n'étaient pas en lien, car ils n'avaient pas la même fréquence radio. Andy Sheehan ne comprend toujours pas comment ces agents d'élite ont pu commettre de telles fautes.
Speaker 17: C'est la seule agence où l'on ne peut pas faire d'erreurs. Et des erreurs ont été commises. Il s'agit d'une agence très réputée, qui représente la crème de la crème des forces de police américaines. Mais dans ce cas, ils admettent qu'il s'agit de l'un des échecs les plus importants de toute leur histoire.
Speaker 1: Kimberley Chytil, la directrice du Secret Service, a fini par reconnaître devant le Congrès, forcée et contrainte, la responsabilité de son agence.
Speaker 10: ...
Speaker 1: Suite à cette audition, elle a démissionné, 10 jours seulement après l'incident de Butler. Le Secret Service est en pleine zone de turbulence.
Speaker 9: ...
Speaker 1: Alors que Donald Trump fait son retour à la Maison-Blanche.
Speaker 14: Dans le cas de Trump, la menace n'a jamais été aussi élevée. Il ne s'agit pas de propos racistes comme avec Obama,
Speaker 11: mais de menaces physiques.
Speaker 1: Un casse-tête pour le Secret Service, qui doit également assurer la protection de ses proches, bien plus nombreux que pour Joe Biden. Et enfin, son immense résidence de Mar-a-Lago, où une seconde tentative de meurtre a été déjouée, 2 mois seulement après celle de Butler.
Speaker 11: Pour M. Trump, les opérations de protection
Speaker 8: sont toujours difficiles. Quand vous avez plus de choses à protéger, vous avez besoin de plus de gens, de plus d'intensité de travail. Vous avez donc besoin d'un pouls élargi d'agence.
Speaker 1: Problème, le Secret Service fait face, ces deux dernières années, à de nombreux départs d'agences expérimentées qui n'arrivent plus à tenir la cadence.
Speaker 18: Le Secret Service a reconnu qu'il manque de personnel,
Speaker 17: qu'ils ont du mal à recruter des gens pour ce travail.
Speaker 18: Il y a un déclin de leur culture. Leur engagement vers l'excellence n'est plus à la hauteur de leur passé. Pour pallier ce manque d'agents,
Speaker 1: le Secret Service réclame une hausse de son budget. Le prix à payer, selon lui, pour continuer à assurer la sécurité XXL du président des Etats-Unis d'Amérique.
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