Speaker 1: Je vous le disais donc, soyez extrêmement vigilants, une nouvelle tempête qui frappe l'ouest du pays, la tempête Herminia. Neuf départements sont en vigilance orange pour vents forts ou pour crues directions brues à présent en Ile-et-Vilaine où on vous retrouve Noemi Viera. Là où a été évacuée, on le voit sur ces images impressionnantes, des personnes d'un hôtel. Est-ce que c'est bien ça ?

Speaker 2: Exactement Samy, 70 adultes, 5 enfants ont été évacués de l'hôtel de luxe du domaine Sissé-Blossa que vous voyez juste derrière moi. Effectivement, vous allez voir sur les images de Julien Impalo, cette passerelle qui mène à l'hôtel, on ne peut plus y accéder à pied. Vous voyez également une voiture qui est totalement submergée, on ne voit plus que le toit. Donc cette évacuation a dû se faire d'urgence aux alentours de 14 heures et je suis avec Yvonique Gauthier. Bonjour, vous êtes président d'une des associations de quartier. Ça ne vous étonne pas tant que ça finalement ?

Speaker 3: Non, il y a eu déjà plusieurs inondations. Même ici sur la ferme de La Chaise, il y a toujours eu des inondations ici. Mais la dernière inondation en 2001, c'était la plus importante. Elle n'en a pas atteint ce niveau encore. Ce qui est inquiétant, par contre, c'est qu'on voit qu'au niveau des différentes écluses, ça monte toujours jusqu'à demain après-midi. Et en amont, il y a énormément d'eau, de quantité d'eau. Et là, c'est l'inquiétude qu'on peut avoir.

Speaker 2: Justement, ce qu'on voit sur les images, c'est votre jardin habituellement. Ça ressemble plutôt à un étang désormais. Est-ce que vous pouvez nous montrer peut-être au niveau de l'arbre la situation actuelle et la situation que vous avez connue précédemment ?

Speaker 3: Alors la situation actuelle, on est ici, là. Et l'eau est montée lors de la plus grosse inondation au niveau de l'arbre, ici, là. On n'en est pas très loin. C'est vrai. On n'en est pas très loin. Et c'est ça, le problème. C'est qu'avec la montée qui est prévisible avec des pluies qui vont revenir dans la soirée, on sait pas jusqu'où ça va monter. Mais bon, c'est vrai que pour le moment, on attend. On va voir.

Speaker 2: Vous n'êtes pas trop inquiet pour la suite ? Vous vous paraissez assez positif ?

Speaker 3: Non. La première fois, quand on est arrivé ici, on connaissait pas. On nous avait amené des parpaings dans la mairie. C'était un peu inquiétant. Mais bon, là, on ne s'inquiète plus outre mesure. Mais sauf ce problème-là. Jusqu'à demain, on sait pas où ça va aller.

Speaker 2: Justement, pour les parpaings, vous êtes accompagné par la commune ?

Speaker 3: Je ne dirais pas ça. Vous n'avez pas encore vu le maire ? Non, je ne l'ai pas vu. Pourtant, il y a 4 ou 5 associations ici sur le quartier dont ils ont les coordonnées, puisque je les ai communiquées à la mairie il y a déjà quelque temps. Et je n'ai pas un mot, pas d'information du tout. Je ne sais pas que dire aux habitants du quartier. Et pourtant, on est là. Voilà.

Speaker 2: Merci, Yvonique Gauthier. Je pense que le message est passé. Effectivement, les pluies qui vont débuter dans les prochaines heures, même dans les prochaines minutes, ici à Brux, aux alentours de Rennes. On attend encore 20 à 40 millimètres de pluie ici jusqu'à lundi.

Speaker 1: Du jamais vu depuis 40 ans. Merci beaucoup, Noemi. Merci également à Julien Appalo qui vous accompagne. Ces images aériennes à présent très impressionnantes de Rennes en Ile-les-Vilaines, bien sûr, mais images également des alentours fortement impactées par ces intempéries. Retour sur les faits avec Candice Antiga et Hugo Dorsemaine.

Speaker 4: C'est un soulagement pour Véronique. Elle retrouve enfin sa grand-mère après une nuit d'angoisse.

Speaker 5: Plus de chauffage, plus de télé, de l'eau, plein de jardin. A 97 ans, c'est pas possible de rester plus dangereux quand même. Oui, bien sûr.

Speaker 4: Au total, une centaine d'habitations ont été évacuées. Pour abriter leurs occupants, deux gymnases sont mises à disposition. Des refuges temporaires pour des sinistrés éprouvés après une nuit sans sommeil.

Speaker 6: C'est un peu galère pour moi. En plus, j'ai toujours perdu mes affaires, ses affaires aussi, les côtes aussi.

Speaker 4: Cette nuit, l'équivalent de 15 jours de précipitation s'est déversée sur la ville. Des pluies battantes qui ont fait déborder les cours d'eau et englouti les rues. Certaines d'entre elles sont interdites à la circulation. Complètement impressionnée ce matin-là. Le garage complètement inondé. Complètement impressionnée et triste de voir ces voitures dans l'eau là. Pour faire face à la situation, une cellule de crise a été mise en place et le plan communal de sauvegarde a enclenché une décision rare.

Speaker 7: On est face à un phénomène qui ne s'était pas produit depuis une quarantaine d'années en réalité, avec plusieurs secteurs qui sont critiques, ou en tout cas où on constate un niveau des eaux important. En plus des fortes pluies.

Speaker 8: Nous sommes en tant que sous-préfet de permanence pour le département d'Île-et-Vilaine. Donc les informations qu'on va vous communiquer et nos capacités de réponse concernent le département d'Île-et-Vilaine. Je suis accompagné par trois personnes que je vais laisser se présenter.

Speaker 3: Cyril Morel, adjoint à la maire de Rennes, en charge d'exécution de sécurité civile notamment.

Speaker 8: Je suis le colonel Mathieu Malfay, je suis le directeur départemental adjoint des sapeurs-pompiers d'Île-et-Vilaine.

Speaker 3: Julien Lemarié pour la DDTM d'Île-et-Vilaine.

Speaker 8: Nous sommes tous après quelques mots de présentation et d'introduction à vos dispositions pour répondre à vos questions. Alors je vous propose une présentation autour de quatre points essentiels. D'abord la situation météorologique générale. Ensuite les questions liées aux protections des personnes. Ensuite les questions liées aux déplacements. Et puis ensuite un point spécifique sur la situation de Rennes sur l'ensemble de ces sujets en fait. Alors je laisserai le collègue de la DDTM préciser sur les questions hydrauliques et de situation météo. Mais la situation générale. Donc on est sur des cumuls importants de pluie depuis vendredi qui sont tombés sur des sols gorgés d'eau et sur des rivières qui étaient déjà très hautes. Donc évidemment la situation est délicate et plus délicate que ce qu'on a pu connaître le 9 janvier. On a beaucoup de débordements et on a un premier pic qui s'est produit hier en fin de journée sur lequel on était très attentifs et qui nous a amené à ouvrir une cellule de crise tant à la préfecture de département que à la ville de Rennes. Et qui a amené, on va y revenir, un certain nombre de collectivités à activer leurs plans communaux de sauvegarde qui est le dispositif permettant de mettre en place les moyens pour accompagner les personnes et sécuriser les biens. Donc ce premier pic a eu lieu au début de la nuit dernière. Au cours de la nuit, on est sur une forme de plateau avec une accalmie. Cette accalmie, je dirais, s'est prolongée tout au long de cette journée avec tendanciellement peut-être une petite baisse s'il a moins plu. Mais avec les pluies de cet après-midi et les pluies attendues cette nuit, on s'attend à des augmentations de niveau à nouveau pour la nuit prochaine et la journée de demain. Tout ça est conjugué à un épisode venteux avec des vents de plus de 100 km heure en Ile-et-Vilaine. Donc on peut avoir des risques aussi par rapport à des arbres arrachés, arbres enracinés sur des sols fragilisés. Compte tenu des quantités d'eau qui sont tombées et qui vont tomber, on s'attend à une décrue très lente. Et on aura plusieurs jours de décrue. La situation ne va pas se résoudre immédiatement. En termes de vigilance, les cours d'eau du département, c'est beaucoup autour de Rennes et au sud du département, sont en vigilance orange. C'est le niveau le plus élevé avant le niveau rouge. Donc on est quand même très attentifs à ces niveaux-là. Le secteur de Redon reste en jaune. Mais vous imaginez bien comme l'eau coule de Rennes vers Redon. Lorsque toute l'eau de Rennes va s'évacuer dans les prochaines heures ou les prochains jours, vraisemblablement, le secteur de Redon passera aussi en vigilance orange. Et donc on va avoir tout le département en vigilance orange. Par rapport aux niveaux que l'on observe sur Rennes, Mme Lamère l'a dit et constaté, on est sur des niveaux qu'on n'a pas connus depuis une quarantaine d'années. Donc ça s'explique par ce que je vous ai dit tout à l'heure. Des rivières déjà hautes, des sols bien gorgés d'eau. Et puis on est en milieu urbain. Et lorsqu'il pleut et qu'il n'y a pas beaucoup de place pour évacuer, ça monte beaucoup plus vite qu'en plaine ou en milieu rural. Donc on est sur un épisode important sur l'agglomération rennaise. Sur le reste du département, essentiellement le sud, on est actuellement sur un épisode qui est du même niveau que celui du 9 janvier. Simplement, lorsque toute l'eau de Rennes et de Lamont va s'évacuer vers Laval, il se pourrait que sur Laval du département, on ait des niveaux d'eau assez importants et des repères de crues importants qui soient atteints. Donc évidemment, tous les services sont en veille face à cette situation, notamment les pompiers – on pourra y revenir – qui ont prépositionné des moyens nautiques pour les prochaines heures et les prochains jours. On a 11 communes qui ont activé leur plan communal de sauvegarde. Donc les communes de Rennes, de Béton, de Guichin, de Brut, de Passé, de Noyal-Châtillon, de Ypres-Messac, de Verne, de Chavagne, de Saint-Grégoire et de Taurigny-Fouillard. Vous voyez, on fait quasiment le tour de l'agglomération rennaise. Et donc il y a une relation très forte entre la cellule de crise de la préfecture, celle de la ville de Rennes et puis l'ensemble des cellules mises en place dans ces différentes communes. Concernant le bilan, donc aucune victime n'est à déplorer. On pourra y revenir en répondant à vos questions. Sur... Depuis les deux jours qu'a commencé cette crise, on a une cinquantaine d'interventions des pompiers. Et on pourra vous dire le nombre de personnes qui ont été mises en sécurité à l'occasion de ces interventions. Concernant la circulation, donc on a beaucoup de routes secondaires ou de routes communales qui sont fermées avec des déviations. Je vous disais, les niveaux d'eau vont continuer de monter, notamment en sud du département. Donc la situation de la circulation ne va pas s'améliorer dans les prochaines heures et les prochains jours. Du côté de la SNCF, il n'y a pas de difficultés particulières. Peut-être quelques ralentissements, mais tous les trains, au moment où je vous parle, sont maintenus. Le principal sujet de circulation concerne la RN 24, la route de Rennes qui mène sur l'Orient, puisque en sortant de Rennes à hauteur de Mordel, on a une déviation. Donc on doit sortir de la RN 24 pour une déviation et la reprendre un peu plus loin. Et dans l'autre sens, la situation est assez fragile, puisqu'à certains moments de la nuit, on n'avait plus qu'une voie disponible, la voie la moins rapide, la voie de droite. La voie de gauche a été rouverte dans la matinée. Mais avec les pluies qui tombent, elle pourrait très bien être refermée à tout moment. Donc on s'attend demain matin à une circulation très difficile. Et donc on invite l'ensemble de nos concitoyens à limiter leur déplacement autant que possible et surtout respecter les signalisations qui sont mises en place. Parce qu'évidemment, il est très dangereux et pour des véhicules et pour des piétons de s'aventurer sur des zones où on voit de l'eau. Et on sait pas forcément ce qui se passe en dessous ni la profondeur du courant, enfin de l'eau.

Speaker 1: Voilà le point sur la situation avec le secrétaire général pour les affaires régionales de Bretagne, du jamais vu depuis 40 ans. Nous sommes en direct avec Yanamis, justement prévisionniste. Alors c'est vrai qu'il vient en tout cas de l'expliquer, Jean-Christophe Boursin, cette situation du jamais vu depuis 40 ans. Mais c'est un effet, c'est un double effet puisqu'il y a eu cette double tempête finalement.

Speaker 9: Bonsoir. Effectivement, alors du jamais vu, il faut relativiser parce que le jamais vu, le fait qu'on ait des tempêtes qui s'enchaînent sur le rail atlantique à cette époque de l'année, ça n'a rien de surprenant ou d'étonnant. Effectivement, on a un petit cluster, je dirais, de trois systèmes qui vont s'enchaîner. On a eu la tempête Eowyn, plutôt sur la partie Ouest Irlande. On a Herminia qui arrive, qui a commencé à donner, je dirais, de son influence ce matin avec des vents relativement soutenus sur la pointe bretonne. Ce système, en fait, cet après-midi, il y avait une accalmie. Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que le talveg de cette perturbation, de cette dépression, on va dire Herminia, n'est toujours pas passé. Ce talveg ou cet axe de basse pression ne passera sur la région que lundi soir. C'est-à-dire que les précipitations vont reprendre ce soir, notamment sur la pointe bretonne, et ensuite se diffuser sur la partie Est de la région. Donc, on aura encore des précipitations. Et derrière, ça va s'accompagner à nouveau des vents qui vont se renforcer durant la nuit et notamment pour la journée de demain. Donc ça, c'est le deuxième système. Donc on est toujours sous son influence. Et son influence ne nous a pas encore quitté. Il faut plutôt envisager mardi matin. Et derrière, on aura un troisième système parce qu'on n'en parle pas encore, mais globalement, on peut déjà l'anticiper. Troisième système qui va se présenter mardi ou mercredi, et dont le système ou le centre dépressionnaire sera certainement moins important qu'Héowyn et Herminia. Mais ce système dépressionnaire ou le centre de la dépression sera certainement axé sur la pointe bretonne. Donc à nouveau, il faut s'attendre à un renforcement des précipitations. Il y a à nouveau un épisode pluvieux.